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ZEUS

ZEUS Maître suprême du panthéon grec, Zeus, dieu de la Foudre et sorte de pater familias de l’Olympe, présidait aux manifestations célestes ainsi qu’aux phénomènes atmosphériques, maintenait l’ordre et la justice dans le monde, répandait bonheur et fléaux et protégeait la cité sous le surnom de « Polius » (Polieus). À la porte de son palais, étaient placées deux jarres où il puisait le Bien ou le Mal, prononçant un jugement sans appel, auquel nul ne pouvait se soustraire. Fils de Cronos et de Rhéa (et généralement considéré comme le cadet, les poètes ne s’étant toutefois pas mis d’accord sur l’ordre de naissance de la fratrie des six Cronides, la première génération olympienne), Zeus fut à l’instar de Cronos le bourreau de son père. Alors que ce dernier avalait tous ses enfants de peur d’être un jour supplanté par l’un d’eux, il fut sauvé par sa mère et élevé en secret dans l’antre crétois, nourri du lait de la chèvre Amalthée. Arrivé à l’âge adulte et marié à Métis, il la persuada de donner à Cronos une boisson vomitive, et libéra ses frères et sœurs qui végétaient dans le ventre de l’ogre paternel. Avec leur aide, il déclara la guerre aux Titans et en sortit victorieux au terme de dix années de lutte acharnée. Le camp des vainqueurs s’étant organisé pour se partager les fruits de la gloire, les trois frères olympiens décidèrent en toute équité de jouer la conquête du monde d’un tour de dés. Zeus, le plus chanceux, décrocha le Ciel et la prééminence sur l’univers, Poséidon obtint la Mer et Hadès le moins bien loti des trois, les Enfers. Après sa victoire sur les Titans, le roi de l’Olympe dut encore combattre les géants soulevés contre lui par son ancienne alliée, sa grand-mère Gaïa, finalement dépitée du sort fait aux Titans et donc bien versatile ! Pour vaincre ses nouveaux ennemis, il s’allia les services d’Héraclès (pas encore divinisé à l’époque), les géants ne pouvant être abattus que par le doublé performant d’un dieu uni à un mortel. La « gigantomachie » achevée (après la victoire sur le monstre Typhon), Zeus put enfin jouir de: sa position, veillant tout de même au grain, le reste de sa famille (et plus particulièrement Poséidon le jaloux) fomentant volontiers de-ci, de-là, quelques tentatives de rébellion, toutefois assez vite réprimées (on découvrit ainsi en quelques occasions que Zeus, le « très puissant » n’était pas toujours infaillible et pouvait se laisser abuser par les siens). Dans le domaine privé, Zeus, non polygame mais infidèle notoire, fut le père d’une nombreuse descendance divine incarnant la seconde génération des Olympiens. Après Métis (mère d’Athéna), il se maria successivement à Thémis, mère des Heures et (selon Hésiode) des Moires ; à Eurynomé, l’Océanide qui lui donna les Grâces à Déméter, mère de Coré (Perséphone) ; à Mnémosyne avec laquelle il engendra les neuf muses ; on lui prête aussi une liaison maritale avec Dioné (une Titanide) mère présumée d’Aphrodite, et, tandis qu’il s’était déjà établi avec sa dernière épouse et propre sœur Héra, « reine-mère » officielle de l’Olympe, il eut pour autres maîtresses divines, Léto (mère d’Apollon et d’Artémis) ainsi que Maia, fille du Titan Atlas et mère d’Hermès (la seule femme dont Héra ne se montra pas jalouse). De son mariage avec cette dernière, naquit Arès, Hébé, Illythie, Héphaïstos. Souvent déguisé, pour échapper à la suspicion de Héra, en taureau, pluie d’or ou encore en cygne, Zeus qui rivalisait d’imagination pour arriver à ses fins, séduisit aussi une bonne douzaine de mortelles dont il eut également de beaux enfants, notamment Héraclès, Persée, Minos, Pollux, Hélène, Dionysos. Tout-puissant, fort comme le chêne, son arbre ,(les prêtres interprétaient ainsi son oracle dans le bruissement des feuilles de l’arbre sacré), vêtu d’une effrayante cuirasse en peau de chèvre (celle d’Amalthée) recouverte d’écailles et bordée de serpents, Zeus était représenté en homme mûr, barbu, de haute taille, accompagné d’un aigle et tenant à la main le sceptre et la foudre, les emblèmes de son pouvoir sans partage. Jupiter, le protecteur de Rome, lui fut assimilé.



ZEUS. Roi des dieux dans la mythologie grecque. Fils de Cronos et de Rhéa, il gouverne les phénomènes naturels (pluie, foudre, etc.), est l'arbitre supérieur de la justice et a vocation de dieu universel, présidant à toute destinée. Ses attributs sont l'aigle et la foudre. Voir Jupiter.

Zeus. Roi des dieux en Grèce, seule divinité grecque dont le nom évoque clairement l'origine indo-européenne (qui est la même pour le dieu du Ciel Dyaus pita en Inde et pour le Jupiter romain ; comparer au grec eu-dia, beau temps, au latin deus, dieu, et dies, jour, ainsi qu'au germain Tues-day). Zeus était à l'origine le dieu des phénomènes atmosphériques, celui qui éclaire le ciel, le couvre de nuages, dispense la pluie et la neige, lance des éclairs ou fait gronder le tonnerre, tel que le définit Homère. Dernier fils de Cronos, il était né en Crète, d'après ce qui est probablement le plus ancien des mythes, ou en Arcadie et de là, envoyé en Crète par sa mère Rhéa afin de le soustraire à la gloutonnerie infanticide de son père. Il fut caché dans une grotte du mont Dicté ou du mont Ida, élevé par les nymphes de Dicté, protégé par les Courètes (qui célébraient des rites bruyants afin de couvrir ses pleurs) et nourri par la chèvre Amalthée ; en Crète, il était identifié avec un jeune dieu minoen, divinité de la Végétation qui naissait et mourait comme la nature, si bien qu'on y montrait un «tombeau de Zeus». Lorsque Zeus eut supplanté son père et lui eut fait restituer ses frères et soeurs dévorés, il partagea le monde en tirant au sort avec ses frères : Hadès reçut les Enfers et Poséidon la mer, Zeus se réservant les Cieux. Il résidait dans l'Éther ou sur le sommet des montagnes : le mont Lycée en Arcadie, le mont Ida près de Troie et le plus souvent le mont Olympe, la plus haute montagne de Thessalie. La foudre, dont il avait le monopole et qui symbolisait son pouvoir total sur les autres dieux, lui permit de triompher des Titans, des Géants et de Typhée. Zeus assura sa postérité en épousant d'abord Métis, la Raison, dont il eut Athéna : un oracle lui ayant prédit que le prochain fils qui lui naîtrait le chasserait de l'Olympe, Zeus avala Métis (il combina ainsi en lui la puissance et la raison). Pris d'un violent mal de tête, il fut soulagé par Héphaïs-tos qui lui perça la tempe, dont Athéna sortit casquée et armée. Puis il épousa successivement : Thémis qui donna naissance aux Moires ; sa soeur Démé-ter qui engendra Perséphone ; Mnémo-syne qui fut la mère des Muses; Aphrodite, la mère des Grâces; Léto qui enfanta Apollon et Artémis et enfin Héra qui resta son épouse légitime et lui donna Hébé, Arès, Eilithye et Héphaïstos. Zeus est ainsi le seul dieu grec à avoir pour enfants d'autres dieux puissants; il eut également de nombreuses aventures avec des mortelles qui mirent au monde la race des demi-dieux et des héros: Héraclès, Hélène, Persée, Épaphos, Minos, ainsi que les jumeaux Amphion et Zéthos (voir aussi dioscures). Zeus devint à la fois le «père des dieux» et le «père des hommes», qualité qui remonte peut-être à son origine indo-européenne, bien qu'il ne fût pas le père de tous les dieux ni le créateur des hommes (en ce qui concerne la création des hommes, voir deucalion et prométhée). Il devint le dieu universel, possesseur des biens célestes et terrestres, présidant à toute destinée. De nombreuses épithètes accolées à son nom précisaient ses fonctions ou les localités où il était honoré. Invoqué pour gagner une bataille en qualité de Sôtêr (sauveur), il était également le défenseur de la liberté politique sous le nom de Zeus Eleutherios (libérateur), et c'est en cette qualité que les Grecs lui élevèrent un sanctuaire et instituèrent la fete des Eleutheria après leur victoire sur les Perses à Platée en 479 (voir médiques, guerres). Protecteur de la maison (Herkéios), du foyer (Héphestios) et de l'hospitalité (Xénios et Hikésios), il était le gardien de la propriété (Ktésios). Il était également le garant de la loi, des serments (Horkios) et des bonnes moeurs; c'est en tant que tel qu'Hésiode l'invoque dans Les Travaux et les Jours en représentant la déesse de la Justice, Diké, trônant derrière lui. Homère, dans L'Iliade, illustre l'impartialité des jugements de Zeus en le figurant la balance d'or à la main : lors du combat entre Achille et Hector, l'un des plateaux s'abaisse, indiquant la fin prochaine d'Hector. Zeus peut encore sauver Hector qu'il affectionne, comme il aurait pu sauver son propre fils Sarpédon, mais c'est le «destin» (moira) ou le «lot» des hommes de mourir et Zeus ne le contre pas (voir destin). Enfin, son aspect céleste n'empêchait pas Zeus d'être associé à la terre et à l'agriculture en qualité de Chtonios («de la terre»), voire d'être représenté sous forme de serpent (Zeus Meilichios). La grande diversité de ses interventions, qui le différenciait des autres divinités, donnait aussi un caractère particulier à son culte. Moins étroitement attaché à un groupe social ou à l'une ou l'autre cité que ne l'étaient les autres grands dieux ou déesses, Zeus était honoré de cultes panhelléniques, parfois associés à des jeux comme à Olympie ou Némée. Le culte d'Olym-pie attestait sa suprématie dans le monde grec et l'unité fondamentale de tous ceux qui lui rendaient un culte. Participer aux jeux Olympiques signifiait être grec; l'admission des Macédoniens et plus tard des Romains furent des événements politiques importants. L'idée de l'universalité de Zeus, qui apparaît surtout chez Eschyle, a préparé la voie au panthéisme philosophique des stoïciens. Il fut assimilé au dieu romain Jupiter qui possédait les mêmes attributions. Zeus confondu (Zeus confutatus).