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Suis-je maître de ce que je dis ?

Publié le 22/02/2012

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La question qui se pose dans ce sujet implique l'éventualité d'une existence d'un autre maître que le « je » inscrit dans le sujet, que du moi. Pourrait-il exister un autre maître de moi que moi-même ? Les paroles que je prononce sont-elles voulues et décidées par moi-même ? L'existence d'une influence extérieure dans mes paroles serait-elle possible ? Nous consacrerons l'étude de ces problématiques à trois parties importantes : nous tenterons d'abord d'expliciter et de conceptualiser au mieux le sujet, ensuite nous verrons par deux points différents en quoi peut on dire que le moi n'est pas maître de ce qu'il dit. Tout d'abord nous évoquerons et développerons le concept d'inconscient qui guide souvent la parole de l'individu puis nous verrons en quoi l'environnement social et culturel peut influencer les paroles de l'Homme.

« Si l'inconscient peut maîtriser la parole, la parole possède également des origines et l'Homme ne parle pas parhasard.

En effet la parole traduit la pensée de l'être humain , mais l'individu pense-t-il par lui-même ? Est-il le seulmaître de sa pensée et de ce qu'il dit, affirme, chaque jour ? D'où lui vient le jugement qu'il porte à chaque chose ?De même on peut se poser la question de savoir si l'individu dit bien ce qu'il pense où lui arrive-t-il de discerner sapensée de ses paroles ? En d'autres termes, suis-je maître de ce que je dis lorsque je ne pense pas ce que je dis ?Lorsque je pense, lorsqu'ensuite je parle, ça n'est pas moi qui parle mais ma culture, l'attachement que j'ai à masociété.

En effet, moi-même, individu évoluant dans une société différente, pourrais ne pas penser de la mêmefaçon, ne pas tenir les mêmes propos que je tiens.

Dans quelle mesure peut-on dire que je suis le résultat de lagéographie ? Il y a en effet le facteur environnemental qui influe sur les paroles d'un individu.

En effet, l'individu vas'attacher à des valeurs propres à son pays, à sa culture et à l'éducation qu'il a reçu depuis sa plus jeune enfance.Tout comme la langue dans laquelle il s'exprime, sa façon de parler lui est propre : elle est liée à un apprentissage etau milieu dans lequel il a évolué.

Des facteurs particuliers l'influencent et le mènent à penser et à prononcer desparoles qu'il n'aurait peut-être pas prononcées s'il avait vécu dans une autre société .

Parmi ces facteurs d'influence: la télévision, les médias, l'enseignement scolaire, l'autorité parentale ou encore l'influence d'un groupe de pairs.Prenons l'exemple du langage des jeunes.

Parler « jeune » permet de se relier spontanément aux autres jeunes, deformer une « tribu ».

Quand je parle « jeune », je suis jeune avant d'être moi ! Il en est de même pour le langagedes « cités », véritable marqueur social.L'individu en soi ne peut donc être à lui seul maître de ce qu'il dit.

Il peut en revanche avoir une certaine maîtrise desoi et de sa parole dans la mesure où il prend de la distance et exerce son esprit critique face à son environnement.Enfin, certaines personnes utilisent les mots, non plus pour exprimer leur pensée, mais pour convaincre et manipulerleur interlocuteur… .elles espèrent convaincre leur interlocuteur par la force et le pouvoir des mots mais nonplus de leur pensée.

Sont-elles alors maitre de ce qu'elles disent ? En l'occurrence, dire ne signifierait pas forcémentpenser.

Parler deviendrait un pouvoir et non plus un outil de traduction de la pensée.

On peut parler dans le simplebut de parvenir à des fins intéressantes et sans forcément penser ce que l'on dit.

Dans ce cas, l'individu seraitassujetti et maîtrisé par la volonté de posséder un pouvoir, celui de la puissance de convaincre l'autre.

C'est le caspar exemple de Gorgias, sophiste qui cultive le pouvoir du langage et qui, à l'aide de la rhétorique réussit àconvaincre ses interlocuteurs de la vérité de ce qu'il dit.

Pourtant pour Gorgias, peu importe l'authenticité de ce qu'ildit.

L'important demeure dans la façon dont les choses sont dîtes et la reconnaissance d'autrui de ce qui estprononcé, c\'est-à-dire le pouvoir.

S'il le faut, Gorgias changera la tonalité de son discours pour qu'il soit mieuxreconnu et apprécié de la foule.

On remarquera aussi le comportement hypocrite qui demeure chez l'être humain, quis'en sert lorsqu'il n'ose pas dire ce qu'il pense, parfois par peur et par honte d'être le seul à orienter sa pensée versune certaine idée.

L'hypocrite dit aussi des choses qu'il ne pense pas pour gagner l'estime de l'autre, parfois laconfiance d'autrui.

Dans ce cas c'est une certaine faiblesse humaine qui est maîtresse de ce que l'on dit.La société dans laquelle évolue l'individu représente donc un facteur d'influence remarquable sur le langage. Même si l'Homme met au service de sa parole sa réflexion et qu'il se croit pour la plupart du temps maître de ce qu'ildit, son inconscient qui est pourtant le fruit de ses expériences personnelles et du moi le rattrape souvent et lui faitperdre la maîtrise de soi.

De plus, la société dans laquelle il évolue, sa culture et son environnement sontdéterminants dans l'usage de la parole et de la pensée. \Sujet désiré en échange : Les hommes n\'agissent-ils que par intérêt?. »

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