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accident

L’accident, comme la définition et le genre, forme un des éléments de l’argumentation dialectique bâtie sur le syllogisme ; de très nombreux lieux en sont tirés. On va suivre la présentation d’Aristote, dans les Topiques. L’accident est ce qui, n’étant ni définition ni genre, appartient cependant à la chose (dont on parle) ; ou encore, c’est ce qui peut aussi bien appartenir ou ne pas appartenir à une seule et même chose quelconque : comme, par exemple, être assis peut éventuellement appartenir (= être un attribut de) ou ne pas appartenir à un même être déterminé, et, autre exemple, blanc peut éventuellement appartenir à une même chose déterminée, dont rien n’empêcherait qu’elle fût tantôt blanche, tantôt non-blanche. Sont justiciables de l’accident toutes les questions qui tournent autour d’une comparaison, du plus et du moins, du degré, de l’appropriation ou de l’adaptabilité relative d’un terme par rapport à d’autres. Parmi les nombreuses démarches argumentatives qui gravitent autour de cette question logique de l’accident, on remarquera l’importance de la relation de l’accident à son thème. À la différence de ce qui se produit avec la définition ou avec le genre, pour lesquels il y a réversibilité de la relation (si « être animal » est le genre d’un sujet, alors ce sujet est un animal), cette réversibilité (on dit cette conversion) n’a pas lieu avec l’accident. Par exemple, rien n’empêche que la blancheur ou la justice n’appartiennent que d’une certaine façon à quelque sujet ; il ne suffirait donc pas de prouver que la blancheur ou la justice sont un attribut de tel homme pour prouver que cet homme est essentiellement blanc ou juste, dans la mesure où cette blancheur ou cette justice ne seraient que d’une certaine façon, sous un certain point de vue. Il faut toujours se méfier de la portée et de la valeur des accidents.

=> Preuve, définition, genre, espèce, dialectique, syllogisme, lieu.

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