stupeur, s'enferme dans des nuages, et trouve partout des êtres bourdonnants qui lui empoisonnent l'oreille des récits envenimés de la mort de son père, où leur misérable argumentation n'hésite pas, pour ses besoins, à nous accuser d'oreille en oreille.
Publié le 17/10/2012
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stupeur, s'enferme dans des nuages, et trouve partout des êtres bourdonnants qui lui empoisonnent l'oreille des récits envenimés de la mort de son père, où leur misérable argumentation n'hésite pas, pour ses besoins, à nous accuser d'oreille en oreille. Ô ma chère Gertrude, tout cela tombe sur moi comme une mitraille meurtrière, et me donne mille morts superflues. (Bruit derrière le théâtre.) LA REINE. — Dieu ! quel est ce bruit ? Entre un gentilhomme. LE ROI. — Où sont mes Suisses ? Qu'ils gardent la porte ! De quoi s'agit-il ? LE GENTILHOMME. — Sauvez-vous, monsieur. L'Océan, franchissant ses limites, ne dévore pas la plaine avec une rapidité plus impitoyable que le jeune Laertes, porté sur le flot de l'émeute, ne renverse vos officiers. La populace l'acclame roi ; et comme si le monde ne faisait que commencer, comme si l'antiquité qui ratifie tous les titres, la coutume qui les soutient étaient oubliées et inconnues, elle crie : A nous de choisir ! Laertes sera roi ! Les chapeaux, les mains, les voix applaudissent jusqu'aux nuages à ce cri : Laertes sera roi ! Laertes sera roi ! LA REINE. — Avec quelle joie ils jappent sur une piste menteuse ! Oh ! vous faites fausse route, infidèles chiens danois. LE ROI. — Les portes sont enfoncées ! (Bruit derrière le théâtre.) Entre Laertes, suivi d'une foule de Danois. LAERTES. — Où est ce roi ?... Messieurs, tenez-vous dehors. LES DANOIS. — Non, entrons. LAERTES. — Je vous en prie, laissez-moi faire. LES DANOIS. — Oui ! oui ! (Ils se retirent dehors.) LAERTES. — Je vous remercie... Gardez la porte... O toi, roi vil, rends-moi mon père. LA REINE. — Du calme, mon bon Laertes ! LAERTES. — Chaque goutte de sang qui se calme en moi me proclame bâtard, crie à mon père : Cocu ! et marque
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- Paul Valéry écrit dans Regards sur le monde actuel, (Propos sur le progrès, 1931) : « Supposé que l'immense transformation que nous vivons et qui nous meut, se développe encore, achève d'altérer ce qui subsiste des coutumes, articule tout autrement les besoins et les moyens de la vie, bientôt l'ère toute nouvelle enfantera des hommes qui ne tiendront plus au passé par aucune habitude de l'esprit. L'histoire leur offrira des récits étranges, presque incompréhensibles ; car rien dans leu
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