THÉORIE ET EXPÉRIENCE

Il est facile aujourd'hui de se rendre compte de la dialectique permanente entre le fait perçu et la pensée réfléchie, va-et-vient méthodologique caractéristique des sciences expérimentales. Sans le lest du fait, de la perception, de l'« objet expérimental «, la science reste dans l'imaginaire et la pensée est assiégée par des « possibles « qui relèvent plus de la mentalité magique que de la déduction-induction logique. Par exemple, les grands fonds marins, leur flore, leur faune..., la lune, sa face cachée, son sol..., l'espace intersidéral, les météorites, les champs magnétiques de l'espace..., tout cela (et combien d'autres choses !) était « imaginé « avant d'être expérimenté, et l'expérience seule a apporté les bases réelles de constructions

théoriques utiles et permettant d'aller plus loin.

Trois autres ordres de considération sont permis par les récents progrès   des   sciences   expérimentales :

L'importance de la technique et des moyens techniques de l'expérimentation, moyens qui sont (comme tout outil) des prolongements et des affinements de la perception humaine, et dont la structure intervient naturellement dans la perception humaine finale de l'objet d'expérience.