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anthropologie

anthropologie

(du grec anthropôs, homme et logos, discours; utilisé la première fois dans le sens d’ « histoire naturelle de l’homme » en 1795). Ce mot désignait au début de ce siècle la science appelée maintenant Anthropologie Physique. Aujourd’hui il tend à prendre le sens large (que le mot anglais anthropology a depuis longtemps dans les pays anglo-saxons) de connaissance des propriétés générales de la vie sociale et des diverses sociétés humaines, recouvrant ainsi un grand nombre de sciences étudiant l’homme telles que l'Anthropologie Physique, l'Anthropologie Sociale, l'Anthropologie Culturelle, l'Ethnographie, l'Ethnologie, certains aspects de la Linguistique, la Technologie Comparée, l’Archéologie Préhistorique, la Psychologie Sociale, etc.

L’étude des sociétés dites primitives (V. Ethnologie) ne serait donc que l'un des aspects de l’Anthropologie qui vise à la connaissance totale de l’homme.

(Angl. : anthropology.)

ANTHROPOS. Désigne le Soi en tant que : a) il correspond à l’hypothèse d’un principe d’hominisation, « matrice et organisateur de la conscience » ; b) il se projette dans le mythologème de l’homme primordial : Chen-Yen, Purusha, Christ... ; c) il introduit dans le psychisme humain une exigence et une possibilité d’unité face à tout ce qui tend à la multiplicité : loi du contraire, polymorphisme des instincts, pluralité des archétypes. Signifiant l’unité, créatrice de l’humain dans la rencontre, il est Phallus; rencontre, il est l’Androgyne originel ; puissance créatrice au-delà de l’individu et du groupe, il est Dieu-et-Homme.


Psychologie des profondeurs, méthode d’investigation de l'Inconscient et du désir, la psychanalyse est foncièrement une Anthropologie : un « discours sur l’Homme ». Aucune science n’éclaire plus qu’elle l'origine, la nature, le contenu, la structure de l'Esprit et, plus encore, son « économie ». Partout et toujours, au regard de la psychanalyse, l’Homme est l’Homme. Il a tâche aléatoire de résoudre le conflit qui le fonde. Celui-ci exprime les contradictions de la prématuration spécifique, de la dépendance infantile, de l’évolution en deux temps de la sexualité (autour du Complexe d’Œdipe), de la double orientation des investissements (de Soi et de l’Objet), de l’insuffisance de l'appareil psychique (manque de directivité centrale congénitale), de la dualité des instincts (de Vie et de Mort). 1. Dans cette perspective, raison, aberrations et culture sont, au-delà du principe du plaisir, autant de « solutions » portées par une même nécessité. Celle de se défendre d’un même malaise qui préside inexorablement à la naissance et au déclin des mortels comme à leur civilisation. La psychanalyse se tient, avec sa découverte, au cœur de l’union et de la distinction des formes. L’universalité d’une « nature humaine » qui se révèle dans la structure des pulsions, des complexes, des symboles, implique les variantes d’agencement, selon les modifications quantitatives et les rapports de combinaison des facteurs en jeu. Il en résulte la diversité des conséquences quant aux vécus et éprouvés psychiques, aux opportunités socio-adaptatives, aux prolongements éthiques, etc. Des phénomènes normaux (tels les rêves ; mais aussi les peurs et rituels infantiles ; les lapsus, mots d’esprit et « parapraxies » de l’adulte) cependant structurés comme des symptômes, forment la transition continue et l'unité de sens dans les œuvres et expressions humaines. La psychanalyse a le grand mérite de mettre en évidence ce qui relie la psychologie et la psychopathologie, mais encore l’individuel et le collectif, dans une même « métastructure » (C. Stein). Celle-ci réfère à la matrice de l'inconscient, qui met en cause un « processus primaire » de l’esprit, cependant idéatif, symbolique et significatif ; paradigme de toute « productivité » subjective, culturelle, esthétique... 2. Ainsi est-ce au niveau de la psychologie des masses que l’on trouve le plus d’exemples d’un fonctionnement archaïque de l’esprit, tandis que s’y illustrent les rapports de l'instinct à l’Idéal, et les mécanismes divers de l’Identification. Inversement, la psychologie collective prend son éclairage des découvertes de la psychanalyse de l’individu. A prendre quelques brefs exemples : la grégarité trouve son essence dans l'angoisse infantile de la solitude et la formation réactionnelle à la jalousie contre le puîné ; la justice dérive du vœu qu’aucun, à défaut de soi, ne jouisse d’une faveur... D’une manière générale, la civilisation tente de nous préserver des diverses sources de détresse en relançant, par des moyens réels (sciences techniques), le vieil idéal d’omnipotence. L’ensemble de la culture est comme un redoublement des phénomènes de modification instinctuelle au cours du développement. La sublimation de but rend possible l’art et l’idéologie ; la formation réactionnelle de propreté est à la base de l’hygiène, de la médecine... 3. Cependant, dans le collectif comme pour l’individu, l’organisation suppose la renonciation, la suppression, la répression des instincts, entraînant autant de tensions. Le gain de civilisation engendre le retour de ce qu’elle visait à pallier : puissance destructrice accrue (armes modernes) ; contrainte de force reprise par la loi, etc. : le bonheur n’est donc pas de ce monde. Aussi bien se profile ici, à côté des ratés névrotiques et toxicomaniaques, la solution religieuse qui remplace la dure réalité par un mode de l’accomplissement illusionnel du désir. Le noyau paternel se retrouve bientôt dans les idées projetées de sagesse suprême, de bonté, de justice, de tutelle divine, de paternité céleste. L’ambivalence apporte, à côté de la recherche nostalgique de la providence, la crainte et le tremblement. Cependant le caractère collectif, et compatible avec la réalité, de « l’illusion » religieuse, la nécessité même dans l’équilibre mental d’un secteur et d’une fonction de « l’illusion » (Winnicott), épargnent à plus d’un la névrose individuelle. Au demeurant « L’illusion n’est pas l’erreur » (Freud). 4. Ainsi, de façon directe ou indirecte, la psychanalyse éclaire certaines dimensions et directions des sciences réputées humaines. Sans prétendre à la totalité de la Connaissance, elle en forme une composante et un palier indispensable.  


ANTHROPO (préf.) Racine signifiant homme. 1. — Anthropocentrisme : fait de placer l’homme au centre de l’univers, au propre ou au figuré. 2. —Anthropologie : science de l’homme, ensemble des sciences positives concernant l’homme. 3. — Anthropomorphisme : fait de concevoir ou de représenter sous forme humaine des réalités différentes (Dieu, les bêtes...).

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