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Y a-t-il des vérités définitives?

Publié le 19/09/2005

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Ce qui est en question, c'est donc le problème des rapports qu'entretiennent le temps et la vérité. La vérité est-elle encore vérité si elle dépend du temps ? Si je dis : "Le pape actuel est Benoît XVI, je prononce un énoncé vrai mais dont la vérité n'a rien de définitif. Si la vérité possède une temporalité propre, ne faut-il pas alors l'envisager dans son historicité ?

La "vérité" connote le plus souvent l'idée d'une stabilité, d'une cohérence, d'une universalité qui rend la question de savoir s'il y a ou non des vérités définitives presque incongrues. Et pourtant, l'attitude sceptique et l'esprit critique ne cessent de relancer cette question. Y a-t-il des vérités qui peuvent prétendre être définitivement établies ? La vérité n'est-elle pas, dans sa découverte, même historique ? Y a-t-il des domaines où la recherche de la vérité doit s'arrêter ? L'esprit critique, le doute, peuvent-ils être mis en échec ?

« Douter est une opération méthodique.

Elle conduit à mettre en question lessources des connaissances, les sens et l'entendement, et par là à rejetertout ce qui n'est pas indubitable, en doutant volontairement de tout(Méditations métaphysiques).

Le cogito est la première connaissance certainequi surgit du doute en lui résistant : je pense donc je suis.

Rien ne pourraitfaire qu'en pensant je ne sois pas.

La liaison nécessaire entre ma pensée etmon existence, je la perçois immédiatement, alors même que par le doute jesuis conduit à supposer qu'il n'existe aucun corps. J'ai l'assurance d'exister même si je suppose qu'aucun corps n'existe.

Maiscela ne suffit pas pour dire que je n'ai pas besoin de corps pour exister ;peut-être que mes pensées dépendent de ce corps que je ne connais pas.Ainsi, pour pouvoir dire que je suis une chose qui pense, une substance dontla nature est de penser, Descartes est conduit à montrer que la notion decorps exclut la pensée.

Tout corps se définit par l'étendue, quand l'âme sedéfinit par la pensée.

L'un n'a rien de spirituel quand l'autre n'a rien de spatial.De plus, pour que cette idée de substance pensante correspondeeffectivement à un être qui pourrait subsister sans corps, il faut que Dieuexiste et qu'Il garantisse la véracité de mes pensées. 3 - Rapports de la vérité et du temps Ce qui est en question, c'est donc le problème des rapports qu'entretiennent le temps et la vérité.

La vérité est-elleencore vérité si elle dépend du temps ? Si je dis : "Le pape actuel est Jean-Paul II", je prononce un énoncé vraimais dont la vérité n'a rien de définitif.

Si la vérité possède une temporalité propre, ne faut-il pas alors l'envisagerdans son historicité ? On est alors confronté à la question du progrès de la vérité qui en sciences est indéfini.

La science est la quête devérités définitives et la mise en cause de ce caractère définitif de la vérité.

C'est ce que montrera Popper et sonconcept de "falsification".

Pour lui, l 'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à desrévisions.

Tout succès scientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans lescepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de lamétaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? Lapsychanalyse, la théorie de l'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un systèmescientifique qu'il puisse être choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa formelogique soit telle qu'il puisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : unsystème faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, lesavant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires etuniversellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est« métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper , l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliersvérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs. » Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, être synthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

En deuxièmelieu, il devra satisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysique mais devrareprésenter un monde de l'expérience possible.

En troisième lieu, il devra constituer un système qui se distingue dequelque autre manière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seul à représenter notremonde de l'expérience.

» La troisième exigence est la plus décisive.

Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre mondede l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté. Cela signifie qu'il faut appliquer une méthode déductive.

En d'autres termes, si nous ne pouvons exiger des théoriesscientifiques qu'elles soient vérifiables, nous pouvons exiger d'elles qu'elles soient mises à l'épreuve.

Il s'agit pourcela de déduire de la théorie examinée des énoncés singuliers ou « prédictions » susceptibles d'être facilement testés dans l'expérimentation.

Une théorie qui ne résiste pas aux tests sera dite « falsifiée » ou « réfutée » par l'expérience.

Si elle passe l'épreuve des tests, elle sera considérée comme provisoirement valide jusqu'à ce qu'elleéchoue à des tests ultérieurs ou qu'une théorie plus avantageuse apparaisse. Ainsi alors que, jusqu'ici, une théorie était considérée comme vraie parce qu'elle était confirmée par de. »

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