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Qui ne voudrait que vivre vivrait-il heureux ?

Publié le 27/02/2005

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Il ne faut donc surtout pas bâtir de projet, mais vivre une vie touristique. Il faut renoncer à toute ambition, à tout projet, à tout idéal : ce serait s'empêcher de profiter maintenant des plaisirs. Un seul conseil : profiter de la vie Pour Nietzsche, la condition du bonheur, c'est de savoir oublier, s'extraire de l'histoire pour savourer l'instant, sans penser aux événements antérieurs, ni au devenir. "il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d'oublier ou pour le dire en termes plus savants, la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire." ( considérations inactuelles et intempestives II)     II Mais le bonheur nécessite la conscience d'être heureux Mais Spinoza dans l'éthique, affirme que les idiots, l'homme qui se satisfont d'une existence qu'il n'interroge pas, n'accèdent pas au vrai bonheur. Le bonheur ne concerne qu'un individu pleinement conscient. On ne peut pas dire d'un enfant ou d'un animal qu'il est heureux. En effet, le bonheur n'intervient qu'après une certaine distanciation en reconsidérant consciemment des plaisirs, ou des pensées alors qu'au moment précis où les plaisirs étaient ressentis, aucun bonheur n'était éprouvé. Ceci amène à remarquer que le plaisir intense est incompatible avec la conscience (càd, pour résumer, le fait de penser qu'on pense), tandis que le bonheur est toujours conscient. Autrement dit, on ne se dit pas "j'éprouve du plaisir" au moment où on l'éprouve, mais on se dit toujours "je suis heureux" quand on l'est.

    Vivre heureux, ce n'est pas seulement vivre. En effet, le bonheur consiste en la satisfaction de tous les désirs, lesquels étant, comme manques, source de frustration et de souffrance. Or, la vie, elle, ne suppose que de désirer pour être, persévérer et se prolonger. De ce point de vue, la vie heureuse suppose, en plus de la vie, ou du désir, une plénitude. Car vivre de sa vie biologique n'est pas bien vivre, ou vivre selon le bien. On peut vivre en état de manque, ou dans le plaisir, mais le plaisir n'est jamais durable. Dès lors, celui qui ne voudrait que vivre, au sens d'accomplir les fonctions propres du vivant (assimilation, croissance, reproduction) ne pourrait vivre heureux : il ne ferait que résister à la mort sans prendre plaisir à la vie. Néanmoins, si la vie est désir, et si le désir est souffrance, alors n'est-ce pas le vouloir vivre lui-même qui s'oppose au bonheur ? En effet, celui qui veut vivre peut-il vivre heureux, dès lors que le bonheur suppose absence de souffrance ? Le problème qui se pose est donc celui de la contradiction du bonheur, complétude de l'être, et de la vie, incomplétude du désir.

« de la raison pratique.

Cette antinomie se résout à peu près de la même façon que celle qui, dans la « CRP », mettait aux prises la nécessité naturelle et la liberté.

Là aussi, en effet, nous devons distinguer deux plans, le plan dusensible et le plan de l'intelligible.

la thèse selon laquelle le désir du bonheur serait le mobile des maximes de la vertuest absolument fausse.

Mais la thèse qui voit dans la maxime de la vertu la cause efficiente du bonheur n'est fausseque conditionnellement.

Dire que la vertu engendre le bonheur n'est faux que si nous considérons l'existence dans lemonde sensible comme la seule possible.

Si au contraire nous nous référons à l'existence nouménale : « il n'est pas impossible que la moralité de l'intention ait une connexion nécessaire, sinon immédiate, du moins médiate (parl'intermédiaire d'un auteur intelligible de la nature) comme cause, avec le bonheur comme effet dans le mondesensible .

» Ce n'est pas la vertu en tant qu'elle est prise dans le monde des phénomènes qui engendre le bonheur, mais unecause nouménale en rapport avec la vertu.

En d'autres termes, c'est Dieu qui « proportionne le bonheur à la vertu. « La morale n'est donc pas à proprement parler la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nous rendreheureux, mais comment nous devons nous rendre digne du bonheur. » Beaucoup s'épuisent dans la recherche de bonheur qui apporte plus de souffrances qu'autre chose.

Il ne faut donc surtout pas bâtir de projet, mais vivre une vie touristique .

Il faut renoncer à toute ambition, à tout projet, à tout idéal : ce serait s'empêcher de profiter maintenant des plaisirs.

Un seul conseil : profiter de la vie. Pour Nietzsche, la condition du bonheur, c'est de savoir oublier, s'extraire del'histoire pour savourer l'instant, sans penser aux événements antérieurs, ni au devenir.

"il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est unbonheur : la possibilité d'oublier ou pour le dire en termes plus savants, lafaculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire." ( considérationsinactuelles et intempestives II) Nietzsche prend ici à contre-pied la thèse philosophique traditionnelle,notamment défendue par Platon, que l'absence de mémoire est un défaut etque l'oubli est essentiellement une faiblesse de notre esprit.

Il faut soulignerle caractère volontairement provoquant de l'extrait : pour lui, l'oubli est unefonction positive de notre esprit.

Bien plus, c'est une fonction vitale dans lamesure où il rend possible le bonheur.Notez qu'Héraclite est un penseur présocratique qui défendait l'idée que riendans la réalité n'est fixe ou éternel.

Selon lui, tout s'écoule, « ponta rhei » engrec.Notez surtout que Nietzsche insiste sur le fait que l'homme incapable d'oublierne peut croire en lui-même.

En effet croire en soi, c'est croire en unepermanence de soi-même au travers du temps.

Or, celui qui n'oublie rien nereste identique à lui-même au fil du temps : il ne peut donc pas non pluscroire à son identité à lui-même au cours du temps. II Mais le bonheur nécessite la conscience d'être heureux Mais Spinoza dans l 'éthique , affirme que les idiots, l'homme qui se satisfont d'une existence qu'il n'interroge pas, n'accèdent pas au vrai bonheur. Le bonheur ne concerne qu'un individu pleinement conscient.

On ne peut pas dire d'un enfant ou d'un animal qu'il estheureux.

En effet, le bonheur n'intervient qu'après une certaine distanciation en reconsidérant consciemment desplaisirs, ou des pensées alors qu'au moment précis où les plaisirs étaient ressentis, aucun bonheur n'était éprouvé. Ceci amène à remarquer que le plaisir intense est incompatible avec la conscience (càd, pour résumer, le fait depenser qu'on pense), tandis que le bonheur est toujours conscient.

Autrement dit, on ne se dit pas "j'éprouve duplaisir" au moment où on l'éprouve, mais on se dit toujours "je suis heureux" quand on l'est.

Si le bonheur ne va pasde pair avec sa constatation, il n'y a plus bonheur mais simplement plaisir. Donc vivre, sans avoir conscience de vivre, cela ne peut amener le bonheur. III Le bonheur comme existence consciente Ainsi le bonheur apparaît-il comme la constatation d'une pensée, d'un sentiment ou d'un plaisir .

Il en est, enquelque sorte, le bilan.

Il peut aussi en être le but.

Pour cette raison, paradoxalement, le bonheur marque uneinterruption dans le processus de cette pensée, de ce plaisir, et devient statique.

Le bonheur interrompt la pensée(ou le sentiment, ou le plaisir) précédente, mais agit aussi comme un but, et stimule donc la reprise de la pensée(ou...). Ainsi, ne vouloir que vivre peut amener à être heureux, si on a conscience de vivre, d'exister.. »

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