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ASSAM

Aux confins de l’Himalaya oriental, l’Assam (78 523 km2, 22 millions hab.), après l’indépendance de l’Inde (1947), perd peu à peu ses marges tribales montagnardes, qui gagnent leur autonomie, parfois par la violence. L’afflux de migrants du Pakistan oriental (actuel Bangladesh), paysans musulmans en quête de terres dans la vallée du Brahmapoutre à majorité hindoue, ajoute aux frustrations d’une population locale ne profitant guère des richesses du thé et du pétrole, et s’estimant exploitée par New Delhi. L’Union des étudiants d’Assam lance en 1979 un vaste mouvement de protestation, identitaire et régionaliste. Les élections de 1985 portent au pouvoir un nouveau parti régionaliste, l’Asom Gana Parishad (Association des peuples d’Assam). Récusant son constitutionnalisme, une frange dure, le Front uni de libération de l’Assam (ULFA), engage un combat armé pour l’indépendance. Réprimé par l’armée indienne, l’ULFA échoue, mais conserve un pouvoir local de nuisance, marqué par racket et attentats. Il a noué des liens avec d’autres guérillas séparatistes des États indiens voisins (Armée de libération populaire du Manipur, Conseil socialiste national du Nagaland, Front de libération nationale du Tripura), ni victorieuses, ni totalement réduites. L’émergence au sein même de l’Assam d’un mouvement pour l’autonomie de la tribu des Bodos a ajouté à la confusion du Nord-Est indien, mosaïque ethnique et religieuse en attente d’un meilleur développement, à proximité de la frontière sensible de la Chine.
 

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