THÈSE

THÈSE, n.f. (gr. thesis «action de poser»). ♦ 1° Affirmation posée, opinion soutenue dans un discours, un roman, une pièce de théâtre (roman à thèse, pièce à thèse). — Prise de position sur un sujet déterminé. ♦ 2° Étude présentée en vue de l'obtention du grade de docteur. Il s'agit de présenter des vues nouvelles et originales sur une question et de les justifier d'une façon convaincante. ♦ 3° Kant. La première des deux propositions contradictoires qui constituent les antinomies de la raison pure. Ex. : «Le monde a un commencement dans le temps, et il est aussi, quant à l'espace, renfermé dans des limites». C'est la thèse. «Le monde n'a ni commencement ni limites dans l'espace, mais il est infini aussi bien par rapport au temps que par rapport à l'espace.» C'est l'antithèse. ♦ 4° Le premier moment de la dialectique hégélienne. Plus généralement, le premier élément d'un système conceptuel dans lequel deux propositions (la thèse et l’antithèse) s’opposent. Il s'agit, pour l'esprit, de les concilier ou de dépasser la contradiction dans une synthèse. ♦ 5° Chez les existentialistes. Donnée de l'expérience psychologique ou de la représentation. Sartre oppose, par exemple, la thèse du rêve et la thèse de la représentation (l'imaginaire). ♦ 6° Droit. La thèse est le principe abstrait. L'hypothèse est le cas concret qui peut infléchir l'application des principes.

thèse, affirmation théorique. — Une thèse se présente en général comme une vérité partielle, dont le contraire est aussi vrai (« antithèse ») : la vérité se dégage alors par une « synthèse » des deux affirmations; tel est le mouvement « dialectique » de toute pensée qui se forme et se développe. (Du point de vue des titres universitaires, une thèse est un ouvrage composé en vue de l'obtention du grade de docteur; on distingue, en lettres et en sciences, le doctorat d'université [niveau de la licence] et le doctorat d'Etat, qui requiert une thèse principale et une thèse complémentaire, et qui seul permet d'enseigner en faculté.)

THÈSE, n. f. (du grec thesis, «action de poser», qui entre aussi en composition dans les mots antithèse, hypothèse, parenthèse, synthèse, et leurs dérivés). 1° À propos d’une réalité donnée, d’un sujet de discussion : position que l’on prend, opinion que l’on soutient, théorie que l’on avance. La thèse peut être une idée simple ou un ensemble conceptuel très étoffé : elle a toujours le caractère d’une affirmation qui peut être discutée (aussi volumineuse que soit l’argumentation qui la défend). Soutenir une thèse, réfuter une thèse, élaborer une thèse. Un roman à thèse, une pièce à thèse : œuvre qui vise à illustrer une position idéologique ou morale, à diffuser un « message» de l’auteur. La thèse d’un livre, d’un ouvrage. Quelle est la thèse de l ’accusation ? 2° À l’université, ouvrage ou recherche portant sur un sujet donné, et défendant une proposition, une «thèse» au sens n° 1. Le document imprimé ou publié qui en résulte. Après avoir soutenu sa thèse de doctorat, il l ’a publiée. 3° Dans la dialectique, premier moment d’une pensée ou d’une phase historique, à laquelle vient s’opposer l'anti-thèse, d’où résultera une synthèse provisoire. 4° Premier point d’un exposé ou d’un devoir en trois parties, qui adopte le plan traditionnel thèse/antithèse/synthèse.

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THÈSE Au sens général, c’est la position (grec : thésis) d’une doctrine que l’on est éventuellement prêt à défendre dans une polémique. D’où l’usage du mot pour désigner l’avis d’un philosophe ou d’un écrivain (roman ou pièce « à thèse ») sur un point particulier et, dans le vocabulaire universitaire, l’ouvrage rédigé pour obtenir un doctorat. ♦ Chez Kant, la thèse est le premier terme d’une antinomie : elle affirme, contrairement à l’antithèse, qu’il existe un terme dernier à la recherche (par exemple un être nécessaire par lui-même, dont le repérage mettrait un terme à la série des êtres contingents). ♦ Dans la philosophie de Hegel, la thèse constitue le « moment positif » de la pensée, premier temps de la dialectique.