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Rousseau Jean-Jacques, 1712-1778, né à Genève, écrivain et philosophe genevois d'expression française.

Publié le 06/12/2013

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Rousseau Jean-Jacques, 1712-1778, né à Genève, écrivain et philosophe genevois d'expression française. Son oeuvre multiforme (aussi bien philosophique, romanesque et autobiographique que musicale), où la ferveur de la pensée le dispute à la recherche de la sincérité, s'est affirmée comme l'une des plus marquantes du siècle des Lumières. Une vie vagabonde. Fils d'un ouvrier horloger de Genève, orphelin de mère, il s'enfuit en 1728, alors qu'il était en apprentissage chez un maître graveur, pour mener une vie de vagabondage et d'aventure, exerçant divers métiers, dont ceux de laquais, de musicien, de précepteur, etc. M me de Warens le recueillit à Annecy en 1728, l'envoya au séminaire, à Turin, abjurer le protestantisme, et le reprit de 1738 à 1740, devenant sa protectrice et sa maîtresse, encourageant et favorisant son goût d'autodidacte pour la culture. Mais il rompit avec elle et quitta les Charmettes pour Paris, armé d'un nouveau système de notation musicale qui n'obtint qu'un succès d'estime et non la gloire escomptée. Il dut vivre de leçons de musique et se lia avec les Encyclopédistes, travaillant même à leur grand ouvrage, dans le domaine de la musique (1742). Il obtint une place de secrétaire à Venise, chez l'ambassadeur de France (1743), mais son orgueil pointilleux les amena à se brouiller, et Rousseau fut chassé de l'ambassade. De retour à Paris, il épousa une servante d'auberge, Thérèse Levasseur, ignorante et fidèle, qui tint son ménage modeste tout au long de sa vie, le soigna avec dévouement et lui donna cinq enfants ; leur abandon aux EnfantsTrouvés fut l'un des remords de sa vie. La pensée politique et sociale. En 1750, il attira l'attention en obtenant le premier prix aux concours de l'académie de Dijon, pour le Discours sur les sciences et les arts. Il y ébauchait la théorie qui devint le thème central de sa philosophie et de son oeuvre : l'homme à l'état de nature est bon, généreux et innocent, mais la civilisation l'a corrompu (prosopopée de Fabricius). Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755), il développe cette idée en affirmant l'égalité originelle de tous les hommes et en protestant contre l'inégalité sociale, créée par l'injuste répartition des richesses, qui repose, à la base, sur l'institution de la propriété. Rousseau se fit alors le champion de la vie simple, vertueuse, mais il eut quelque peine à mettre en pratique cette « réforme », à renoncer à la vie civilisée qui lui apportait la célébrité. Son opéra, le Devin du village, fut un succès (1752). Il prit parti, dans la querelle des Bouffons, pour la musique italienne. Soucieux de sincérité, il retourna à Genève abjurer le catholicisme et reprendre la citoyenneté genevoise, mais, froidement accueilli, revint en France et chercha à mener une vie retirée à l'Ermitage, en forêt de Montmorency, où Mme d'Épinay lui offrit l'hospitalité (1756-1757). Il y tomba amoureux de Mme d'Houdetot, passion dont il retraça les péripéties vertueuses dans Julia ou la Nouvelle Héloïse (1761) ; en même temps, il travaillait à l'Émile ou De l'éducation, à son Dictionnaire de la musique et au Contrat social. Mais son caractère s'aigrit et il se brouilla avec les Encyclopédistes et, notamment, de façon spectaculaire, avec Voltaire. À propos de l'article « Genève » de l'Encyclopédie (1757), où d'Alembert déplorait l'absence de théâtre dans la ville, il répondit par la Lettre à d'Alembert sur les spectacles (1758), où il justifiait l'attitude des Genevois par les dangers que représentent pour la vertu aussi bien la tragédie que la comédie, soucieuse, selon lui, de favoriser les vices en n'attaquant que les ridicules. La condamnation par le parlement de Paris de l'Émile (1762) l'obligea à quitter la retraite que lui avait procurée le maréchal de Luxembourg, à Montmorency, et il s'enfuit en Suisse, revint en France, passa en Angleterre, menant une vie traquée, en butte à de réelles haines religieuses ou jalousies de philosophes que son propre caractère inquiet transformait en persécutions. Enfin, en 1770, il revint vivre à Paris en solitaire, copia de la musique pour subsister et travailla à se justifier dans les Confessions, publiées après sa mort (1782-1789), document poignant et inestimable sur sa vie, sa pensée et son oeuvre. Il mourut à Ermenonville, chez le marquis de Girardin ; on l'enterra dans l'île des Peupliers, dans le parc, d'où ses cendres furent transférées au Panthéon en 1794. L'influence de Rousseau. On a pu considérer Rousseau comme l'« aïeul intellectuel et sentimental des temps nouveaux » (Jules Lemaitre). En effet, dans son traité politique Du contrat social (1762), il formule des théories qui annoncent la Révolution française : selon lui, il n'y a d'autorité souveraine que dans le peuple, et les pouvoirs doivent être, en conséquence, responsables devant la nation ; en revanche, la liberté individuelle doit plier devant la souveraineté populaire et devant les impératifs politiques ou économiques : on voit ici germer la future théorie de l'étatisme. L'influence de Rousseau s'exerça non seulement sur la politique, mais aussi sur les moeurs : il accomplit une véritable révolution pédagogique avec son roman Émile (1762), où, à l'appui de ses théories précédentes, il expose les principes d'une éducation conforme à la nature et apte à rendre à l'homme le bonheur que la civilisation lui a fait perdre. Il conseille d'élever l'enfant au sein de la nature, loin de la famille, de la société et des livres. Exercices physiques, expérience directe des choses (ce sont les méthodes actives), apprentissage d'un métier manuel, formation du jugement par l'observation et l'expérience, toujours soigneusement adaptées aux facultés de l'enfant, tels sont les principes de cette pédagogie dont nous nous inspirons encore aujourd'hui. Enfin, Rousseau annonce le romantisme, aussi bien dans la Nouvelle Héloïse , roman d'amour par lettres, que dans ses Confessions, complétées par les Rêveries du promeneur solitaire, interrompues par sa mort (publiées en 1782). On trouve en effet dans le roman les futurs thèmes romantiques : la prédominance de la sensibilité, l'analyse des joies et surtout des tourments, la fatalité de la passion et sa difficile conciliation avec la vertu, un profond sentiment de la nature, enfin une religion fondée sur le sentiment, dont Rousseau avait donné dans l'Émile (« Profession de foi du vicaire savoyard ») un exposé complet. Quant aux Confessions, « entreprise qui n'eut jamais d'exemple » comme l'écrivait Rousseau, elles ouvrirent la voie à la confession romanesque, qui fleurit abondamment au XIXe siècle ; mais les imitateurs de Rousseau n'eurent pas sa sincérité totale et travaillèrent surtout à laisser d'eux-mêmes une image embellie, et non, comme Rousseau, le témoignage unique de la grandeur et de la faiblesse d'une âme humaine, déchirée entre une sensibilité trop vive et l'exigence logique de son esprit. Le style même de l'écrivain, une prose rythmée, réaliste et vive, pittoresque, ou d'une mélancolie poétique, a contribué à ouvrir à nouveau les sources du lyrisme littéraire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats aliénation amour maternel autobiographie bouffons (Querelle des) Clarens contrat social (Du) déisme Dictionnaire de musique encyclopédie Épinay (Louise Florence Pétronille Tardieu d'Esclavelles, marquise d') Ermenonville Ermitage (l') Fabricius Caïus surnommé Luscinus France - Arts - Littérature - Le XVIIIe siècle Houdetot Élisabeth de La Live de Bellegarde, comtesse d') manuscrit Montmorency nature - 2.LITTÉRATURE néoclassicisme - Une doctrine esthétique Nouvelle Héloïse (Julie ou la) opéra - De l'acteur au chanteur - Les querelles Paoli - Paoli Pascal ou Pasquale pédagogie romantisme - Musique - Esthétique société civile Suisse - Arts - Littérature - Littérature d'expression française théophilanthropie Tronchin - Tronchin Jean Robert volonté générale Voltaire (François Marie Arouet, dit) Warens (Louise Éléonore de La Tourdu Pil, baronne de) Les médias Rousseau Jean-Jacques - citations Les livres Lumières (philosophie des) - frontispice de l'Émile de Jean-Jacques Rousseau, page 2938, volume 6 Rousseau Jean-Jacques, page 4485, volume 8 France - le Génie de Voltaire et de Rousseau les conduit au temple de la gloire et de l'immortalité, page 2039, volume 4
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« vie traquée, en butte à de réelles haines religieuses ou jalousies de philosophes que son propre caractère inquiet transformait en persécutions.

Enfin, en 1770, il revint vivre à Paris en solitaire, copia de la musique pour subsister et travailla à se justifier dans les Confessions , publiées après sa mort (1782-1789), document poignant et inestimable sur sa vie, sa pensée et son œuvre.

Il mourut à Ermenonville, chez le marquis de Girardin ; on l'enterra dans l'île des Peupliers, dans le parc, d'où ses cendres furent transférées au Panthéon en 1794. L'influence de Rousseau. On a pu considérer Rousseau comme l'« aïeul intellectuel et sentimental des temps nouveaux » (Jules Lemaitre).

En effet, dans son traité politique Du contrat social (1762), il formule des théories qui annoncent la Révolution française : selon lui, il n'y a d'autorité souveraine que dans le peuple, et les pouvoirs doivent être, en conséquence, responsables devant la nation ; en revanche, la liberté individuelle doit plier devant la souveraineté populaire et devant les impératifs politiques ou économiques : on voit ici germer la future théorie de l'étatisme.

L'influence de Rousseau s'exerça non seulement sur la politique, mais aussi sur les mœurs : il accomplit une véritable révolution pédagogique avec son roman Émile (1762), où, à l'appui de ses théories précédentes, il expose les principes d'une éducation conforme à la nature et apte à rendre à l'homme le bonheur que la civilisation lui a fait perdre.

Il conseille d'élever l'enfant au sein de la nature, loin de la famille, de la société et des livres.

Exercices physiques, expérience directe des choses (ce sont les méthodes actives), apprentissage d'un métier manuel, formation du jugement par l'observation et l'expérience, toujours soigneusement adaptées aux facultés de l'enfant, tels sont les principes de cette pédagogie dont nous nous inspirons encore aujourd'hui. Enfin, Rousseau annonce le romantisme, aussi bien dans la Nouvelle Héloïse , roman d'amour par lettres, que dans ses Confessions , complétées par les Rêveries du promeneur solitaire , interrompues par sa mort (publiées en 1782).

On trouve en effet dans le roman les futurs thèmes romantiques : la prédominance de la sensibilité, l'analyse des joies et surtout des tourments, la fatalité de la passion et sa difficile conciliation avec la vertu, un profond sentiment de la nature, enfin une religion fondée sur le sentiment, dont Rousseau avait donné dans l' Émile (« Profession de foi du vicaire savoyard ») un exposé complet. Quant aux Confessions , « entreprise qui n'eut jamais d'exemple » comme l'écrivait Rousseau, elles ouvrirent la voie à la confession romanesque, qui fleurit abondamment au XIX e siècle ; mais les imitateurs de Rousseau n'eurent pas sa sincérité totale et travaillèrent surtout à laisser d'eux-mêmes une image embellie, et non, comme Rousseau, le témoignage unique de la grandeur et de la faiblesse d'une âme humaine, déchirée entre une sensibilité trop vive et l'exigence logique de son esprit.

Le style même de l'écrivain, une prose rythmée, réaliste et vive, pittoresque, ou d'une mélancolie poétique, a contribué à ouvrir à nouveau les sources du lyrisme littéraire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats aliénation amour maternel autobiographie bouffons (Querelle des) Clarens contrat social (Du). »

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