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TPE : Les jeunes et la mode

Publié le 22/08/2012

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Il est intéressant de noter que peu de lycéens ont cocher la case "pour faire comme les autres", alors que le phénomène d'imitation est un des moteurs d'une mode et un des principes de la vie sociale en générale. René König fait remarquer qu'il est "dans la nature de la vie sociale que chacun […] cherche à se distinguer, mais il est également naturel, chaque fois, que la masse tente d'imiter celui ou ceux qui se sont distingués […]"[15] C'est Gabriel de Tarde qui, après Kant, confirme le rôle de l'imitation dans la mode dès 1890, lorsqu'il tente d'en dégager les lois universelles. Il conçoit alors la mode comme le moyen de fédérer des êtres en une société et de créer le "présent social"[16], sorte de vénération collective de la nouveauté par le processus d'imitation.  Tout le monde cherche à imiter, à plus ou moins grande échelle, quelqu'un qu'il admire ou qui a un style qui plait. Cela doit se faire plus ou moins consciemment. Il est évident que le fait d'imiter, sans pour autant calquer, favorise l'insertion dans un groupe : en général, les jeunes des groupes que l'on observera seront toujours habillés dans le même style, même si les accessoires peuvent différer, l'idée globale sera là.

« Une première suggestion pourrait concerner le sentiment d'autonomie et d'indépendance que peut procurer la mode aux jeunes. Une seconde suggestion pourrait être l'existence d'un style particulier aux lycéens. Et une troisième suggestion concernera les comportements des jeunes en fonction de cette mode : influences… Cette enquête a été effectuée à Lyon durant les mois de février et mars 2002.

Au total, trente-huit jeunes, de deux classes de terminales, ont été interrogés.Deux lycées ont été choisis en fonction de leur situation géographique :[pic] Un lycée d'enseignement technique, le lycée La Martinière de Monplaisir à Lyon 8ème.[pic] Un lycée d'enseignement général, le lycée privé Pierre Termier à Lyon 8ème.La nature de leur effectif étant pour tous deux des lycées mixtes.Les réponses fermées du questionnaire ont été traitées et retranscrites en tableaux de pourcentages à l'aide d'un logiciel informatique.

Les réponses ouvertes ont ététraitées manuellement une par une. Il serait risqué de tiré des conclusions sur le mode de pensée des jeunes à partir de ces résultats.

Ils ne sont pas assez nombreux ni représentatifs pour cela. Il est important de noter que la colonne fille de lycée technique correspond à quatre sujets, les valeurs des pourcentages retranscrits sont donc élevées. Chapitre I : La mode Il est essentiel, dans un mémoire concernant la mode des jeunes, de revenir un peu sur le concept de mode et d'en expliquer rapidement l'historique.

Puis nous verronsce qu'implique la mode d'un point de vue sociologique, tant par rapport à ses significations qu'aux comportements qu'elle peut générer. I.

Un bref historique de la mode. "Se vêtir est le propre de l'être humain.

Dire de l'homme qu'il est un «singe nu» est un jeu de mots, […], il est au moins un singe «habillé» ou paré […]"[2] Depuistoujours, les hommes s'habillent, d'une façon ou d'une autre.

Yvonne Deslandres suppose trois motifs à cela : la protection du corps, la volonté d'en améliorerl'apparence et la volonté de le cacher.

Il se trouve que l'homme n'est pas tout à fait à l'aise sans vêtements, ils font donc partie du confort de l'être humain.

Mais ce quia fait du vêtement un élément indispensable à l'homme, c'est la vanité, le désir de paraître.

C'est cela qui a lancé les modes. La mode est un concept très ancien même s'il est mis sur le devant de la scène seulement depuis plusieurs années.

De nos jours, la mode se définit comme unmouvement : "une mode naît, grandit, s'étend et s'éteint.

Ce qui était un temps admiré, imité, promu, diffusé, devient un jour passé de mode."[3] Aujourd'hui, le termede mode est souvent associé au renouvellement du style vestimentaire.

Une place prééminente est accordée aux vêtements, comme signifiants de la mode, et englobeplus généralement l'univers de la création. Les sciences humaines se sont intéressées aux phénomènes engendrés par la mode, beaucoup de chercheurs ont essayé de révéler ce qui se joue à travers le vêtement,ses usages et ses principes de fonctionnement. II.

Sociologie de la mode. La sociologie étudie rarement la mode pour elle-même.

Elle l'aborde soit dans le cadre d'une réflexion plus large dont la mode peut être un exemple, soit commeélément d'introduction à un sujet plus vaste : la littérature pour R.

Barthes ou la culture pour Bourdieu.

Mais tous les sociologues sont d'accords pour dire que levêtement a une fonction beaucoup plus importante qu'utilitaire. 1/ Le vêtement, porteur de sens. La mode est un "phénomène social dynamique et interactif qui entretient des relations complexes avec le pouvoir"[4] mais c'est au sens où la sociologie l'entend, "lepouvoir dont il est question ici ne saurait être assimilé à celui que détiendrait une autorité établie."[5] Le vêtement fonctionne comme signe de pouvoir, il est porteur de symbolisme et de sens multiples et diversifiés.

Le costume véhicule ces sens, tout comme lamanière dont ce vêtement est porté : la casquette portée à l'envers des chanteurs de rap, le caleçon dépassant d'un pantalon quatre fois trop grand, les treillis...

Maiscette symbolique ne prend sa dimension que dans son contexte relationnel, lorsque le vêtement s'insère dans le social : "un jogging n'a pas le même sens dans une sallede sport, dans la rue ou dans l'avion."[6] Il se trouve que rien n'est neutre dans le vêtement : les couleurs, les formes, les matières (latex et coton n'ont pas la même connotation), les motifs, sont ou peuventêtre porteurs de sens. • Les couleurs : il est dit que, depuis la Rome impériale, le rouge marque la majesté et que le noir est porté par le prêtre catholique, la paysanne vietnamienne, leSS… Le jaune du moine bouddhiste n'a pas la même signification que celui des professeurs de Lettres.

La symbolique des couleurs des vêtements reste l'une des plusfortes et des plus difficilement décryptable.• Les formes : revoient également à de multiples sens en fonction de qui les porte, du lieu et du moment où elles sont portées et du regard qui les évalue : la forme dela robe de la femme qui dévoile ou cache telle ou telle partie du corps présente une forte symbolique érotique selon les civilisations. 2/ L'intégration par la mode. Le look est toujours inséré dans un contexte social et révèle la position de l'individu par rapport au groupe.

Le vêtement exprime un mode de vie, puisque ceux quipartagent ce mode de vie veulent se reconnaître, se montrer comme dépositaires de ces symboles.

Cette volonté d'intégration, d'appartenance au groupe engendre descomportements sociaux souvent inconscients. J.C Flügel fait une sorte de classification des individus dans le processus de mode :• Le rebelle : qui subit le vêtement comme un carcan dont il ne peut se défaire.• Le résigné : qui porte la mode de manière passive.• L'indifférent : qui se désintéresse de ce qu'il porte.• Le pudibond : qui ne voit dans le vêtement que le fait de se couvrir.. »

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