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Russie, campagne de

Publié le 13/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Russie, campagne de, guerre menée par Napoléon Ier en Russie (mai 1812-mars 1813).

La campagne de Russie est l’un des épisodes les plus dramatiques de toute l’épopée des guerres napoléoniennes.

2   LA PRISE DE MOSCOU

En avril 1812, le tsar Alexandre Ier de Russie rompt l’alliance des deux empereurs qui l’unit à Napoléon Ier depuis le traité de Tilsit (1807). La question polonaise est au cœur de cette rupture : le grand-duché de Varsovie, créé par Napoléon, apparaît au tsar comme une résurrection de la Pologne dont le démantèlement a été la grande affaire de la diplomatie russe à la fin du xviiie siècle. De plus, la Russie brise le Blocus continental contre le Royaume-Uni, en représailles contre un monopole commercial français jugé outrancier à Moscou. La guerre est déclarée le 27 avril 1812.

Napoléon entame la campagne de Russie en nourrissant l’espoir que la puissance exceptionnelle de la Grande Armée (peut-être 700 000 hommes au total) peut forcer le tsar — dont l’armée est mal équipée, peu nombreuse et peu brillante depuis le début des coalitions — à traiter avant même que ne soient engagées de vraies batailles.

Or le tsar se contente de reculer. Sans engager de négociations, en se contentant de maintenir la pression par des raids de ses cosaques, Alexandre laisse Napoléon entrer en Russie. Il tente en vain d’empêcher la prise de Moscou le 7 septembre — 20 000 Français et 40 000 Russes périssent au cours de cette bataille, dite de la Moskova ou de Borodino, l’une des plus meurtrières de l’époque.

3   LA LÉGENDAIRE ET MEURTRIÈRE RETRAITE DE RUSSIE

Napoléon fait son entrée dans Moscou le 14 septembre 1812. La ville est presque déserte, abandonnée aux détenus (relâchés par le gouverneur avant son départ) et aux blessés russes. Le lendemain, un gigantesque incendie ravage la ville, ruinant toute possibilité pour Napoléon de passer l’hiver à Moscou. Durant un mois, il attend vainement une proposition de paix d’Alexandre.

Sans proposition du tsar, Napoléon ordonne le repli le 18 octobre. Mais l’hiver s’installe et — le Royaume-Uni ayant permis à Alexandre Ier de renforcer son armée, en plus du ralliement des moujiks, victimes des pillages français — la retraite napoléonienne devient une épreuve épouvantable, marquée par le passage de la Berezina durant lequel périssent tous les pontonniers de l’armée (26-29 novembre 1812). Revenu à Vilna le 5 décembre, Napoléon quitte le tiers survivant de son armée. La campagne de Russie s’achève dans le désastre, sans que la Grande Armée ait connu la défaite.

4   LES CONSÉQUENCES DE L’ÉCHEC NAPOLÉONIEN

Les conséquences de la retraite de Russie sont multiples. Elle permet la constitution d’une puissante coalition européenne contre Napoléon, lorsque l’Autriche et la Prusse rejoignent la Russie et le Royaume-Uni — le congrès de Vienne de 1815 est la résultante directe de l’échec napoléonien.

Pour la Russie, la retraite de Napoléon permet au tsar de bénéficier d’un vaste mouvement nationaliste dont la guérilla contre la Grande Armée a été la première traduction.

Enfin, si l’héroïsme des soldats de la Grande Armée fait l’objet d’une célébration immédiate, la superbe machine exhibée au début de la campagne s’avère donc fragile. L’empire napoléonien et la légende de la Grande Armée, qui a conquis ses lauriers durant les campagnes des années 1800-1810, se trouvent alors fortement ébranlés.

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