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ACCIDENT

ACCIDENT. n.m. (lat. accidens) « qui survient ». ♦ 1° Sens précis. Ce qui n’est pas essentiel pour qu’un être soit ce qu’il est ; ce qui peut ou non survenir. — Chez Aristote, accident (sumbébêkos) s’oppose à substance (ou essence, ousia) ; ainsi, l’essence de Socrate, c’est l’humanité (il est Socrate parce qu’il est homme, et il est nécessaire qu’il soit homme pour être Socrate) ; en revanche, c’est un « accident » pour Socrate d’être plus ou moins grand (quantité), musicien, blanc, etc. (qualité), à droite, (ou à gauche) de tel être (relation), sur l’Agora (lieu), mort en 399 av. J.-C. (temps), debout (position), armé (état), en train de marcher (action), malade (passion). Ces neuf accidents sont les catégories qui s’opposent à la catégorie première, la substance (ousia) ; c’est à la substance que se rattache tout accident de l’une des neuf autres catégories. — Ce sens se retrouve chez les scolastiques, puis chez Descartes et chez les cartésiens. — Sophisme de l’accident. Conclusion erronée tirée d’un accident confondu avec l’essence (ex. : croire que tous les hommes sont blancs). ♦ 2° Sens dérivé, dans l’usage courant. Ce qui advient sans nécessité (« par hasard ») ; — ce qui semble irrégulier (les accidents du terrain). ♦ 3° D’où (fréquemment) ce qui est fâcheux, malheureux. ♦ 4° Par accident. Ce qu’un être fait par suite d’une propriété qui n’est pas considérée comme essentielle : « Le musicien bâtit par accident » (Aristote) : il se trouve que cet homme, dont le métier est d’être musicien, est aussi en train de bâtir sa maison ; « la poésie n’était pas mon métier, c’était un accident, une aventure heureuse, une bonne fortune dans ma vie » (Lamartine).

accident, événement fortuit. — En philosophie, s'oppose à la substance : l'accident est ce qui peut avoir lieu ou disparaître sans destruction de la substance. Par exemple, un accident de la vie est un événement qui ne transforme pas notre personnalité : l'individu le considère comme un fait contingent et purement matériel, sans rapport avec ses raisons d'être profondes.

ACCIDENT

Ce qui n’appartient pas à l’essence d’une chose, c’est-à-dire qui n’est pas nécessaire à l’existence de cette chose, qui peut lui appartenir ou non (la couleur verte est un accident pour un tissu qui pourrait aussi bien être rouge ou bleu ; de même être musicien est un accident pour l'homme puisque ce n'est pas nécessaire à son existence d'homme). Ce terme, fréquent chez les philosophes jusqu’au XVIIIe siècle, est aujourd’hui un peu vieilli.

Ce sont des conduites que le sujet réussit habituellement et dont l’échec semble dû à l’inattention ou au hasard. Mais dans la littérature ou dans les films on signale ces actes comme révélateurs d’une émotion (le coupable qui brise un verre, l’amoureux qui bredouille). Et Sigmund Freud souligne que ces actes ne sont ni insignifiants ni négligeables. L’acte prétendu manqué est, sur un autre plan, réussi : un désir inconscient s’y exprime de façon directe ou détournée. Par exemple, on devine aisément quel est le désir inconscient du président de la Chambre des députés qui ouvre un jour la séance par ces mots : «Je déclare la séance close. » Quant au chimiste qui s’aperçut dans son laboratoire qu’il avait oublie d’aller à son propre mariage, il interpréta correctement cet acte en décidant de rester célibataire. Ces exemples simples et souriants ne donnent qu’un aperçu superficiel des interprétations de la psychanalyse qui se réfèrent à l’ensemble de la personnalité et de l’histoire d’un individu.

Accident Du latin accidens, participe présent du verbe accidere, «survenir», «arriver par hasard ». Désigne toute propriété qui n’appartient pas à l’essence de la chose considérée, qui peut ou non lui être attribuée sans que la nature de cette chose en soi modifiée. • Une chaise peut fort bien ne pas être bleue, mais elle ne peut pas ne pas avoir de dossier : la couleur bleue est pour elle une propriété accidentelle, l'attribution d'un dossier une propriété essentielle. ACCIDENT (n. m., étymologie : ce qui arrive par hasard). 1. — (Logique classique) « Ce qui existe non en soi-même mais dans un autre » (Aristote), opposé à essence, nature, propre, substance ; par extension, ce qui peut être modifié ou supprimé sans que la chose elle-même change de nature ou disparaisse (être musicien est un accident de l’homme). 2. — Conversion par accident : conversion de A en I.


ACCIDENT Traduction d’un terme aristotélicien, très utilisée par la scolastique, qui désigne ce qui peut indifféremment être présent ou disparaître sans modifier le sujet auquel il appartient. Par exemple, c’est par accident qu’un homme dort ou qu’un tissu est vert (le premier reste homme quand il ne dort pas ; le second, s’il est teint en rouge, est toujours un tissu).

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