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Van Gogh: D'Arles à Saint-Rémy

Publié le 22/02/2012

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Une fois à Arles, Vincent loue une chambre tout près de la gare. Il fait froid et il neige, il se sent toutefois beaucoup mieux et de meilleure humeur qu'à Paris. Autour du 22 février, Van Gogh achète des toiles et des couleurs et peint trois études : une vieille arlésienne, un paysage sous la neige et un intérieur de boucherie. Lui-même parle de ce dernier comme d'une « étude » (vue d'un bout de trottoir avec la boutique d'un boucher). Le plus souvent, Van Gogh définit un travail par le terme d'« étude » et il le fait lorsqu'il peint directement sur la toile, ce qu'il considérait comme une expérience.
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« symphonie en bleu et jaune.

» (526) Les tournesols, symbole du divin dans l'iconographie chrétienne, ont une placeimportante dans la vie de Van Gogh, comme le soleil et la lumière.

L'artiste était sans doute conscient de leur valeursymbolique. Déjà à Paris, Gauguin avait admiré les tournesols de Van Gogh et en possédait deux exemplaires.

Pour Vincent,c'était là la preuve que, par ces toiles, il pouvait se mesurer à ses confrères et qu'il avait créé un motif propre à sonstyle.

Il compare lui-même la technique de gros pointillé qu'il utilise dans ces oeuvres aux vitraux d'une église. Gauguin arrive en Arles à la fin du mois d'octobre et s'installe chez Vincent Van Gogh.

Ils ne travailleront paslongtemps ensemble car leurs idées sur l'art et sur les artistes sont tellement différentes qu'elles provoquent entreeux de fortes tensions.

Une visite au musée de Montpellier se termine par des discussions enflammées et, endécembre, les antagonismes se font si forts que Vincent, dans une crise de fureur, menace Gauguin avec un rasoiret se coupe ensuite l'oreille.

Gauguin est tellement bouleversé qu'il quitte Arles immédiatement.

Vincent doit rentrerà l'hôpital, d'où il sortira en janvier.

Il recommence à travailler mais, en février, victime d'une dépression grave, il doitrevenir à l'hôpital où il continue à dessiner et à peindre. Il sort encore une fois de l'hôpital au mois de mars, mais les habitants d'Arles, qui, depuis l'incident avec Gauguin,voient en lui un sorte de fou, lui rendent le travail impossible.

En accord avec le pasteur Salles, qui exerçait sonministère en Arles, Vincent décide d'entrer à l'asile de Saint-Rémy. Théo épouse le 18 avril, à Amsterdam, la soeur de son ami Andries Bonger, Johanna Bonger.

Le 22 avril, Vincentécrit : « Je te souhaite bien du bonheur à toi et à ta femme.

[...] À la fin du mois je désirerais aller encore àl'hospice de Saint-Rémy [...] dont M.

Salles me parlait.

[...] Suffira, j'espère, que jedise que je me sens décidémentincapable de recommencer à reprendre un nouvel atelier et d'y rester seul, ici à Arles ou ailleurs [...].

J'aurais peurde perdre la faculté de travailler, qui me revient maintenant, en me forçant et en ayant en outre toutes les autresresponsabilités sur le dos d'avoir un atelier.

Et provisoirement je désire rester interné autant pour ma propretranquillité que celle des autres.

» (585) Et à sa soeur Wil : « Je vais moi, aller pour trois mois au moins dans unasile à Saint-Rémy pas loin d'ici.

En tout j'ai eu quatre grandes crises où je ne savais pas le moins du monde ce queje disais, voulais, faisais.

[...] Et je me sens encore incapable de reprendre un atelier.

» À l'asile de Saint-Rémy, dans les premiers temps, Vincent se sent beaucoup plus tranquille.

Sa santé s'améliorejusqu'au milieu de l'été.

La beauté des environs de la maison de santé avec son cloître ancien lui donne envie detravailler : « Nous avons eu des journées de belle chaleur et j'ai mis encore d'autres toiles en train [...].

J'ai unchamp de blé très jaune et très clair, peut-être la toile la plus claire que j'ai faite.

Les cyprès me préoccupenttoujours, je voudrais en faire une chose comme les toiles de tournesols, parce que cela m'étonne qu'on ne les aitpas encore fait comme je les vois.

C'est beau, comme lignes et comme proportions, comme un obélisque égyptien.[...] Je crois que des deux toiles de cyprès, celle dont je fais le croquis sera la meilleure.

Les arbres y sont trèsgrands et massifs.

L'avant-plan est très bas de ronces et de broussailles.

Derrière les collines violettes et un cielvert et rose avec un croissant de lune.

L'avant-plan surtout est très empâté, des touffes de ronces à refletsjaunes, violets, verts.

» (596) Mais une nouvelle attaque de sa maladie lui interdit provisoirement de peindre endehors de la maison de santé.

Il doit se contenter de copier des gravures de Millet et d'autres, ou de faire le portraitdes gens qui l'entourent.

Comme à Paris lorsqu'il copiait les estampes japonaises, Van Gogh met au carré lesgravures que Théo lui envoie, puis transpose ces carrés sur la toile en interprétant le dessin par la couleur.

Cetravail lui fait retrouver un peu de courage et de vigueur, ainsi qu'on le remarque dans ses lettres et ses tableaux.Au cours d'une de ses crises, la lithographie de Nanteuil, d'après la Piétà de Delacroix, tombe par terre au beaumilieu des couleurs à l'huile et des vernis, avec d'autres tableaux.

Vincent est tellement terrorisé par cet accidentqu'il s'oblige à peindre une version de la lithographie. Il écrit à sa soeur Wil : « Je n'aime pas trop à voir dans ma chambre à coucher mes propres tableaux, donc j'en aicopié un de Delacroix et quelques-uns de Millet.

Le Delacroix est une Pietà, c.-à.-d.

un Christ mort avec la MaterDolorosa.

À l'entrée de la grotte gît incliné, les mains en avant sur le côté gauche, le cadavre épuisé et la femme setient derrière.

C'est une soirée après l'orage et cette figure désolée vêtue de bleu se détache - ses vêtementsflottants agités par le vent - contre un ciel où flottent des nuages violets bordés d'or.

Elle aussi par un grand gestedésespéré, étend les bras vides en avant et on voit ses mains, de bonnes mains solides d'ouvrière.

Avec sesvêtements flottants cette figure est presque aussi large d'envergure que haute.

Et le visage du mort étant dansl'ombre, la tête pâle de la femme se détache en clair contre un nuage - opposition qui fait que ces deux têtesparaîtraient une fleur sombre avec une fleur pâle arrangées exprès pour se faire valoir.

» (W14) Au mois de septembre, il écrit à Théo : « J'ai à présent sept copies sur les dix des " Travaux des champs " de Millet.Je peux t'assurer que cela m'intéresse énormément de faire des copies et que n'ayant pour le moment pas demodèles, cela fera que pourtant je ne perdrai pas de vue le figure.

En outre cela me fera une décoration d'atelier.[...] Tu seras surpris quel effet prennent " Travaux des champs " par la couleur, c'est une série bien intime de lui.

»(607) Pendant l'hiver 1889, la famille Van Gogh commence à penser qu'il est possible pour Vincent de quitter l'asile deSaint-Rémy.

À la même époque, les tableaux de Vincent, exposés à Paris au Salon des indépendants et à Bruxellesavec le groupe des Vingt, sont appréciés pour la première fois.

À Bruxelles, Anne Boch, artiste peintre, achète untableau et le critique Aurier fait paraître un article enthousiaste sur Vincent.

Théo Van Gogh trouve une nouvellemaison qui semble adaptée à son frère à Auvers-sur-Oise, près de Paris.. »

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