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Qui parle quand je dis "JE" ?

Publié le 18/03/2010

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Intro : évidence: c'est moi qui parle quand je dis "je". Mais le problème que pose cette évidence est double :

1/ ce je n'est il pas paradoxalement impersonnel? le "Je" désigne ici moi qui parle comme il pourrait désigner n'importe qui qui, comme moi, parlerait à la première personne. 2/ est ce que je sais ce que je suis? l'évidence repose sur la conviction que oui, mais est ce que je le sais vraiment ou est ce que je crois le savoir? (tu termines en problématisant: tu te pose des question du genre: que dois-je alors penser...) I/ la conscience de soi, condition de possibilité du "je"

_ ce terme présuppose que l'on a conscience d'exister. cf.  Descartes (cogito): cette conscience est impliquée par l'acte même de penser. 

cf. Sartre: elle a pour condition l'intersubjectivité. -Dès lors, c'est moi qui parle quand je dis "je", le moi désignant ici le sujet pensant capable de se prendre lui-même pour objet de pensée. transition: si ce moi est bien ici le référent du pronom personnel "je" et ce qui rend possible le fait de dire "je", dire "je" est ce exprimer de manière adéquate l'existence de ce moi? Autrement dis, le langage peut-il exprimer la singularité de ce moi? II/ Dire "je" c'est exprimer un discours impersonnel

-Parler de soi, c'est traduire par un mot une réalité que le langage ne peut pas par nature exprimer de manière adéquate. cf. Bergson (cours sur le langage): la nature du langage et de la conscience sont opposés. Conséquence : dire "Je" n'est parler de soi mais tenir un discours nécessairement impersonnel. -Présupposés : cette singularité de la conscience existe et on ne peut en avoir un connaissance immédiate par la conscience de soi. Problème : cette connaissance immédiate de soi n'est elle pas illusoire ? cf.  Pascal : je suis incapable de dire ce que je suis fondamentalement. Semble moins tenir à une lacune du langage qu'à un lacune de la connaissance de soi. 

III/ dire "Je", ne pas savoir de quoi on parle

-si connaissance de soi par la conscience est illusion, alors le "Je" qui d'exprime ne connaît pas sa nature véritable. Cf. Spinoza : la conscience est la connaissance des effets. Je me permet de parler de moi car je crois ma connaître. Cf. Freud : le moi : définit mon identité consciente, mais ne me donne pas une connaissance de ce que je suis, en raison de refoulement. - conséquence par rapport au langage : Parler de soi fortifie l'illusion de biens se connaître par la seule conscience de soi. Mais je ne désigne ici que la part conscience de moi-même. Le lapsus révèle une autre présence, étrangère, celle d'un inconscient dont on n'a pas la connaissance immédiate et que l'on ne maîtrise pas. (le « ça «) -possible d'ajouter à cela une autre perspective : ce moi est un moi conscient par définition, mais aussi un moi social. Cf. le rôle de la censure chez Freud est de se sociabiliser. Ce "Je" parle de soi d'un point de vue social, en quelque sort externe, et sans doute que le langage participe à la socialisation de l'individu. Conséquence : mon identité n'est pas singulière, mais socialement déterminée. Conclusion : Si je n'avais pas conscience de ce que je suis, je ne pourrais pas parler de moi. Mais ma capacité à pouvoir parler de moi, à pouvoir dire "Je", n'implique pas que je sache réellement ce que je suis et pourquoi je suis. Ce n'est pas que le langage m'empêche d'exprimer mon individualité, mais c'est que cette croyance en l'existence de cette individualité est peut-être pure illusion que le langage entretient. Dire "Je", c'est désigner une réalité consciente socialement déterminée qui s'ignore elle-même. 

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