Asyndète (nom fém.)
Juxtaposition de deux expressions ou de deux propositions, obtenue par l'ellipse de la conjonction de coordination (mais, et, or...) ou de subordination (bien que, tandis que...). Une asyndète est appelée adversative si elle marque l'opposition. Exemples 1. Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades (Edmond Rostand, l'Aiglon, acte II, sc. 9.) 2. La Silésie avait été conquise par les armes, la Pologne fut une conquête machiavélique. (Madame de Staël, De l'Allemagne.) Commentaire L'asyndète permet de donner plus de rapidité et d'énergie à la phrase. Elle met en relief les énumérations (ex. 1) ou les oppositions dont le rapport logique est implicite (ex. 2). ASYNDETE nom fém. - Absence d’un élément de liaison entre deux mots ou deux groupes de mots quand cet élément est normalement attendu. ETYM. : de a privatif et de sundetos = « qui est lié », donc littéralement « qui n’est pas lié ». L’asyndète peut exister entre deux mots. Quand on dit « sur le plan intelligence », on laisse l’interlocuteur compléter la phrase (sur le plan de l'intelligence). Il en est de même quand quelqu’un dit « Je ne suis pas très fromage » qui est toujours compris « Je ne suis pas très amateur de fromage ». L’asyndète peut exister aussi entre deux éléments d’une phrase. Ainsi dans cette formule de Pascal : « La vraie éloquence se moque de l'éloquence, la vraie morale se moque de la morale. » Il manque l’élément de liaison (le mot « comme » à la place de la virgule). La suppression de ce terme de liaison renforce l’expression dans la mesure où le rapport logique apparaît avec plus d’évidence et de force quand les éléments sont simplement juxtaposés. —► Parataxe - Ellipse
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