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Selon Machiavel, la politique peut-elle se passer de la morale ?

Publié le 29/03/2020

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Dans son livre, Machiavel étudie le rapport entre pouvoir, Etat, politique et morale. 

Il se pose une question fondamentale : qu’est-ce qu’un bon chef d’état ? Quelles qualités font un bon politique ? Comment doit-il gérer la vie politique ?

Ainsi, du chapitre 15 à 21, il va dresser le portrait du prince ‘idéal’, pouvant diriger un peuple.     Il va alors témoigner de l’indépendance de la politique par rapport aux valeurs morales. 

L’art politique selon Machiavel, est au-delà du bien et du mal. En effet, selon lui, une faute politique est plus grave qu'un crime moral et le critère de la faute est l'échec. Il affirme que rien n'est pire en politique, que l'insécurité qui accompagne la faiblesse de l'État. Seul un pouvoir fort peut assurer la paix, qui est la condition de tout ordre moral. Et pour établir et maintenir la paix, tous les moyens sont bons.

Machiavel montre ainsi que la conquête et l’exercice du pouvoir sont l’enjeu de luttes féroces dans lesquelles l’homme politique ne doit pas trop s’encombrer de scrupules moraux. C’est là le plus sûr moyen d’échouer. Certes il est important de paraître vertueux, honnête, bon, intègre, loyal…car sur la scène sociale l’apparence est reine, Mais précisément parce que le peuple ne juge que sur les apparences, seule la réussite compte à ses yeux. Un homme politique n’est pas jugé sur la pureté de ses intentions, ni sur la qualité morale des moyens mises en œuvre pour réaliser des fins politiques (la paix civile, la prospérité collective, ce qu’un peuple considère un moment donné comme juste…). Il est jugé sur sa réussite, et, de ce point de vue il est suicidaire d’être moral.

Ainsi, dans son Chapitre 15, Machiavel affirme : 

« Il faut donc qu’un prince qui veut se maintenir apprenne à ne pas être toujours bon. »

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« Guéniche Liora, TS Machiavel, invite donc le prince à prendre de la distance avec sa moralité, car, vouloir diriger, c’est apprendre à voir la finalité de ses actions et non les moyens mis en œuvre pour y parvenir.

La vision de la politique selon Machiavel s’inscrit alors, dans ce sens-là, dans la fameuse phrase : « La fin justifie les moyens ».

Ainsi, envoyer des soldats à la guerre, mobiliser les CRS pour faire respecter la loi… ne sont pas des décisions faciles à prendre moralement, mais nécessaires parfois pour la prospérité du gouvernement, et de la société toute entière.

Il est concevable que sur le moment, ce soit des décisions difficiles à prendre, voire immorales…Mais toutes ces mesures, permettront la stabilité du gouvernement et la réussite de la société.

De plus, Machiavel conseille au prince de se montrer régulièrement et systématiquement immoral.

En effet, le gouvernement devient instable quand il prend en compte la morale, car les hommes politiques étant avant tout des hommes ils peuvent, sous couvert de la morale, commettre des erreurs qui mettent l’Etat en péril.

C’est pourquoi, dans le chapitre 18, il déclare : « Il faut, comme je l’ai dit, que tant qu’il [ le prince ] le peut il ne s’écarte pas de la voie du bien, mais qu’au besoin, il sache entrer dans celle du mal ».

L’action politique se déploie donc dans l’extériorité et elle est moins jugée sur les intentions qu'elle proclame que sur les résultats qu'elle obtient.

Qu'il s’agisse alors d’imposer la tyrannie ou d’instituer et de sauvegarder la république, la règle est toujours la même.

Il s’agit de vaincre.

Dans cet ordre la fin justifie les moyens. Ainsi, Machiavel réfute toute conception morale du pouvoir : le chef de l’état ne doit pas obéir à une morale fixe, mais s’adapter aux circonstances, ce qu’il appelle la fortune.

Il ne prétend pas que le chef d’état doit pour autant être immoral, mais qu’il peut s’affranchir de la morale si c’est nécessaire.

Autrement dit, le chef de l’état doit maîtriser tout idéalisme qui le contraindrait à moraliser sa politique.

Ainsi, en faisant de la réussite le devoir du politicien, Machiavel fait de la réussite un impératif moral.

La politique aurait donc pour fin la morale en dépit de l'immoralisme des politiciens ! Finalement, le trait dominant du ‘bon’ chef de l’état, c’est la ‘Virtu’, c’est-à-dire le contrôle, la maîtrise : de soi (l’image), de l’avenir (le destin), de ses opposants (la vie politique).

Pour réussir les politiciens peuvent donc négliger certaines valeurs morales.. »

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