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ATTIS

ATTIS. Jeune homme aimé de Cybèle, la déesse phrygienne appelée la Grande Mère. Il existe plusieurs versions de sa légende. Selon la tradition phrygienne, les dieux émasculèrent la divinité hermaphrodite Agdistis. Les organes tranchés tombèrent sur le sol et donnèrent naissance à un amandier. Nana, une nymphe, déposa le fruit de l’arbre dans son sein et mit au monde un garçon. L’enfant fut abandonné et élevé par un berger, et, plus tard, devint berger lui-même. Agdistis, qui était alors seulement une femme, sous le nom de Cybèle, le vit et conçut pour lui un amour jaloux au point de ne pouvoir supporter l’idée de le voir marié (ou bien, malgré son serment de lui être fidèle, Attis décida plus tard d’épouser la nymphe Sagaritis). Aussi, Agdistis le frappa de folie, et il s’émascula. Attis mourut de la blessure, et Cybèle, accablée de douleur, le transforma en pin. La déesse ordonna qu’il fût pleuré chaque année, et qu’en sa mémoire, seuls des eunuques fussent admis à son culte. D’autres traditions racontent que Cybèle eut un fils d’Attis, et que son père, Méion, roi de Phrygie, tua Attis et le bébé. Cybèle en perdit la raison et se précipita à travers la campagne, pleurant Attis en s’accompagnant d’un tambour. Lorsqu’une famine se déclara, les Phrygiens apprirent d’un oracle qu’ils devaient enterrer Attis et rendre un culte à Cybèle. Alors, la déesse ressuscita son amant mort, et tous deux furent adorés en Phrygie. D’après une version lydienne du mythe, Attis périt non pas de sa mutilation, mais de la charge d’un sanglier, comme Adonis. Voir CYBÈLE. L’histoire d’Attis et de son autocastration sert de fond au poème de Catulle (n° 63), dans lequel un jeune homme s’émascule au cours d’une crise d’extase, en l’honneur de Cybèle, puis regrette amèrement son geste.