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Rhadamiste et Zénobie

Publié le 10/04/2013

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Rhadamiste et Zénobie a été représenté pour la première fois par les Comédiens-Français le 23 janvier 1711. Jusqu'en 1866, la pièce a été jouée 272 fois à la Comédie-Française. Certains critiques pensent que Crébillon s'est directement inspiré du poète Segrais (1624-1701), alors que les éditeurs du dramaturge affirment que c'est dans Tacite que Crébillon a trouvé son modèle.

« Frontispice de Sémiramis (1717) de Crébillon père EXTRAITS Pharasmane trouve son fils Arsame en compagnie de Zénobie, qu'il aime PHARASMANE.

-Que vois-je ? c'est mon jïls ! dans Arthanisse, Arsame ! Quel dessein l'y conduit ? Vous vous taisez madame ! Arsame près de vous, Arsame dans ma cour, Lorsque moi-même ici j'ignore son retour ! De ce trouble confus que faut-il que je pense ? Vous à qui j'ai remis le soin de ma vengeance, Que j'honorais enfin d'un choix si glorieux ; Parlez, Prince, quel soin vous ramène en ces lieux? Quel besoin, quel projet a pu vous y conduire, Sans ordre de ma part, sans daigner m'en instruire ? ARSAME.

- Vos Ennemis domptés, de vais-je présumer Que mon retour, Seigneur, pourrait vous alarmer ? Ah! vous connaissez trop et mon cœur et mon zèle, Pour soupçonner le soin qui vers vous me rappelle.

Croyez, après l 'emploi que vous m'ave z commis, Puisque vous me voyez, que tout vous est soumis.

Lorsqu'au prix de mon sang je vous couvre de gloire, Je l'avouerai , Seigneur, pour prix de mes Exploits, Que je n'attendais pas l'accueil que je reçois.

Frontispice de Xerxès (1714) de Crébillon père Pharasmane vient de tuer son rival sans savoir qu'il s'agit de son propre fils Rhadamiste PHARASMANE.

-J'ai vengé mon injure et je suis satisfait.

Aux portes du palais j'ai trouvé le perjïde , Dans la foule des siens je l'ai cherché moi-même.

Ils en ont pâli tous, et malgré sa valeur, Ma main a dans son sein plongé ce fer vengeur.

Va le voir expirer dans les bras d'Jsménie, Que son malheur rendait encor plus intrépide.

Va par tager le prix de votre perfidie.

Un long rempart des miens expirés sous ses coups, Arrêtant les plus fiers, glaçait les cœurs de tous.

J'ai vu deux fois le traître au mépris de sa vie Tenter même à mes yeux de reprendre Isménie : ARSAME .

- Quoi! Seigneur, il est mort? Après ce coup affreux Frappez, n'épargne z plus votre fils malheureux.

A part.

L'ardeur de recouvrer un bien si précieux L'avait déjà deux fois ramené dans ces lieux.

A la fin indigné de son audace extrême , Di eux! ne me rendiez-vous mon déplorable frère, Que pour le voir périr par les mains de mon père ? Mitrane; soutiens-moi.

NOTES DE L'ÉDITEUR Dutrait rassemble dans son ouvrage les appréciations très diverses des contemporains de Crébillon : « Pour Marivaux, il place dans son Miroir, parmi les objets d'une beauté sublime, avec l'élégance de Racine , le génie de Corneille, etc.," l'emportement admirable du sentiment de Rhadamiste " et le charme de Zafre.

"L'auteur de Zaïre ennoblissait mes idées ; celui de Rhadamiste m'inspirait des passions terribles : il sondait les profondeurs de mon âme.

" " Sophocle et Euripide ont été pour le moins les Corneille, les Racine, les Crébillon et les Voltaire de leur temps.

" » D 'Alembert rappelle que Dijon est féconde en grands hommes, parle, non sans quelques erreurs, de la naissance, de la famille, des études de Crébillon, de sa vocation dramatique.

Ses premières hésitations s'expliquent par la timidité du génie, qu'effraient toujours les grands modèles.

Rhadamiste est favorablement apprécié comme un des chefs-d'œuvre du 1 Haut/ Sipa-lcono 2, 3, 4 grav ures de Peyron, Did ot l'Ainé, P aris, 1812 / B.N.

théâtre français.

Une part du succès en revient à l 'intelligence de l'effet théâtral, et du principe formulé par Voltaire : il vaut mieux taper fort que juste.

» Pour Geoffroy, Crébillon n'estima pas assez les Anciens.

Rhadamiste appartient encore au grand siècle ; elle est le " dernier soupir de cette tragédie mâle, simple et vraie, créée par Corneille et Racine ", que la philosophie a, depuis, défigurée.

» Maurice Dutrait, (Étude sur la vie et le théâtre de Crébillon, Slatkine, Genève, 1970).

CRÉBILLON PÈRE 02. »

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