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Un auteur contemporain dit : « Le public ne cherche pas seulement dans la lecture l’évasion et la distraction, la sensibilité individuelle, le sentiment et la rêverie, il prend également conscience des grands problèmes du monde qui l’entoure. » Vous montrerez, à partir de vos lectures et de Manon Lescaut comment ce jugement se vérifie.

Publié le 17/09/2011

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lecture

Le livre, de nos jours, est sans aucun doute un objet de plaisir. Parmi le très grand panel qui s’offrent à lui, le lecteur fait un choix suivant ses désirs et ses préférences. La citation à étudier ici élargit cette première notion de plaisir en affirmant que le lecteur, en plus de ce plaisir recherché, va bénéficier d’un apport supplémentaire d’une grande utilité à travers ses lectures : la prise de conscience des grands problèmes du monde qui l’entoure.  Pour vérifier ce constat et à travers des exemples, nous conforterons cette affirmation en étudiant ce que cherche prioritairement le lecteur dans l’acte de lire, puis nous montrerons, comment les livres nous fournissent des renseignements, de l’instruction et peut ainsi nous aider à prendre conscience de certains mécanismes qui entrent en jeu dans les difficultés vécues par l’ensemble de notre société jusqu’au cœur de l’individu, deux domaines interdépendants. Nous verrons aussi que la volonté des auteurs n’est pas absente dans cet enjeu.

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« son avis de l’auteur rejoint complètement notre citation : « Les personnes de bon sens ne regarderont point unouvrage de cette nature comme un travail inutile.

Outre le plaisir d’une lecture agréable, on y trouvera peud’évènements qui ne puissent servir à l’instruction des mœurs….

».Du côté de la classe ouvrière, on peut citer une œuvre phare : l'Assommoir.

Zola y décrit la vie de la classeouvrière, dans un grand souci de vérité.

Le réalisme du tableau donne toute sa force à la dénonciation de la misèredu peuple.

Pour Zola, « C’est de la connaissance seule de la vérité que pourra naître un état social meilleur ».

Lesravages de l’alcoolisme sont au cœur du récit, thème que Zola s’attache à creuser, noircissant même sans doute laréalité.

Zola montre des ouvriers fiers de leur ouvrage mais il dénonce l’impasse sociale dans laquelle ils se trouvent.Prenons maintenant quelques exemples d’œuvres de Voltaire.

Il ne faut pas oublier que Voltaire est un philosophedes Lumières et qu’il dénonce donc le dysfonctionnement de la société.

Il a ainsi écrit plusieurs contesphilosophiques tels que L’ingénu ou Candide.

Le conte philosophique est un récit imaginaire qui s'inspire de la formedu conte pour transmettre des idées et des concepts à portée philosophique.

L’histoire est fictive, produite parl’auteur dans le but de peindre une critique de la société et du pouvoir dans toutes ses dimensions (mœurs de viemondaine/rurale, pouvoir politique, arts, intolérance religieuse).

Ce texte s'inspire de la structure d'un conte, dans lebut d’éviter la censure, tout en restant compréhensible.

A travers la fiction, le lecteur découvre de violentes satiresde la société.

Le but est de piquer la curiosité du lecteur influent pour dessiller ses yeux sur des réalités sociales ouculturelles.

Par exemple dans Candide, Voltaire critique implicitement l’Optimisme et la Religion et ses représentants.En effet, le lecteur attentif remarque que Voltaire créé un certain affrontement entre l’Optimisme, qui est personnifiépar Pangloss, opposé au pessimisme de Martin.

L’ingénu, œuvre qui tient à la fois de l’apologue, du contephilosophique, du conte satirique et du roman critique les doctrines jésuite et janséniste, ainsi que la société, lahiérarchie et la noblesse française.Citons pour terminer une œuvre très récente : Le cycle de l’invisible d’Eric Emmanuel Schmitt qui augmentera à coupsûr notre degré de tolérance par rapport aux différentes religions.

Le Cycle de l’invisible est composé de cinq livrespour l’instant, mais l’auteur a annoncé qu’il écrira encore 3 ouvrages supplémentaires.

Composé de Milarepa (1997),Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2001), Oscar et la dame rose (2002), L’Enfant de Noé (2004), et Le sumoqui ne pouvait pas grossir (2009), le Cycle de l’invisible guette les interrogations de l’enfant sur le rapport à l’autre.A travers la découverte du sentiment religieux dans ses différentes variantes culturelles, les jeunes protagonistes deces contes cheminent vers le dépassement de soi.

Ce dépassement nous amène à la tolérance avec un très belexemple dans l’Enfant de Noé, lorsqu’un Juif commence une collection sur la Palestine et les Palestiniens pourconserver les souvenirs d’un peuple qu’il craint de voir disparaître dans la situation de conflit avec son propre pays.Les petits livres qui composent ce cycle sont comme des contes ; les ouvrages sont courts, percutants, trèsagréables à lire.

Le lecteur ne sait d’ailleurs pas qu’il est question de religion et tout reste très implicite, ce qui faitla force de cette sorte de conte.

Eric Emmanuel Schmitt touche le lecteur à travers le regard de l’enfant, saspontanéité et sa vivacité et le met de façon très subtile sur la voie de la tolérance. « La littérature, c'est la vie concentrée servie aux lecteurs dans leur fauteuil, c'est le fruit de millions d'expériencesdont ils n'auraient pas le temps de vivre la plus infime partie ! La fréquenter ne rend pas nécessairement plus sage,mais elle nous aide à être moins sot.

».

Cette citation Yves Beauchemin, romancier québécois va dans le même sensque celle que nous avons étudiée.

La littérature nous apporte sans aucun doute de l’instruction et de façon souventimplicite.

C’est-à-dire que le premier sujet du livre ne nous renseigne pas précisément sur toute l’instruction que l’onpourra y trouver ; cela reste une simple accroche, le lecteur cherche au prime abord du plaisir...

Alors oui : lelecteur va être « nourri » inconsciemment par ses lectures et cette nourriture spirituelle l’amènera à prendreconscience des grands problèmes du monde qui l’entoure, par suite, à mieux les analyser et mener une réflexionenrichie par les expériences de ses lectures qui suppléent à la sienne. Soulignons pour terminer que, bon nombre d’œuvres, vont s’attacher en même temps plus particulièrement àl’individu, sa psychologie, sa place dans le monde, ses choix dans la société où il évolue.

Toutes les histoires vontalimenter notre propre pensée et notre propre expérience, nous renseignant non seulement sur le monde qui nousentoure mais aussi sur notre propre comportement.

Mais les comportements individuels ne sont-ils pas aussi aucœur voire à l’origine des problèmes de société ?. »

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