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Zola présente un de ses romans comme une « oeuvre de vérité ». Cette définition s'applique-t-elle à l'oeuvre de Zola ou de Maupassant que vous avez étudiée ?

Publié le 17/01/2022

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L'énoncé est simple et reprend l'une des définitions les plus souvent données du réalisme et du naturalisme. Zola, vous le savez, est le théoricien le plus célèbre de ce dernier courant littéraire. Attention toutefois à la problématique : il faut étoffer votre énoncé afin de proposer un devoir construit et qui progresse vraiment vers votre réponse à la question posée. Demandez-vous ce que signifie « une oeuvre de vérité «. De quelle vérité peut-il s'agir ? Interrogez-vous sur l'art : une oeuvre peut-elle être la simple reproduction du réel ? La vérité est-elle le réel ? Peut-on comparer la réalité et le roman, oeuvre de fiction ?... Vous le voyez, le sujet propose de nombreux axes de réflexion, il vous faudra choisir ce qui vous paraît le plus important et en rapport avec le roman lu. L'oeuvre que j'ai lue cette année correspond-elle bien à cette définition ? Permet-elle au lecteur de connaître la vérité ? De quelle vérité s'agit-il (humaine, philosophique, littéraire...) ?

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« documents que nous possédons. 2.

Les présentations des êtres sont également véritables. Les milieux décrits sont authentiques : les croyances populaires coexistent avec une foi religieuse profonde,dans le roman comme dans la réalité du temps ; le langage des personnages est à l'image de ce qu'il étaitvraiment dans la région natale de l'auteur. Les habitudes des différents milieux sont décrits avec minutie et exactitude : le goût pour la généalogie desnobles, l'éducation des jeunes filles au couvent (qui les pousse à croire que le monde ressemble à celui desromans qu'elles y ont lus souvent en cachette), leurs désillusions lorsqu'elles sont confrontées au monde, sontréalistes. La séparation sociologique nette en deux groupes est bien rendue : d'un côté les paysans et le petit peuple,de l'autre les nantis, aristocrates ou non.

Le fort impact de la religion, mis en valeur par les deux abbés estbien souligné, comme il l'était à l'époque où se déroule l'histoire. 3.

Enfin, les mécanismes des relations humaines sont identiques à ceux qui unissent les êtres dans le réel. La hiérarchie familiale qui soumet l'épouse au mari est nette dans le couple que forment Julien et Jeanne. Les différences de comportement des fiancés avant le mariage et après l'union est mise en valeur à travers lepersonnage de Julien. Les adultères et les naissances hors mariage sont également analysées grâce à plusieurs exemples : celui de lamère de Jeanne dont on découvre l'infidélité — après sa mort parce qu'elle a su cultiver le secret —, lesadultères répétés de Julien, la séduction de Rosalie et la naissance de son fils illégitime donnent une imageprécise de la société. La vérité des rapports humains est respectée : les paysans craignent les riches mais ne les aiment pas (ils nerapportent les corps de Julien et de sa maîtresse que parce qu'ils en espèrent une récompense), tous craignent lecourroux de l'Église et redoutent l'abbé intransigeant ou cherchent le réconfort dans la prière comme Jeanne, les filsexploitent leur mère comme Paul... Transition Une vie est donc bien une « oeuvre de vérité » parce qu'elle contient des éléments réels exacts, vérifiables.

Mais peut-on réduire le roman à cette seule fonction testimoniale' ? II.

1.

Jeanne, dont Maupassant nous conte la vie, ne représente pas toutes les femmes. Elle est marquée par certains clichés romanesques nets : comme Emma Bovary de Flaubert 2, elle rêve sa vie, elle attend l'amour, l'espère mais ne songe qu'à des promenades langoureuses sous la lune, ne conçoit la vie àdeux que comme une longue scène de passion sans soucis ni disputes (ch.

1). Sa naïveté et son malaise ne sont pas ceux de toutes les femmes : elle est malheureuse lorsqu'elle découvreque sa mère a eu un amant, n'a jamais remarqué que Julien avait une liaison avec Rosalie ; il faut que lesautres (sa mère par les lettres découvertes lors de la veillée funèbre, l'abbé Tolbiac pour les infidélités deJulien) lui révèlent les turpitudes. Son ennui, son mal-être sont représentatifs de celui de quelques femmes inactives ou trop crédules, le sont-ilsde toutes ? 2.

De même, toute la vérité humaine ne peut être présentée dans le roman. Tous les maris qui trompent leur épouse ne sont pas assassinés avec leur maîtresse ; ils ne sont pas tous tuésdans une roulotte, précipités en bas d'une colline.

Tous les époux trompés ne sont pas des assassins... Les deux abbés correspondent bien à deux attitudes possibles : tenir au respect total de la lettre desenseignements religieux comme le père Tolbiac ou, en revanche, privilégier l'esprit de ces leçons et être plustolérant comme l'abbé Picot.

Mais les deux peuvent-ils se succéder ? Etre confrontés à la même communauté ? Les plus importants moteurs humains sont bien révélés ici : l'argent, le sexe, l'amour apparaissent bien dans leroman mais leurs liens, leurs impacts sont organisés par les choix de l'auteur.

Jeanne aime Julien mais en estdélaissée, Rosalie est sa maîtresse mais il ne l'aime pas et la chasse, l'abbé Tolbiac découvre une chienneprécisément au moment où elle met bas et la tue sauvagement oubliant le commandement « tu ne tueras point».... »

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