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sciences, histoire des - science.

Publié le 27/04/2013

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histoire
sciences, histoire des - science. 1 PRÉSENTATION sciences, histoire des, discipline qui étudie l'ensemble des activités scientifiques passées en préservant leur dimension temporelle ou chronologique. Par conséquent, l'approche de l'historien diffère de celle du scientifique dans la mesure où ce dernier néglige le développement historique de sa discipline pour ne s'intéresser qu'aux résultats considérés aujourd'hui comme vrais. De façon générale, et contrairement à une conception très banale, l'histoire n'est pas une route à sens unique parsemée de faits ou d'événements qu'il suffirait de recenser et de classer chronologiquement. Ceci vaut en particulier pour l'histoire des sciences. Pourtant, il est vrai qu'en pratique le travail de l'historien consiste à essayer de trouver des documents, à les trier et à les analyser, à les lier et à les mettre en ordre. Un excès inverse de la conception banale est alors de prétendre que l'histoire n'est qu'une construction arbitraire sous prétexte que ce travail d'élaboration des documents dépendrait du bon plaisir de l'historien. S'il n'y a pas qu'une façon de l'écrire, l'historien n'est pas pour autant libre de toute contrainte. Des problèmes d'ordre méthodologique propres à l'histoire des sciences définissent le cadre d'étude de cette discipline. 2 QUESTIONS DE MÉTHODE Il existe deux approches extrêmes, et même parfois antagonistes, de l'histoire des sciences. Elles se distinguent surtout par la façon dont elles délimitent leur objet d'étude. La première, dite « internaliste «, s'attache surtout à montrer comment apparaissent, se développent, et parfois même disparaissent certains thèmes, problèmes ou idées envisagés dans le cadre d'une logique qui serait interne à chaque discipline scientifique. La seconde approche, dite « externaliste «, paraît à première vue moins abstraite dans la mesure où elle juge indispensable de prendre en compte certains facteurs que l'approche internaliste juge accessoires, voire superflus. Par exemple, alors que l'internaliste prétendra qu'il est possible de suivre ou de dégager une filiation historique cohérente entre des problèmes, des théories, des expériences, de nouvelles théories, etc., l'externaliste jugera cette approche insuffisante et cherchera à montrer que toute recherche de filiation scientifique ne peut s'affranchir du contexte social, politique ou religieux dans lequel s'élabore l'activité scientifique. En fait, la plupart des historiens cherchent ou optent pour une voie médiane entre un internalisme étroit incapable de rendre compte de certains facteurs du développement des sciences, et un externalisme tellement libéral qu'il ne parviendrait même plus à assigner la moindre limite au domaine scientifique. L'un des enjeux de cette opposition est, bien entendu, le sens que l'on accorde au mot « science « (voir sciences, philosophie des). Le rapport entre science et technique, et en particulier l'éventuelle préséance à accorder à l'une ou à l'autre, est une autre difficulté à laquelle se trouve souvent confronté l'historien des sciences. Si l'on admet que la science vise seulement la connaissance et que les techniques constituent l'ensemble des moyens mis en oeuvre par l'homme pour agir sur le monde, leurs domaines respectifs peuvent sembler clairement dissociés. Toutefois, en raison de l'usage d'instruments de mesure, de l'appel aux mathématiques envisagées comme « outil «, des méthodes, des modèles ou encore des applications pratiques des sciences, on peut faire valoir la difficulté, voire l'impossibilité, qu'il y a pour dissocier nettement activité scientifique et activité technique. La science absolument « pure « n'est peut-être qu'une fiction complaisante, mais à l'inverse, il n'est pas sûr que toute science s'enracine ou débouche sur des considérations techniques ou pratiques. Récurrent dans les sciences elles-mêmes -- comme on en verra quelques exemples --, l'antagonisme entre continuité et discontinuité sévit également en histoire et en particulier en histoire des sciences. On le rencontre ainsi à propos des périodisations temporelles (Antiquité, Moyen Âge, découpage par siècle) ou encore du découpage en épisodes thématiques (révolution scientifique, chimie prélavoisienne, etc.). Certes, ces délimitations peuvent paraître arbitraires ; mais n'existe-t-il pas cependant des traits généraux susceptibles de légitimer un bornage, même si l'on peut en discuter le détail ? On retrouve encore cette tension entre continu et discontinu à propos des influences ou des filiations : quel rapport entre l'atome de Démocrite (Ve siècle av. J.-C.) et celui de Jean Perrin (1870-1942) ? Contrairement aux apparences, il n'est pas sûr que l'atome soit toujours l'atome et il se pourrait bien que « l'histoire de l'atome « rende davantage compte de la persistance d'une terminologie que de celle de l'objet d'un même et unique programme de recherche, avec ses pères fondateurs et ses héritiers. Enfin, le même genre de problème se retrouve dans le découpage en disciplines. Est-ce bien l'objet visé, mais encore hors d'atteinte, qui confère une certaine cohérence à leur développement ? La biologie est peut-être la science générale du vivant, mais qu'est-ce que le vivant ? Faute de pouvoir répondre à cette question, on pourrait bien avoir du mal à identifier la biologie autrement qu'à partir d'une définition arbitraire. Quelle différence entre physique et chimie ? Les mathématiques forment-elles une science à part ? De plus, comme l'histoire montre que définitions, contours et rapports des diverses disciplines scientifiques ont souvent fluctué, quels critères retenir pour circonscrire une histoire de la biologie ou de la chimie ? Un autre problème posé à l'histoire des sciences s'articule autour du rapport entre science et vérité. Il est banal -- mais pas forcément exact -- de dire que le moins que l'on puisse exiger d'un résultat ou d'un énoncé prétendu scientifique est d'être vrai. Or, le passé des sciences ressemble souvent à un champ de bataille jonché d'idées, de théories, de thèses un jour vraies et scientifiques, mais le lendemain fausses, en partie ou totalement. Inversement, des affirmations jugées fausses ont été parfois réévaluées. L'histoire des sciences n'est pas l'histoire de la vérité sur le monde. L'omniprésence de l'erreur dans l'histoire des sciences suscite une diversité de traitements. Certains historiens, qui se défient des illusions spéculatives du passé comme du présent mais demeurent confiants dans leur propre discernement, souhaiteront « s'en tenir aux faits «. D'autres, croyant que le présent serait en quelque sorte plus près de la vérité, s'attachent surtout aux ruptures, aux moments où le vrai se serait démarqué du faux. D'autres, enfin, cherchent à oublier ce que le présent des sciences dit du passé et s'efforcent de reconstituer la cohérence propre à tous les points de vue, vrais comme faux. Au vu de ces quelques remarques, il apparaît clairement que toute tentative d'historique général des sciences, indépendamment de sa brièveté, ne peut-être que partielle et partiale. 3 UN APERÇU SUR L'HISTOIRE DES SCIENCES 3.1 Les débuts et le miracle grec Par où commencer ? Où et quand ? Pourquoi ici plutôt qu'ailleurs ? Certains historiens trouvent des éléments qu'ils jugent pertinents pour l'histoire des sciences dans tous les grands foyers de civilisation humaine, en particulier mésopotamien, chinois, égyptien, amérindien, indien et grec. Certains pourront même juger cette liste trop restrictive ou trop convenue dans la mesure où elle s'en tient aux foyers de civilisation de grande extension. Les éléments alors généralement retenus comme relevant d'une activité scientifique sont les systèmes de numération, les calendriers, mais aussi des observations et des réflexions sur les astres et la Terre ( voir astronomie). On mentionne également certaines spéculations sur la structure et l'origine de l'Univers, sur le monde minéral, animal et végétal. En fonction de la libéralité avec laquelle on emploie l'adjectif « scientifique «, on pourra également intégrer à une histoire de ce type, médecine et pharmacopée, mais aussi des domaines techniques comme le bâtiment, la métallurgie, le travail des céramiques ou encore les arts militaires. En revanche, certains historiens soutiennent que c'est en Grèce et vers le Ve siècle av. J.-C. que sont apparus des traits caractéristiques du savoir scientifique (voir Grèce antique). Ceux-ci s'articulent principalement autour d'une exigence nouvelle et générale de justification. De façon systématique se manifeste en particulier la tentative d'expliquer un ensemble de phénomènes à l'aide d'un petit nombre de principes. Le mot grec logos condense cette exigence de rationalité bien qu'il soit difficile d'en restituer le sens par un seul mot français : discours, rapport, ordre, raison en sont quelques traductions possibles. En tout cas, c'est bien lui que l'on retrouve en suffixe du nom de nombreuses sciences : géologie, psychologie, zoologie, biologie... La prolifique activité sci...
histoire

« En revanche, certains historiens soutiennent que c’est en Grèce et vers le Ve siècle av.

J.-C.

que sont apparus des traits caractéristiques du savoir scientifique ( voir Grèce antique).

Ceux-ci s’articulent principalement autour d’une exigence nouvelle et générale de justification.

De façon systématique se manifeste en particulier la tentative d’expliquer un ensemble de phénomènes à l’aide d’un petit nombre de principes.

Le mot grec logos condense cette exigence de rationalité bien qu’il soit difficile d’en restituer le sens par un seul mot français : discours, rapport, ordre, raison en sont quelques traductions possibles.

En tout cas, c’est bien lui que l’on retrouve en suffixe du nom de nombreuses sciences : géologie, psychologie, zoologie, biologie… La prolifique activité scientifique grecque est illustrée par une multitude de penseurs et d’écoles confrontant et critiquant leurs divers points de vue.

Les noms de Pythagore, Thalès, Zénon d’Elée, Démocrite, Hippocrate sont devenus célèbres.

Mais c’est surtout à Platon et à son disciple, puis critique, Aristote que l’on doit un corpus de textes scientifiques particulièrement riche, au point d’exercer une influence décisive au moins jusqu’à la fin du Moyen Âge. Ensuite, du début du IIIe siècle av.

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jusqu’aux invasions barbares, l’activité scientifique d’origine grecque se déplace principalement vers le pourtour méditerranéen oriental, avec un centre particulièrement actif au nord de l’Égypte, Alexandrie. C’est l’époque d’Euclide et d’Archimède, de l’astronome Ptolémée, mais aussi du médecin Galien et de l’architecte Vitruve, l’un des rares savants romains dont la notoriété puisse rivaliser avec celle des maîtres grecs. Avec la chute de l’Empire romain d’Occident en 476 apr.

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s’ouvrent les premiers siècles du haut Moyen Âge, peu féconds du point de vue scientifique, du moins dans le monde chrétien. 3. 2 Déambulations médiévales Si l’on s’attache, en effet, à la prolifération et à la fécondité des travaux scientifiques, ce n’est pas vers l’Europe de l’Ouest qu’il convient de se tourner pour la période s’étendant du Ve au XIe siècle, mais plutôt vers l’Orient. À la chute de Rome, de sombres menaces planent sur les précieux textes scientifiques de l’Antiquité, dont une partie trouvera cependant refuge à Constantinople (aujourd’hui Istanbul) ou en Asie Mineure, sous la protection de sectes chrétiennes. Après la mort de Mahomet et dès le début des conquêtes arabes, l’héritage scientifique grec bénéficie de la constitution de l’immense empire musulman qui s’étend de la Chine et de l’Inde jusqu’en Espagne, et du Maghreb jusqu’au Caucase.

En effet à Damas, puis à Bagdad fondée en 762, prospérités économique et commerciale vont de pair avec l’intérêt des califes pour les sciences et les arts.

C’est la raison pour laquelle les Arabes traduisent, commentent, et enrichissent les grands textes savants de l’Antiquité qui sont alors préservés, transmis et augmentés.

Ainsi, de nombreuses contributions sont apportées principalement aux mathématiques, à l’astronomie, à la chimie (alchimie est un nom d’origine arabe), à l’optique et à la médecine. Parmi les noms les plus prestigieux de ces savants arabes s’adonnant en général à l’ensemble des sciences, rappelons ceux d’al-Khuwarizmi et Ibn al-Haytham (également connu en Occident sous le nom latinisé d’Alhazen), ainsi que deux autres, devenus tellement célèbres dans l’Occident chrétien qu’il en a retenu surtout la forme latinisée, Averroès et Avicenne. C’est surtout du XIe au XIV e siècle que l’Espagne devient une aire de l’Empire arabe particulièrement florissante et rayonnante.

Si l’on fait abstraction des contacts occasionnés par les croisades, c’est par son intermédiaire et par celui de la Sicile, une autre aire de croisement et de brassage, que le savoir greco-arabe parvient en Europe. À partir du XII e siècle s’amorce un essor intellectuel et économique en Europe de l’Ouest.

Cette époque, marquée par le développement commercial des villes, voit également la fondation des premières universités.

Entre les mains des universitaires de l’époque — quasiment tous des hommes d’Église — arrivent alors certains ouvrages de l’Antiquité, véhiculés par la riche tradition arabe.

Le corpus des textes déjà connus s’en trouve considérablement étoffé, et la postérité ironisera de manière excessive sur le caractère livresque, rigide et formel de la scolastique médiévale.

Mais s’il est vrai que les études sont alors surtout axées sur les arts de la parole — et elles le resteront d’ailleurs pendant des siècles —, il ne faut pas pour autant négliger l’intérêt porté par la plupart des grands docteurs médiévaux aux phénomènes naturels, c’est-à-dire à la physique — puisqu’en grec physis signifie nature — et en particulier à l’alchimie.

C’est le cas de quatre théologiens de premier plan : les Anglais Robert Grosseteste et Roger Bacon, l’Allemand Albert le Grand et l’Italien Thomas d’Aquin.

Ces deux derniers enseignent dans leurs pays d’origine, mais aussi à Cologne et à Paris : le service de Dieu n’est alors guère bridé par des considérations d’appartenance nationale, et la diffusion des sciences — encore bien modeste — se trouve grandement favorisée par l’usage d’une langue savante universelle, le latin. Le cas de l’alchimie montre aussi combien il est injuste d’identifier, en particulier au Moyen Âge, activité scientifique et activité universitaire.

En effet, la conservation et la mise en valeur du savoir scientifique et technique sont aussi l’affaire d’autres corps de métier : c’est le cas de l’ensemble de la constellation des artisans, mais aussi d’une jeune corporation encore informelle et au nom récent, celle des « ingénieurs ».

L’alchimie offre ainsi un exemple remarquable de la dispersion du savoir médiéval puisqu’elle fédère des intérêts souvent hétéroclites, spéculatifs aussi bien que pratiques, allant de préoccupations théologiques et de la recherche fondamentale des ingrédients premiers de la nature jusqu’à l’élaboration de recettes à l’usage des teinturiers ou des pharmaciens. 3. 3 Une Renaissance ingénieuse À partir du XVe siècle, voire même du XIV e siècle, la période dite de la Renaissance est marquée en Italie par la prospérité des villes dirigées par des familles princières s’entourant d’artistes et d’artisans.

D’ailleurs, jusqu’au XIX e siècle, la distinction entre artiste et artisan n’a guère de sens, les uns comme les autres étant des travailleurs manuels, des hommes du concret et du particulier, contrairement aux spéculatifs, aux clercs et doctes divers, dont le domaine de prédilection demeure l’abstraction et les généralités.

Dans un contexte pacifique, les artistes renaissants sont sollicités surtout comme peintres, sculpteurs, architectes, responsables d’urbanisme ou encore comme organisateurs de spectacles et de fêtes nécessitant d’ingénieuses machines ( voir Renaissance, art de la).

Dans un contexte plus belliqueux, ils s’occupent de fortifications, de machines et d’armes de guerre ( voir artillerie).

Le plus célèbre d’entre eux, au point d’avoir occulté nombre de ses semblables restés ainsi longtemps méconnus ou sous-estimés, est Léonard de Vinci, artiste-ingénieur-savant né en 1452 et ayant pratiqué avec le talent que l’on sait l’ensemble des activités énumérées précédemment. La date de naissance de Léonard de Vinci est à peu de chose près celle des débuts de l’imprimerie, innovation technique majeure devant assurer une diffusion sans précédent aux textes anciens, mais également à des ouvrages nouveaux.

Le mouvement que le XIX e siècle baptisera « humanisme » va lui aussi stimuler et promouvoir la nouvelle activité scientifique, que ce soit justement par l’intérêt qu’il porte aux Anciens ou encore par les traductions et les commentaires qui vont en résulter.

En 1453, la prise de Constantinople par les Turcs apporte, elle aussi, une contribution majeure à la diffusion scientifique, car elle est l’occasion de la redécouverte, de l’afflux et de la popularisation de textes anciens inconnus ou méconnus en Occident. 3. 4 La période dite « Révolution scientifique » Des historiens du XXe siècle ont appelé « Révolution scientifique » une période s’étendant approximativement de 1550 à 1730, et cela en raison des transformations radicales affectant à peu près toutes les disciplines traditionnelles.

Les dates bornant cette période de presque deux siècles sont symboliques puisqu’elles correspondent approximativement à la mort de Nicolas Copernic (1543) et à celle d’Isaac Newton (1727).

S’ouvrant sur la toile de fond des conflits religieux engendrés par l’essor du protestantisme et s’achevant à l’âge des Lumières, la Révolution scientifique est également tributaire d’importantes mutations techniques, institutionnelles et méthodologiques.. »

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