Solon (Réformes de)

     Athènes, 591 avant J C

Le développement de l'économie monétaire à Athènes dans la seconde moitié du Vile siècle avait placé une grande partie des paysans de l'Attique dans l'étroite dépendance des grands propriétaires, qui leur prêtaient de l'argent et profitaient de leur endettement pour les réduire à la condition de métayers, et même d'esclaves s'ils n'arrivaient pas à s'acquitter de leurs fermages.

En 591, l'archonte Solon fut chargé d'établir un plan de réformes pour faire échapper la cité aux troubles qui la menaçaient. Il fit libérer tous les esclaves pour dettes, sans toutefois leur faire rendre leurs terres. Il entreprit de relancer l'économie par une réforme de la monnaie et du système des poids et mesures.

On attribuait aussi à Solon une nouvelle législation, qui confirma le droit du fils légitime à l'héritage de son père (cette légitimité pouvant être acquise par adoption), réglementa le droit de pâture, permit d'accorder le droit de cité aux étrangers résidant en Attique et y exerçant une profession artisanale (cela n'est pas certain, toutefois) ; une loi frappait, dit-on, ceux qui ne pouvaient justifier d'aucune occupation.

Enfin, Solon réforma les cadres de la société athénienne. Il répartit tous les citoyens en quatre catégories, selon leur revenu, mesuré en grains ou par rapport à la valeur des grains ; les charges et les droits politiques de ces catégories étaient inégaux, mais tous les citoyens pouvaient participer à la gestion des affaires publiques par l'assemblée (ecclesia), et faire partie du tribunal populaire de l'héliée.