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agressivité

agressivité, tendance à attaquer. 1. Entendu dans un sens restreint, ce terme se rapporte au caractère belliqueux d’une personne ; 2. dans une acception plus large, il caractérise le dynamisme d’un sujet qui s’affirme, ne fuit ni les difficultés ni la lutte, et, d'une façon encore plus générale, il caractérise cette disposition fondamentale grâce à laquelle l'être vivant peut obtenir la satisfaction de ses besoins vitaux, principalement alimentaires, et sexuels. Pour nombre de psychologues, l'agressivité est étroitement liée à la frustration : un enfant empêché de jouer boude ou trépigne de colère. Même le médecin, note avec humour Freud, peut être inconsciemment agressif à l'égard de certains malades qu'il ne peut guérir. L'agressivité connaît encore d’autres causes H. Montagner (1988) a observé chez les enfants manquant de sommeil des bouffées d’agressivité soudaines, suivies de moments d’isolement profond. L’agressivité chez l’enfant est, le plus souvent, due à une insatisfaction profonde, consécutive à un manque d’affection ou à un sentiment de dévalorisation personnelle. Quand, par exemple, malgré ses efforts sincères, un écolier est puni parce qu'il ne satisfait pas les exigences de ses parents, ceux-ci lui infligent un traitement particulièrement injuste, qui peut entraîner la révolte du mineur ou son effondrement L'apprentissage joue un rôle important dans l’agressivité. Dans son livre l'Homme agressif (1987), P. Karli rappelle que, dans certains groupes humains (à Tahiti ou. au Mexique, par exemple), toute agressivité est flétrie, vouée à l'opprobre. Il pense que, dans notre société, il serait possible aussi de diminuer l’agressivité par des mesures éducatives, en magnifiant les conduites altruistes et les valeurs morales.

Agressivité : 1. Tendance commune, quoique plus ou moins manifeste, à l’affirmation de soi, à la compétition et à la lutte, liée, selon la psychanalyse, à la satisfaction de la pulsion sexuelle et, selon l’éthologie, à une pulsion agressive originale. 2. Propension aux actes hostiles et malfaisants.

AGRESSIVITE. Une des manifestations de l’instinct de mort. Pour les psychanalystes qui n’admettent pas le concept d’une pulsion de mort, l’agressivité est décrite comme la réponse à une frustration.

C’est en 1908, dans un travail intitulé L’Instinct d’agression dans la vie et dans la névrose, qu’Adler formule pour la première fois sa conception d’un instinct agressif qui donne aux autres activités instinctuelles leur mordant et leur dynamisme. C’est l’époque où Adler s’efforce de trouver dans des phénomènes organiques et physiologiques le point de départ des manifestations psychiques. Il n’utilise pas le terme d’instinct suivant son usage habituel, d’impulsion naturelle en vue d’une conduite d’autoconservation ou de reproduction. Il dénomme le besoin fonctionnel de voir, d’entendre, de sentir, de goûter par les termes d’instinct visuel, instinct auditif, instinct olfactif, instinct gustatif. A l’origine indépendants, ces instincts peuvent fusionner. L’instinct alimentaire résulte d’une fusion de l’instinct visuel et de l’instinct gustatif. Associés à l’instinct agressif ils donnent naissance à l’instinct de chasse. L’instinct sadomasochiste résulte de la fusion de deux instincts : l'instinct sexuel et l’instinct agressif, ce dernier dirigé contre soi-même (masochisme) ou contre le partenaire (sadisme). D’autres modalités de la transformation des instincts sont :

a) le changement dans leur opposé : le besoin de manger se transforme en refus alimentaire ;

b) le déplacement du but : l’affection inconsciente pour le père s’élargit et se transforme en affection pour l’enseignant, le prêtre, le médecin, le voisin ;

c) l’inversion sur la propre personne : l’instinct inconscient de regarder se transforme en besoin conscient d’être regardé.

Par l’idée d’une fusion des instincts, Adler exprime dès 1908 sa tendance à considérer la personnalité comme une imité. Il abandonne par la suite le point de vue instinctuel pour considérer l’agressivité dans la vie comme un dynamisme menant au succès, à l’affirmation de la personne (s’attaquer à un problème, dominer un problème). Dans la névrose, par contre, l’agressivité conduit à l’exploitation et à la soumission de l’entourage, attitude socialement négative.

Dans une perspective très différente, d’éminents spécialistes de l’étude du comportement animal, et notamment K. Lorentz, ont été conduits à formuler un certain nombre d’affirmations qui ont connu une très large diffusion dans le public non spécialisé, concernant les mécanismes de l’agressivité humaine. Pour Lorentz, en effet, il existe un instinct combatif qui a besoin de se manifester chez presque tous les animaux supérieurs et, l’homme, donc, ne saurait y échapper. L’agressivité apparaît alors comme une véritable fatalité biologique particulièrement liée à l’existence du territoire et à l’établissement nécessaire des hiérarchies... Pour d’autres biologistes, au contraire, l’agressivité n’est pas uniquement, ni même essentiellement instinctive, mais aussi et peut-être surtout acquise. Pour Laborit (1973) l’agressivité, comme tout comportement humain, « est le résultat d’interactions complexes entre un donné génétique et les influences formatrices d’un environnement socioculturel où se développe l’expérience individuelle ». Dans le contexte de la psychothérapie, la connaissance des mécanismes psychoéducatifs et culturels qui participent à la formation ou au renforcement du comportement agressif doit être complétée par l’analyse des mécanismes généraux qui assurent la permanence de l’individu dans l’espace et la durée.

AGRESSIVITÉ Tendance dirigée vers la destruction, totale ou partielle, physique ou psychique, d’un autre être vivant, ou de soi-même. L’agressivité n’est pas forcément négative, elle peut être positive et manifester une tentative d’adaptation à l’environnement ou être une décharge d’énergie. A la limite, n’importe quelle interaction humaine contient une certaine dose d’agressivité. Selon Freud, l’agressivité serait le résultat de la pulsion de mort extériorisée.

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