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Qui fait la loi ?

Publié le 24/04/2016

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Fiche Philo : Qui fait la loi ? Emission France culture sur Platon. Qui fait la loi ? Le plus fort, le plus intelligent ou le plus malin ? Le juge qui sert la communauté ou le meurtrier qui tue quelqu’un, qui sera puni pour son crime, mais que rien ni personne n’empêche de tuer ? Ceux qui votent les lois ou ceux qui votent pour ceux qui votent les lois ? La morale ou le calcul ? L’inconscient refoulé ou le choix délibéré ? La loi est par essence imparfaite. Elle unie généralité, simplicité. Mais elle se heurte à la singularité des situations. Trop stable, elle ne pourrait s’adapter au changement des sociétés. Trop simple, elle passerait à côté de la simplicité des cas (cf. les portes de la loi dans Le Procès de Kafka). La loi serait l’expression de notre envie de vivre ensemble. Platon la reconnait comme nécessaire à la vie politique, mais il la critique comme fondement de la légitimité. La loi intérieur = celle qui est en nous et qui nous contraint, qui se situe sur notre « moi » et qu’il nous faut apprendre à transgresser pour mieux en éditer une autre, la nôtre. L’esprit des lois de Montesquieu = texte qui réfléchit sur l’élaboration collective et individuelle des lois à l’échelle de la société politique. Les textes de Platon : Le Politique : La question que se pose Platon : Ceux qui gouvernent sans loi sont-ils dans le droit chemin ? « la loi ne pourrait jamais embrasser avec exactitude ce qui est le meilleur et le plus juste pour tous, au même instant, et prescrire ainsi ce qui est le mieux ». Il est impossible de trouver une loi qui vaudrait dans quelque domaine que ce soit pour tous les cas et pour toujours. N’est-il pas impossible que ce qui est toujours simple (i.e. : les lois) s’adapte à ce qui ne l’es jamais (la réalité de la vie) ? Dès lors, pourquoi est-il nécessaire de faire des lois si la loi n’est pas ce qu’il y a de plus droit ? Ce texte propose une discussion entre l’étranger (un athénien) d’un côté et Socrate le jeune (un spartiate) de l’autre, devant Socrate le vieux la présence de Socrate le vieux n’est pas seulement silencieuse, elle marque aussi une réflexion sur sa mort. Quand Platon réfléchit sur la loi, il réfléchit aussi sur le régime qui a mis Socrate à mort. Il est difficile de situer Platon de ce texte. Il est le marionnettiste qui articule les trois personnages.

« 2  Pour Platon, la loi a des usages, elle a aussi des limites liées au rapport entre son contenu et sa forme, mais quoi qu’il en soit elle NE PEUT PAS asservir l’intelligence.  Platon croit en l’utopie qu’il puisse exister un roi suffisamment intelligent pour gouverner sans avoir recours à la loi  le philosophe roi.

Un roi compétent ne saurait être limité par aucunes lois.

Il se servira de lois aussi, mais dans certaines mesures et dans certaines limites.  L’autorité s’exerce en vertu d’une technique.

Par exemple, les médecins, nous ne les tenons pas moins pour médecins, qu’ils nous soignent de gré ou de force, qu’ils nous infligent des traitements douloureux ou nous.

Nous les appelons médecins et nous soumettons à leur autorité parce que les ordres qu’ils donnent relèvent d’une technique, et que tous autant qu’ils sont, ils assurent la sauvegarde des patients à qui ils dispensent des soins.  Dans ce texte du Politique , les personnages qui dialoguent s’interrogent aussi sur l’art de gouverner.

C’est le personnage de l’étranger qui utilise l’exemple du médecin.

Cette analogie avec le médecin permet de répondre à la question : qu’est-ce qui permet de dire que l’on est un politique ? Est-ce que l’on demande à un médecin, pour savoir s’il est médecin, s’il est riche, pauvre, s’il est bien né.

Non, on veut juste savoir s’il est compétent.

Seule la compétence que l’on possède doit définir l’attribution du titre de « politique ».

 Platon nie purement et simplement le consentement des concernés (je sais ce que je fais, je n’ai pas besoin de vous demander votre avis).

Savoir ce qui définit le politique est une question, le consentement en est une autre.

Comment accepter la loi, l’autorité du plus compétent ? La science politique doit user de persuasion pour que le citoyen accepte plus ou moins le système dans lequel il vit.

 Platon fait une critique de la loi : il y a une contradiction entre la forme de la loi et son contenu.

La loi est simple, elle est valable tout le temps et elle est rigide.

Mais elle s’applique à une réalité complexe, mouvante dans le temps et souple.

Par sa forme même, la loi ne peut pas s’adapte à ce sur quoi elle porte.

Alors doit-on se passer de loi si on a un homme politique véritablement compétent qui nous gouverne ?  La loi n’a pas seulement une fonction prescriptive (qui dit ce qu’il faut faire ≠ proscriptive), elle a aussi une fonction de substitution à la science du politique lorsque celui-ci est absent.

Les lois faites par le politique ne durent que le temps où elles sont valables et elles peuvent être modifiées en fonction des changements de la réalité.

C’est la loi qui serait esclave du politique et non pas le politique qui serait esclave de la loi.

Comment le peuple pourrait-il faire la différence entre un politique compétent et un tyran ?  Le politique compétent vise le bien du peuple, comme le médecin vise le bien du patient.

En revanche le tyran vise son propre bien.

 Il serait absurde de penser que l’homme politique peut gouverner sans loi, tout simplement parce que le politique ne peut pas être partout pour dire aux hommes ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire.

Les lois ont donc une valeur substitutive qui vient épauler leur valeur prescriptive.. »

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