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OSTWALD Wilhelm. Chimiste et philosophe allemand. Né à Riga le 2 septembre 1853, mort à Grossobothen, près de Leipzig, le 3 avril 1932. Ayant terminé ses études à Dorpat de 1872 à 1875, il fut, dès 1877, adjoint, puis en 1881 professeur, à l’Ecole polytechnique de Riga. En 1887 il fut appelé à la chaire de chimie et physique de l’Université de Leipzig qu’il occupa jusqu’en 1906, année où, après une brève période d’enseignement à Harvard, aux États-Unis (1905), il abandonna le professorat et se retira dans ses terres pour y poursuivre ses études et ses recherches. En 1909 il obtint le Prix Nobel de chimie. Il se consacra surtout à la chimie et à la chimie physique (dont il fut l’un des principaux adeptes), et en particulier à l’électrochimie, domaine dans lequel il découvrit (1888) la loi qui porte son nom, relative à la dissociation électrolytique. On doit également rappeler comme particulièrement importantes ses recherches sur la conductibilité électrique des acides orga: niques, et le parallélisme existant entre cette conductibilité et leur pouvoir de réaction chimique. Il s’occupa également de physique-chimie des couleurs et de chimie des explosifs. En dehors de mémoires scientifiques, recueillis dans Discours et rapports [1906], il a exposé ses recherches dans de vastes ouvrages systématiques comme le Manuel de chimie générale [Lehrbuch der allgemeinen Chemie, deux volumes, 1884-1887], l’Electrochimie [1894-1895], Les Principes scientifiques de la chimie analytique [1894], et les Bases générales de la chimie inorganique . Il fonda et dirigea avec Van'T Hoff la Zeitschrift fur pkysikalischen Chemie (à partir de 1887). En rapport étroit avec sa prodigieuse activité scientifique, il s intéressa profondément à l’histoire de la science (il fonda la collection des Classiques des sciences exactes, dans laquelle furent rééditées différentes œuvres importantes des classiques de la chimie (comme Avogadro), à la peinture — Lettres de peintres [1904], L’Art et la science [1905], et, enfin, à la philosophie de la science et de la nature. En ce dernier domaine, dans le cadre d’une tendance à un empirisme radical, ou mieux à un « monisme neutre » analogue à celui d’E. Mach, ii soutint les théories énergétiques surgies en Allemagne dans la seconde moitié du siècle dernier. Il publia en 1902 les Leçons sur la philosophie de la nature et, à partir de 1901, fonda et dirigea les très importantes Annales de la philosophie de la nature.