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Accumulation

Cette figure de style permet dans une phrase un foisonnement de détails qui développent l’idée principale par touches successives, au moyen d’adjectifs et de compléments. Elle cherche à cerner un sujet, à tout dire sur une question.

Exemple Elle commençait sous les pieds, l'Exposition, par ce déballez-moi-ça de gogos, ce méli-mélo de bronzes d'art, de géraniums, de filles, de soldats, de bourgeois, de gosses, de grandes eaux, d'Annamites, de Levantins, d’étrangers frais débarqués et de voyous venus de la Butte, par ce pandémonium étonné, goguenard, bruyant, traînant la patte. (Louis Aragon, "Les Voyageurs de l'impériale".)

Commentaire L’accumulation est source de précision et de richesse quand elle traduit toutes les nuances de la réalité observée. Elle peut créer une impression de désordre, d’éparpillement, de luxuriance ou de lourdeur selon le sens du texte, et principalement dans les descriptions. Dans certains cas, elle suggère l’incapacité d’un auteur à présenter une pensée ferme et concise, à trouver le mot juste.


ACCUMULATION nom fém. - Figure de style qui consiste à énumérer des éléments de même nature grammaticale.

ETYM. : du latin accumulare formé lui-même sur cumulare = « entasser ». On distingue en rhétorique l’accumulation de l'amplification ou de la gradation. L’accumulation met tous les mots sur le même plan avec un effet de monotonie concertée. Dans les autres cas, il y a une gradation voulue entre les termes. Chez les écrivains du passé, l’accumulation a souvent un effet d’insistance ; elle vise à créer l’étonnement, et on la trouve à ce titre chez les écrivains baroques ou précieux. Chez les écrivains modernes de « l’école du regard », l’accumulation est employée dans le contexte d’une esthétique de la description et produit un effet de vérité objective et de répétition mécanique parfois non dépourvu d’humour. C’est le cas chez Michel Butor qui a fait de l’accumulation l’un des procédés essentiels de son style.

CITATION : « Les gens sous les arcades, les gens qui regardent les vitrines, qui se retournent, hésitent, s’interrogeant, qui reviennent, passant de l’ombre au soleil à l’ombre au soleil à l’ombre ; les pantalons clairs des hommes, les robes fraîches des femmes, les lunettes noires ou bleues, rondes, rectangulaires, ailes de papillon, dorées, incrustées de fausses pierres, les chapeaux, les fichus, les décolletés, les fards. » (Michel Butor).

—> Amplification - Gradation.

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