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système (philosophie) - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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système (philosophie) - philosophie. 1 PRÉSENTATION système (philosophie), ensemble de connaissances, d'idées ou de théories liées et agrégées de façon à constituer un tout organisé, homogène et cohérent. 2 INTRODUCTION ET ÉTYMOLOGIE Autant l'objet des sciences que les sciences elles-mêmes se constituent généralement aujourd'hui comme systèmes : on parle de système logique ou mathématique, de systèmes linguistique, politique, biologique, ou encore d'écosystème. Lointain écho, peut-être, de l'architectonique d'Aristote, la systémique contemporaine fait glisser l'idée d'un système des sciences à celle d'une science des systèmes. Cet usage généralisé peut pourtant laisser impensé un concept dont l'histoire en philosophie coïncide avec l'histoire de la philosophie elle-même. L'étymologie du mot soulève une première difficulté : en grec, sustêma ou sustasis désignent aussi bien une troupe militaire qu'une constitution politique (chez Platon ou Aristote) ou encore un accord de musique (Platon, Philèbe, 17b) ; c'est également une exigence pour le poète qui doit composer son histoire comme système (Aristote, Poétique). Ces sens désignent le système comme l'état de ce qui est posé ensemble et perçu comme un tout, conformément à la construction du mot. Mais ce tout n'est pas forcément cohérent, comme il apparaît dans l'emploi que la Collection hippocratique fait du terme pour désigner un simple amas de sang. 3 SYSTÈME ET SCIENTIFICITÉ Bien que le mot n'apparaisse, semble-t-il, en titre d'une oeuvre qu'en 1695 chez Leibniz avec son Système nouveau de la nature et de la communication des substances, le système constitue depuis l'Antiquité un critère de rigueur et une condition d'intelligibilité. Si ce n'est qu'à l'époque moderne qu'il s'érige en critère de scientificité, Kant se réfère dans la Critique de la raison pure au concept aristotélicien d'architectonique tel qu'il est exposé dans les premières pages de l'Éthique à Nicomaque. En désignant cette architectonique comme « art des systèmes «, Kant oppose le système à l'amoncellement ou à l'entassement, à la « rhapsodie «. Mais d'Aristote à Kant, une conception de plus en plus précise et restreinte s'est dessinée : le système est devenu chez Hegel, Kant, Fichte ou Schelling le mode d'exposition qui constitue le discours en science. Michel Foucault dans les Mots et les Choses, Michel Serres dans le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques, ou encore François Jacob dans la Logique du vivant ont montré l'influence des sciences positives sur la constitution du système dans la philosophie. 4 LE MONDE COMME CORPS Mais si chez Kant, Hegel ou Schelling, le système n'est pas qu'un mode d'exposition, ni même seulement une classification des sciences distinguées, classées ordonnées et hiérarchisées (il ressortirait alors simplement de l'architectonique), c'est que, plus fondamentalement, il se réfère au modèle organique : le monde est conçu comme corps et si la philosophie comme science, ou si les sciences adoptent cette forme, c'est pour y correspondre. L'érection du modèle organique en modèle de tout ce qui est et sa correspondance dans le mode d'exposition de la philosophie est déjà manifeste chez Leibniz : l'« harmonie préétablie « qu'il nomme système (Théodicée, 59-61 ; Monadologie, 80-81) constitue le mode d'être ensemble des monades. À partir de Leibniz et culminant dans l'idéalisme allemand, il existe donc un lien étroit entre le monde conçu comme système et la forme systématique de l'exposition de la philosophie. 5 SYSTÈME ET SUBJECTIVITÉ Pourtant cette conception du monde comme tout unifié n'est pas propre à la philosophie de Leibniz à Kant. Elle parcourt la philosophie grecque, d'Héraclite aux stoïciens chez qui le monde comme la philosophie et la science sont sustêma, le logos, Zeus, le Pur ou l'Un constituant le principe unifiant de tout ce qui est. Mais la conception moderne du système érige le sujet en fonction unifiante du divers. À cet égard, le paragraphe 16 de la Critique de la raison pure de Kant sur l'« unité originairement synthétique de la perception « est explicite. Déjà chez Leibniz, pour toute monade, à la fois sujet et « miroir de l'univers « (Monadologie, 63), l'univers se constitue comme système. Et Hegel peut écrire dans la Phénoménologie de l'esprit : « Que le vrai soit effectivement réel comme système, ou que la substance soit essentiellement sujet, cela est exprimé dans la représentation qui énonce l'Absolu comme Esprit « (tome I, p. 22). C'est ainsi que Heidegger peut évoquer l'« essence systématisante de la subjectivité « (Nietzsche, II, p. 363) au sujet de ce mouvement qui court avec des variantes de Descartes à Nietzsche et qui rend indissociables systématicité et subjectivité. 6 LES REFUS DU SYSTÈME Les refus ou les récusations du système se rencontrent à la mesure de l'évolution de ce qu'on a parfois appelé son « règne «. On verra qu'en général ces positions expriment plus l'appel à un autrement du système qu'à un autrement que lui. Il y a déjà chez Montaigne (Apologie de Raymond Sebond) une critique du système dont l'occasion est une récusation des concepts de microcosme et macrocosme qui, à bien des égards, sont des concepts systématiques. Condillac, en visant dans son Traité des systèmes les philosophies de Leibniz, Malebranche ou Spinoza, ne récuse pas le système qu'il considère naturel « chez le peuple comme chez le philosophe «. En écartant le système abstrait, il n'accorde qu'à ceux qui sont fondés sur des faits « bien constatés « de « [mériter] seuls d'en porter le nom «. Derrière cette critique des systèmes qui n'ont pas de fondements empiriques se dessine une critique de l'« esprit de système «, très nette dans la pensée des Lumières et en particulier chez Diderot, pourtant auteur de l'Encyclopédie. Si l'esprit de système est critiqué, il est clair que le concept de système lui-même est loin d'être récusé. Autrement radicale est la critique du système chez Kierkegaard, prenant naissance dans son opposition à Hegel ; cependant, elle est menée non pas contre le système dans la philosophie où elle va de soi, mais contre la métaphysique elle-même d'un point de vue qui lui est extérieur. Le point de vue religieux échappe à l'extension et aux prétentions du système. On saisit chez Nietzsche l'ambiguïté des récusations du système. Car bien qu'on puisse à l'envi multiplier les citations contre le(s) système(s), généralement désigné comme puéril, il n'en reste pas moins, comme Heidegger le remarque, qu'« il se pourrait que renoncer au système soit nécessaire non pas parce que le système serait en soi quelque chose d'impossible, de nul et de non avenu, mais au contraire parce que c'est là le suprême et l'essentiel « ( Schelling, p. 29). Ce qui en effet a lieu dans le mode d'être de l'éternel retour du même est ce qui, jusque dans l'inachèvement de l'oeuvre, se manifestait inchoativement dans la Volonté de puissance. Heidegger enfin a mené sans doute l'une des plus importantes études sur le système et son histoire, particulièrement à l'époque des « Temps modernes «, mais aussi d'une manière plus problématique chez les Grecs. Les difficultés soulevées par sa pensée d'un philosopher systématique chez les Grecs par opposition au système de la « métaphysique des Temps modernes « ne peuvent être exposées ici. On trouvera ces analyses dans Nietzsche (surtout II), Chemins qui ne mènent nulle part ( l'époque des « conceptions du monde «) et surtout dans son cours sur Schelling (« Le système de la liberté «). 7 APPROCHES RÉCENTES L'approche philosophique ici privilégiée n'est pas exclusive d'autres orientations dans l'analyse du concept de système. Les années soixante-dix ont ainsi connu d'importantes études épistémologiques ; on retiendra, en particulier, la Théorie générale des systèmes de L. von Bertalanffy (1973) ou encore Introduction to Systems Philosophy d'E. Laszlo. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« On saisit chez Nietzsche l’ambiguïté des récusations du système.

Car bien qu’on puisse à l’envi multiplier les citations contre le(s) système(s), généralement désigné comme puéril, il n’en reste pas moins, comme Heidegger le remarque, qu’« il se pourrait que renoncer au système soit nécessaire non pas parce que le système serait en soi quelque chose d’impossible, de nul et de non avenu, mais au contraire parce que c’est là le suprême et l’essentiel » ( Schelling, p.

29).

Ce qui en effet a lieu dans le mode d’être de l’éternel retour du même est ce qui, jusque dans l’inachèvement de l’œuvre, se manifestait inchoativement dans la Volonté de puissance. Heidegger enfin a mené sans doute l’une des plus importantes études sur le système et son histoire, particulièrement à l’époque des « Temps modernes », mais aussi d’une manière plus problématique chez les Grecs.

Les difficultés soulevées par sa pensée d’un philosopher systématique chez les Grecs par opposition au système de la « métaphysique des Temps modernes » ne peuvent être exposées ici.

On trouvera ces analyses dans Nietzsche (surtout II), Chemins qui ne mènent nulle part ( l’époque des « conceptions du monde ») et surtout dans son cours sur Schelling (« Le système de la liberté »). 7 APPROCHES RÉCENTES L’approche philosophique ici privilégiée n’est pas exclusive d’autres orientations dans l’analyse du concept de système.

Les années soixante-dix ont ainsi connu d’importantes études épistémologiques ; on retiendra, en particulier, la Théorie générale des systèmes de L.

von Bertalanffy (1973) ou encore Introduction to Systems Philosophy d’E.

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