Raspail, François-Vincent

Chimiste et homme politique français né à Carpentras, mort à Arcueil-Cachan (1794-1878). Séminariste tardif, il vint à Paris étudier le droit et les sciences naturelles (1816) et fut l'un des chefs de la Société des amis du peuple. Apôtre de la démocratie et savant d'une bonté légendaire, il soignait gratuitement les ouvriers et leur enseignait l'hygiène. Il voulait, disait-il, faire de la science un instrument pour l'émancipation des classes ouvrières, doubler la production du sol et guérir les pauvres avec une thérapeutique facile et peu coûteuse. Il prétendait que la plupart des maladies sont d'origine parasitaire et institua une thérapeutique par le camphre qui, sous le nom de méthode Raspail, devait connaître un grand succès. Il fut arrêté et condamné avec les autres dirigeants des Amis du peuple en 1832, inculpé, mais acquitté au procès des 27 (membres de la Société des droits de l'homme) en 1833. Appelé comme expert par la défense au procès de Mme Lafarge (1840), il démontra l'existence d'arsenic dans tous les corps. Il fut l'un des apôtres du suffrage universel et l'un des organisateurs de la manifestation du 15 mai 1848 pour la Pologne, ce qui lui valut d'être arrêté avec Barbès et Blanqui. Pendant qu'il était en prison, il fut élu député de Paris aux élections complémentaires du 17 septembre 1848. Les socialistes le présentèrent comme candidat aux élections à la présidence de la République. Condamné au bannissement, il s'exila en Belgique. Il fut amnistié en 1859 et rentra en France en 1863. Il fut élu député de Paris en 1869, puis député de Marseille en 1876-1878.