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VINCENT AURIOL , JOURNAL DU SEPTENNAT , 1947-1954 , PARIS , COLIN , 1970 .

Publié le 22/03/2014

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VINCENT AURIOL , JOURNAL DU SEPTENNAT  , 1947-1954 , PARIS , COLIN , 1970 . 

 

Introduction : 

Un « président soliveau « , Vincent Auriol ne souhaite pas être un président de ce type d’action , à travers cette déclaration , il démontre sa volonté d’exercer pleinement sa fonction d’arbitre . Le 27 octobre , la IVème république devient le régime politique de la France et ce jusqu’en octobre 1958 . Ministre socialiste des Finances (1936-1937) dans le cabinet de Léon Blum (Front populaire), garde des Sceaux (1937-1938), ministre chargé de la Coordination des services ministériels à la Présidence du Conseil (1938), président de l'Assemblée nationale (1946-1947), Vincent Auriol , né le (27 août 1884), à Revel (Haute-Garonne) et mort (le 1er janvier 1966) à Paris est élu sous l’étiquette de la SFIO à la majorité absolue des suffrages ( 51.19% ) par le Parlement lors de l'élection présidentielle de 1947 et devient le premier président de la IVème république . Fonction qu'il occupe jusqu'au 16 janvier 1954, fin de son septennat à l'issue duquel il ne se représente pas. D’autre part Auriol avait refusé les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 . Il s’agit dans ce document d’un extrait du Journal du septennat . «  Mon septennat « reprend les sept volumes du « Journal d’un septennat «. Cette œuvre a été tenue par Vincent Auriol dès le début de son mandat et permet d’analyser et de comprendre la IVème République . Soumis à de nombreuses contraintes , Auriol ne put rédiger avant sa mort que deux versions successives de l’année 1947 . 

Dans ce texte , il évoque la crise que la France traverse tant sur le plan économique que politique qui selon lui menace la stabilité du régime . 

Nous pouvons donc nous demander quelle est la vision que porte le premier président de la IVème République sur la France de cette période ? 

Afin de répondre à cette problématique , nous verrons dans une première partie les caractéristiques de la période de crise qu’est en train de vivre la France puis dans une seconde partie l’opposition entre les différentes forces politiques . 

 

I) Les caractéristiques de la période de crise . 

 

A) Les difficultés d’après-guerre. 

 

* La France est le pays de l’ensemble des belligérants qui a subit le plus de pertes : pertes humaines avec l’amputation des forces vives ( 10.5% de la population active tuée ) pertes matérielles et dommages financiers ( amputation de certaines créances , dette colossale ) . ligne 12 : « Je me demande si nous parviendrons à vaincre ces difficultés « , ligne 11 et 12 : « la France n'est pas encore sortie de l'abîme de ruines où elle se débat « 

* Ces difficultés ont des répercussions économiques : les communications demeuraient très aléatoires, le manque d'argent était criant. On assiste, en effet, à des difficultés économiques et monétaires importantes , ligne 7 : «  une situation financière alarmante. Les gens apeurés retirent leur fonds «) et la production était réduite. De plus , on est dans une période d’inflation qui est favorisée par la pénurie alimentaire. 

 

B) Des conflits sociaux et coloniaux préoccupants . 

 

* Tous ces évènements ont pour cause d’être à l’origine des conflits sociaux, lignes 5 et 6: « tout cela est exploité dans les usines et provoque à chaque instant des conflits sociaux « . 

* L’éviction des ministres communistes en mai 1937 semble expliquer le développement des mouvements de grèves de l’année 1947 , lignes 8 et 9 : « les communistes attisent le feu partout «. 

* Les conflits coloniaux se sont ajoutés aux conflits sociaux , la IVème république est marquée par ces conflits . Auriol dût affronter outre le soulèvement de la société française, les problèmes d'Outre-mer avec la guerre déjà engagée en Indochine, l'insurrection de Madagascar, les problèmes internationaux dominés par les raidissement des rapports américano-soviétique . lignes 10 et 11 : « à côté de cela, les difficultés à Madagascar, dans les territoires de l'Union Française- tout paraît se conjuguer contre nous « 

 

II) L’opposition entre les différentes forces politiques . 

A) L'absence de l'équilibre politique 

 

* La politique française est marquée par la fin du tripartisme, à savoir la rupture entre la SFIO, le PCF, et le MRP : à partir du 5 mai, le Parti Communiste Français est expulsé du gouvernement, c'est Paul Ramadier qui révoque les ministres communistes du gouvernement. Plusieurs éléments ont entrainé la rupture du tripartisme : la guerre froide, la doctrine Truman en mars 1947, le plan Marshall en juin 1947 et la décolonisation , lignes 4 et 5 : « les difficultés créées par le plan Marshall … les complications qui ont suivi le discours Truman « 

* A cela , s’ajoute une opposition de droite qui est le RPF (Rassemblement du Peuple Français), créé par de Gaulle en avril 1947 pour les élections municipales et qui critiquent la régime de la IVe République. Les gaullistes réclament la dissolution de l'assemblée nationale et la révision de la Constitution. Le RPF est ainsi destiné à être un instrument de combat contre les institutions de la IVe république ,lignes 13 et 14 : « Voici que, en face des communistes, de Gaule s'agite à son tour. Impossible de compter sur lui «; lignes 21 et 22 : « s'il se forme une position intransigeante et presque totalitaire, comme le RFP de De Gaulle, il n'y aura plus de majorité démocratique, il n'y aura plus de République « . 

 

B) Le parti communiste doit servir à la France s’il est utilisé à bon escient . 

 

* Auriol pense que le parti communiste est un atout essentiel s’il se met en accord avec les intérêts français , ligne 19 : « C'est une force très utile si elle agit dans le sens des intérêts nationaux « . Il a également une place primordiale : ligne 19 : « la présence d'un parti communiste important et remuant «. 

* Cependant le parti communiste doit prendre ses distances avec l’URSS de Staline afin de ne pas nuire à la bonne tenue de la politique française . 

 

Conclusion : 

La fin de l’aventure d’Auriol à la tête de l’Etat français prendra fin le 16 janvier 1954 à la fin de son septennat . Celui-ci est marqué principalement par La Troisième Force qui représente la coalition des socialistes, radicaux, et démocrates-chrétiens (MRP). Il prône ainsi pour le maintien de la République et se détache de deux principaux partis politiques : les communistes pour des raisons surtout de guerre froide, et des gaullistes parce qu'ils refusent ouvertement cette République. Fervent partisan de la république , Vincent Auriol se voit également comme un homme prépondérant du jeu politique .

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