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bacchanales / Bacchantes

bacchanales. Nom latin donné aux rites religieux (orgia) fondamentalement grecs du dieu Dionysos, dérivé de son autre nom de Bacchus. On les connaît surtout par les descriptions que donne Tite-Live, dans son histoire de Rome, des excès frénétiques et des actes criminels commis par les dévots sous couvert de religion, après que les rites eurent été introduits à Rome d’Étrurie et du sud de l’Italie. En conséquence de quoi, dans un célèbre décret de 186, le Sénat bannit les Bacchanales de Rome et de l’Italie.
Bacchantes (Bacchantès, Bacchana les, Ménades). Femmes plongées dans l’extase par le dieu grec Dionysos (quelquefois appelé Bacchus) telles qu’elles sont décrites par Euripide dans Les Bacchantes. Elles sont dépeintes portant des peaux de faons ou de panthères et des couronnes de chêne, de lierre ou de sapin, et portant le thyrse (baguette tressée de feuilles de lierre et de vigne, terminée par une pomme de pin). Libérées des conventions de conduite normale, elles erraient par les montagnes et, inspirées par le dieu, accomplissaient des exploits témoignant d’une force surnaturelle, déracinant des arbres, attrapant et déchirant des animaux sauvages et mangeant parfois leur chair crue.
Bacchantes, les («femmes de Bacchus», c.-à-d. les célébrantes féminines des rites de Bacchus ou de Dionysos). Tragédie grecque d’Euripide, probablement écrite pendant le séjour du poète en Macédoine et trouvée après sa mort en 406 av. J.-C. Elle fut par la suite produite à Athènes (probablement en 405) par le fils ou le neveu du poète, qui s’appelait lui aussi Euripide, en même temps qu’ Iphigénie en Aulide et Alcméon à Corinthe.

Cette dernière pièce est maintenant perdue. Dionysos, divin fils de Zeus et de la Thébaine Sémélé, traversant le monde pour se faire reconnaître comme dieu, arrive à Thèbes où sa divinité a été niée par Agavé elle-même, sœur de Sémélé, mère de Penthée, roi de Thèbes. Dionysos a rendu folles les femmes de Thèbes, et les a forcées à célébrer ses rites sur le mont Cithéron. Penthée est implacablement hostile à la nouvelle religion en dépit des remontrances de son grand-père Cadmos et du devin Tirésias. Il emprisonne Dionysos qui se fait passer pour un de ses propres adorateurs. Dionysos démontre son pouvoir sur les choses matérielles en faisant en sorte que Penthée attache un bœuf à sa place, et en provoquant un tremblement de terre qui détruit le palais. Un messager arrive et décrit la conduite des Thé-baines dans les montagnes. Dionysos incite Penthée à se déguiser en femme afin de juger par lui-même, puis il s’arrange pour que les femmes découvrent Penthée et le lacèrent. Dans sa frénésie, Agavé porte triomphalement sa tête à Thèbes. C’est seulement lorsqu’elle reprend ses sens qu’elle découvre qu’elle a tué son fils. La pièce se termine sur son départ. Les Bacchantes repose sur un événement supposé historique, l’introduction en Grèce d’une nouvelle religion qui, à l’époque d’Euripide, était depuis longtemps acceptée comme partie intégrante de la vie grecque. L’adoration de Dionysos offrait une expérience religieuse différente de celle qu’exprime le culte des dieux olympiens traditionnels. Cette pièce montre la puissance de Dionysos, dont le pouvoir dépasse les notions de bien et de mal, et le destin de ceux qui lui résistent.