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Raisonne-t-on bien quand on veut avoir raison à tout prix ?

Publié le 03/03/2005

Extrait du document

-De même Schopenhauer avance (dans  De l'Art d'avoir toujours raison) que pour avoir raison, on peut emprunter des voies pas forcément dignes lorsque l'on commence à perdre la polémique avec le seul emploi rigoureux du raisonnement.  

-De plus il y a des orateurs, proches des sophistes et qui n'ont pas leur recul, qui s'entêtent et sont persuadés d'avoir raison et qui même veulent toujours avoir raison. De ceux-là on peut penser, de manière tranchée, que s'ils ne changent pas d'avis devant la vérité alors qu'ils la cherchent, c'est qu'ils sont obtus ou pas très doués.   II. Pourtant quelqu'un qui veut avoir raison à tout prix peut aussi se plier au raisonnement qui s'impose à lui comme vérité.   - Pour vouloir avoir raison à tout prix, il faut être dans une situation où on veut avoir raison en face de quelqu'un, en effet on ne peut vouloir à tout prix avoir raison contre soi-même. Ainsi celui qui veut à tout prix avoir raison est obstiné en face de la thèse d'un autre, ainsi que le présente Schopenhauer. Pourtant s'il veut la vérité, avoir raison dans un sens moralement rigoureux peut-on dire, il devra abandonner sa posture si on parvient à le convaincre.  

- Il s'agit donc de voir ce qui pousse quelqu'un qui veut avoir raison à abandonner son raisonnement pour celui d'un autre. Alors ce n'est plus lui qui raisonne mais l'autre, cependant il accompagne le raisonnement et donc raisonne .

La vérité est ce qui est universellement partagé, donc pour avoir raison, il faut que chacun reconnaisse qu'on détiend la vérité, que chacun reconnaisse que l'on a raison. Pour avoir raison, idéalement, il faut posséder la vérité qui s'imposerait d'elle-même. Ainsi pour avoir raison à tout prix, il semble qu'il faille bien raisonner. Pourtant, "avoir raison", si cela signifie "connaître la vérité", cela peut aussi signifier "avoir son entourage qui admet que l'on dit la vérité". Ainsi lorsqu'on veut avoir raison on peut ne s'occuper que de persuader son entourage quel'on détient la vérité alors qu'en fait on cherche surtout à avoir raison à leurs yeux. Alors on peut penser que vouloir avoir raison à tout prix peut être la cause d'un mauvais raisonnement, réfléchi ou involontaire, et qu'alors l'individu en question veut avoir raison au prix de la vérité. Il y a donc ainsi un décalage entre l'intention, vouloir avoir raison, et le fait, raisonner correctement, et cela parce qu'on chercher à convaincre, les autres ou soi-même. Alors on peut se demander dans quelle mesure un raisonnement est biaisé lorsqu'on cherche à avoir raison, en prenant notamment en compte le fait qu'un mauvais raisonnement peut être volontaire ou involotaire. Ainsi on s'interrogera sur les poids de la vérité et de la mauvaise foi.

I) La raison se définit comme une faculté d'objectivité et d'impartialité mettant hors de jeu tous les élans passionnels (avoir raison à tout prix).

II) Toutefois, est-il possible de convaincre sans persuader son interlocuteur ?

III) Le dialogue et la vérité à tout prix.

« Problématique : La raison est la faculté humaine qui permet de construire des raisonnements, c'est-à-dire de mettre en forme uneargumentation logique destinée à prouver une affirmation, à démontrer une thèse.

En ce sens, la raison s'identifie à unecapacité argumentative qui correspond à la façon dont l'homme analyse son monde, le comprend et cherche à en traduirela logique.

Opposée aux passions, qui évaluent subjectivement et qui traduisent la façon dont un homme ressent sonmonde et le vit émotionnellement, la raison se veut froide et distante, c'est-à-dire critique et rigoureuse.

Le fait dechercher à avoir raison exprimerait ainsi paradoxalement l'intrusion d'une dynamique passionnelle dans l'espace desérénité de la raison.

Comment comprendre l'intrusion d'une telle emprise des passions au cœur du fonctionnement d'uneraison qui se veut pourtant analytique et sereine ? Le problème posé par ce sujet est d'appeler de prime abord une opposition simple entre raison et passion, de façon àexclure de la démonstrativité de la raison, la dynamique émotionnelle des passions.

Toutefois, la façon dont il est formuléindique de façon paradoxale qu'il pourrait y avoir des raisons à l'emportement de la raison, c'est-à-dire que le souhaitd'avoir raison à tout prix pourrait se justifier par la nature même des raisons de la raison.

La connaissance du vrai, ou lesouhait de l'atteindre peut-il être ainsi à l'origine d'une passion rationnelle, au point de mettre en question lefonctionnement normal de la raison, de la déstabiliser en ruinant les propriétés les plus essentielles du raisonnement ? Plan rédigé proposé 1.Ia.

Il semble tout d'abord que la raison se définisse comme une méthode d'argumentation qui met à distance toutes lespassions pour produire une analyse objective et impartiale de ce qui est. Ib.

Dès lors, la raison ne cherche pas à avoir raison, puisqu'elle a de fait raison, grâce aux méthodes dont elle use, et àune capacité à convaincre qui ne doit rien aux passions mais se fonde uniquement sur le poids des arguments. Ic.

En ce sens, il serait absurde de dire que la raison entre en contradiction avec elle-même, puisqu'elle n'a pas besoin dechercher à avoir raison à tout prix mais est forte et convaincante par elle-même. 2.

IIa.

Il apparaît toutefois que la raison peine parfois à convaincre lorsqu'elle ne possède pas toute la connaissancerequise et pose des hypothèses qu'elle ne peut totalement fonder. IIb.

En outre, il est également évident que la capacité à avoir raison requiert que les arguments de la raison soientaccessibles à ceux auxquels elle s'adresse.

Les arguments ont donc beau être pertinents, mais s'ils ne sont pas compris,ils ne seront pas convaincants. IIc.

Dès lors, la raison peut très bien être conduite à chercher à avoir raison à tout prix, c'est-à-dire à insister plusparticulièrement sur certains aspects les plus convaincants ou les plus efficaces de son argumentation.

Il ne s'agit en cesens pas tant d'une trahison de son propos que d'une modification de son cours et de sa valeur afin d'obtenir la fin deconviction pour laquelle elle construit son argumentaire initial. 3.IIIa.

Cette dernière possibilité ouvre d'ailleurs un espace de questionnement au sujet de la véracité ou de la force de laraison.

Si la raison requiert un partage de la rationalité pour convaincre, il faut supposer qu'une telle rationalité estuniversellement partagée par tous les hommes qui délibèrent.

La raison n'aurait pas besoin de chercher à avoir raison sitel était le cas. IIIb.

Ne faudrait-il pas alors, devant son incapacité à justifier totalement ses raisonnements, ou devant la difficulté àconvaincre pleinement, penser que la raison n'est qu'une méthode de justification d'interprétations seulement probableset non définitives ? Cette remise en question du pouvoir fondamental de la raison obligerait alors à la concevoir comme unsimple outil aux services d'interprétations, et non comme un pouvoir d'atteindre réellement le vrai. IIIc.

La raison deviendrait un outil partisan des passions qui accroît la fragilité de ses raisonnements à mesure qu'ellecherche à convaincre, c'est-à-dire à mesure qu'elle veut séduire pour cacher la faiblesse de ses arguments fondamentaux.. »

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