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AEF

Redécoupés à plusieurs reprises à partir de 1888, au gré des intérêts des compagnies concessionnaires, les territoires français du Gabon, du Congo et de l’Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique), grossis du Tchad, sont organisés en 1910 en une fédération d’Afrique équatoriale française (AEF), administrée par un gouverneur général résidant à Brazzaville. Redessinés à nouveau à plusieurs reprises jusqu’en 1946 en fonction d’impératifs économiques et administratifs, ils sont placés sous l’autorité d’administrateurs nommés par la métropole, tandis qu’une assemblée territoriale réunissant un double collège (statut métropolitain et statut autochtone) débat des questions purement locales. La Constitution de 1946 introduit la citoyenneté française, un Grand Conseil de l’AEF et une représentation à l’Assemblée de l’Union française. En 1946, les discours de Brazzaville du général de Gaulle ont préparé les esprits à cette émancipation, mais, contrairement à l’AOF (Afrique occidentale française), la dynamique de l’indépendance ne joue pleinement qu’avec la loi-cadre de 1956, suivie du référendum sur la Communauté franco-africaine en 1958. Les intérêts en Afrique centrale s’accommodent mal de la formation du grand ensemble politique souhaité par le Centrafricain Barthélemy Boganda, qui avait fondé le Mouvement d’évolution sociale de l’Afrique noire (MESAN) pour fédérer l’AEF, le Congo belge et l’Angola dans des États-Unis d’Afrique latine et qui est mort en mars 1959 dans un accident d’avion inexpliqué. Comme pour l’AOF, c’est d’ailleurs en entités étatiques distinctes que les territoires de l’AEF accèdent à l’indépendance en 1960.

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