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SERGE (Viktor Lvovitch Kibaltchich, dit Victor)

Publié le 14/05/2019

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SERGE (Viktor Lvovitch Kibaltchich, dit Victor), révolutionnaire et écrivain russe de langue française (Bruxelles 1890 -Mexico 1947). Né dans une famille d'universitaires émigrés en Belgique, il abandonna rapidement ses études pour de multiples métiers (photographe, dessinateur, garçon de bureau). Attiré par l'anarchisme, il est arrêté (1913) et jugé avec la bande à Bonnot. Libéré (1915), il fait la connaissance en Espagne de Salvador Segui, puis rentre en France (1917) pour être interné dans un camp (Précigné) réservé aux agitateurs bolche-

 

viques, qui seront échangés plus tard contre des aristocrates russes. Directeur (1919) du service des langues latines de la IIIe Internationale, puis directeur à Berlin du bulletin du Komintem (1922), il prend parti pour Trotski et est exclu du parti communiste en 1927. Il va alors écrire une longue chronique romanesque pour tenter de cerner « le vrai visage de la Révolution » : les Hommes dans la prison (1928), Naissance de notre force (1929-30), la Ville conquise (1930-31) seront rassemblés, avec S'il est minuit dans le siècle (1939) et 1'Affaire Toulaev (1948), dans les Révolutionnaires (1980). Les Années sans pardon, achevées en 1946, ne paraîtront qu'en 1971. Entre-temps, il aura connu la déportation en Sibérie (1933-1935) — il sera libéré grâce à une campagne soutenue par Gide — puis l'exil en France et au Mexique. Les héros de Victor Serge ne sont ni les bonnes consciences de la littérature réaliste socialiste, ni les conquérants solitaires de Malraux : chez lui, l'aventure individuelle n'a de sens qu'en fonction de « la grande vie collective dont nous ne sommes que des parcelles plus ou moins douées de conscience ». Après sa mort ont paru également ses Mémoires d'un révolutionnaire (1951).

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