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AUTORITÉ

Du latin auctoritas, « pouvoir de faire croître » (dérivé de auctor, « celui qui accroît, qui fonde », « auteur »). - Pouvoir de s’imposer à autrui, de se faire obéir. - Pouvoir de se faire croire.

Max Weber distingue trois sortes d'autorité : l'autorité traditionnelle, qui résulte de la coutume, l’autorité charismatique, fondée sur la grâce personnelle d'un individu, et l'autorité de type rationnel, qui repose sur la croyance en la validité d'un statut légal. • On appelle argument d'autorité un argument qu’il faudrait accepter sans discussion ni réserve, en vertu du prestige moral ou intellectuel de celui qui l'expose.

AUTORITÉ, n.f. D’un terme latin qui désigne le pouvoir de l’auteur, quand il tire tout de soi. En ce sens «toute autorité vient de Dieu», fondement de tout droit et pouvoir de commander ; l’autorité se distingue alors de la contrainte, de la séduction, de la propagande politique, etc. La négation de ce principe conduit à des thèses qui s’orientent dans deux directions. ♦ 1° Hobbes (Léviathan) et Rousseau (Du contrat social) ont proposé l’idée que chaque individu, par convention ou contrat, a autorisé le Souverain à assurer la sécurité publique et, pour cela, lui a donné autorité pour employer la force si c’est nécessaire. ♦ 2° Dans les systèmes laïcs ou athées, le problème de l’autorité est insoluble (en dehors de la thèse du contrat) ; aussi a-t-on décrit divers modes d’usage du pouvoir (ascendant personnel, violence, coutume, etc.). Ainsi le sociologue Max Weber a distingué un exercice traditionnel, un exercice légal, et un exercice charismatique (séducteur) de l’autorité.

AUTORITÉ

♦ En psychologie sociale, la notion désigne l’ascendant moral et le pouvoir de rayonnement de celui qui s’impose aux autres sans contrainte. À la limite, l’autorité ainsi comprise se confond avec le pouvoir charismatique. Quand l’autorité fondée sur le prestige d’un homme s’exerce dans le domaine du savoir, on se retranche alors derrière l’argument d’autorité qui consiste à établir une assertion ou à fonder une doctrine sans preuve rationnelle. ♦ Dans le domaine politique, il s’agit du pouvoir - institutionnalisé ou non - de commander. Or, comme tout pouvoir cherche à se justifier, l’autorité de fait tend toujours à se transformer en autorité de droit afin de substituer - si possible - à la crainte qu’inspire sa puissance contraignante le sentiment de respect qui est dû à tout pouvoir reconnu pour légitime. L’autorité s’oppose à la force pure et ne prend la forme du pouvoir absolu et violent que dans ses perversions. ♦ D’une manière plus générale, et notamment dans le domaine de l’éducation et de la pédagogie, l’autorité exclut l’usage de « moyens extérieurs de coercition », comme l’affirme H. Arendt qui ajoute qu’elle est également incompatible avec l’ordre égalitaire de la persuasion et de l’argumentation : l’autorité s’inscrit dans une structure hiérarchique légitimée par chacun des protagonistes. L’autorité du maître - lequel ne doit pas se transformer en « tuteur » (Kant) tenant lieu d’« entendement » ou de « conscience » -est provisoire et prend théoriquement fin lorsque l’élève a acquis son autonomie.

autorité, influence imposée aux autres pour se faire obéir dans un certain domaine. L’autorité est aussi nécessaire aux enfants que l’affection. Au moment de l’adolescence, elle devient même plus importante. Des études et des enquêtes effectuées par des psychologues et des psychiatres (J. M. Sutter, H. Luccioni) montrent que l’absence de discipline entraîne des perturbations graves chez certains jeunes gens. Sans autorité, l’éducation se fait mal, la personnalité reste faible, inconsistante ; la conscience morale est déficiente ; le sujet vit dans l'insécurité et l’anxiété. Cependant, l’autorité mal comprise, tyrannique, est aussi néfaste que la carence d’autorité (T. W. Adorno). Dans les familles où, normalement, le père exerce l’autorité, certaines attitudes paternelles trop rigides sont responsables des échecs et des troubles de la vie sociale ultérieure des enfants. Le père qui exerce son autorité doit le faire pour protéger l’enfant des dangers qu’il est encore incapable de dominer, et non pas pour affirmer T. W. Adornoer sa propre personnalité.

AUTORITÉ

1. Pouvoir de décider, de commander. Ce pouvoir peut être obtenu de fait (par la force, la tradition, les circonstances) ou de droit (par des élections, par l’assentiment unanime). 2. Groupes ou personnes qui détiennent un tel pouvoir de commandement (les autorités civiles et religieuses). 3. Le pouvoir de décider suppose celui de contraindre (ainsi on parle de régime autoritaire); pourtant on réserve le terme autorité à l’ascendant personnel, au pouvoir d’obtenir sans contrainte l’assentiment ou l’obéissance (avoir une autorité morale sur quelqu'un). Comment expliquer que le même terme désigne ainsi des situations contradictoires ?

AUTORITE. C’est la volonté imposée aux autres pour se faire obéir. Dans d’autres cas c’est l’ascendant dont bénéficient certains grâce à leur savoir, leur connaissance, leurs qualités morales. L’autorité parentale et surtout paternelle érigée en droit depuis l’Antiquité (pater familias) est aujourd’hui mise en question. A la conception de la domination du chef sur les autres membres de la famille, de son autorité, se substitue aujourd’hui la notion d’une collaboration entre les différents éléments constituant le groupe familial. La notion d’une coopération bienveillante avec l’épouse et les enfants a été relancée et suggérée par Adler dès ses premiers écrits. L’autorité paternelle trop dominatrice crée souvent chez les enfants une résistance ouverte ou cachée qui, à la longue, imprime au caractère son cachet particulier. La contrainte d’une éducation particulièrement sévère donne naissance chez l’enfant à une contre-contrainte. C’est ainsi qu’en cas d’obsession l’analyse retrouve toujours dans l’enfance du sujet une attitude particulièrement autoritaire des parents en général, du père en particulier.

AUTORITÉ (n. f.) 1. — Pouvoir d’obtenir sans contrainte un certain comportement de la part d’une autre personne (en latin auctoritas). 2. — Droit, institué ou non, de décider, de commander (avec possibilité de contrainte [en latin potestas]). 3. — (par extension) Désigne toute instance qui, dans la société, possède l’autorité au sens 1 ou 2. 4. —Argument d’autorité : tout argument qui, au lieu de recourir à la raison, ou à la conviction, s’abrite derrière une autorité.

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