anthropocentrisme
anthropocentrisme
Théorie qui fait de l’homme le centre de l'univers.
Commentaire
À la différence du « théocentrisme », où Dieu est mis au centre du monde, l’anthropocentrisme considère l’homme comme l’ultime cause de la création : il ne résulte de l’évolution d’aucune espèce animale et occupe une place privilégiée. Buffon, honoré aux XVIIIe et XIXe siècles à l'égal de Montesquieu, de Voltaire et de Rousseau, fut un des plus ardents défenseurs de cette théorie dans son Histoire naturelle (1761), avant d’être lui-même touché par le doute dans les Époques de la nature (1778). De nos jours, l’anthropocentrisme paraît bien démodé.
Citations
L’homme est le seul des êtres vivants dont la nature soit assez forte, assez étendue, assez flexible, pour pouvoir subsister, exister, se multiplier partout et se prêter aux influences de tous les climats de la terre. [..] L’homme est en tout l’ouvrage du Ciel ; les animaux ne sont à beaucoup d’égards que des productions de la terre. (Buffon, Histoire, naturelle, tome IX.) La face entière de la terre porte aujourd'hui l’empreinte de la puissance de l’homme, laquelle, quoique subordonnée à celle de la nature, souvent a fait plus qu’elle, ou du moins l’a si merveilleusement secondée, que c’est à l’aide de nos mains qu’elle s’est développée dans toute son étendue et qu’elle est arrivée par degrés au point de perfection et de magnificence où nous la voyons aujourd’hui. (Buffon, Epoques de la nature, « 7e époque ».)
ANTHROPOCENTRISME ANTHROPOMORPHISME
1. La racine anthropos est le mot grec signifiant « homme ».
2. L’anthropocentrisme est le fait de considérer l’homme comme le centre de l’univers, de penser le monde et les choses en partant de l’homme (il est anthropocentrique de penser que le monde a été fait pour l'homme).
3. L’anthropomorphisme est le fait de prêter à des forces naturelles ou à des êtres surnaturels des sentiments humains (c’est ce que l’on nomme l'animisme} et des formes humaines (les religions sont nombreuses à représenter leurs dieux de façon anthropomorphique : ainsi les Grecs de l'Antiquité représentaient Neptune, dieu de la mer, comme un vieil homme barbu portant un trident).
ANTHROPOCENTRISME nom masc. - Conception selon laquelle l’homme est le « centre » du monde.
ETYM. : formé à partir du radical grec anthropos = « homme » au sens d’« être humain », radical que l’on retrouve, par exemple, dans « anthropophage », « misanthrope ». L’anthropocentrisme a marqué la pensée du Moyen Age qui considérait que Dieu avait créé le monde pour l’homme. Le système de Ptolémée (Grèce, IIe siècle) qui faisait tourner l’univers autour de la terre concordait avec cette vision anthropocentrique de la création. Cette conception sera réfutée par les travaux de Copernic (1473-1543) et de Galilée (1564-1642) qui établiront de façon scientifique et incontestable que le système cosmique proche a pour centre non la Terre (géocentrisme) mais le soleil (héliocentrisme). Cette découverte marque la fin de l'anthropocentrisme et le début de la pensée moderne marquée par le relativisme. Les progrès de la connaissance scientifique feront reculer désormais le dogmatisme religieux fondé sur le principe d’autorité et non sur la recherche de la vérité par l’usage de la raison. La Terre prendra définitivement sa vraie place dans l’univers : celle d’une planète parmi d’autres. L’homme cessera de se prétendre le roi de la création pour se situer de façon plus lucide et plus modeste dans l’évolution des êtres et des astres.
—> Anthropomorphisme — Animisme
ANTHROPOCENTRISME Tendance à croire que l’homme est le centre de l’univers et que la finalité de celui-ci est le bien de l’humanité.