Qui fait la loi ?
Publié le 24/04/2016
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Pour Platon, la loi a des usages, elle a aussi des limites liées au rapport entre son
contenu et sa forme, mais quoi qu’il en soit elle NE PEUT PAS asservir l’intelligence.
Platon croit en l’utopie qu’il puisse exister un roi suffisamment intelligent pour
gouverner sans avoir recours à la loi le philosophe roi.
Un roi compétent ne saurait
être limité par aucunes lois.
Il se servira de lois aussi, mais dans certaines mesures et
dans certaines limites.
L’autorité s’exerce en vertu d’une technique.
Par exemple, les médecins, nous ne les
tenons pas moins pour médecins, qu’ils nous soignent de gré ou de force, qu’ils nous
infligent des traitements douloureux ou nous.
Nous les appelons médecins et nous
soumettons à leur autorité parce que les ordres qu’ils donnent relèvent d’une
technique, et que tous autant qu’ils sont, ils assurent la sauvegarde des patients à qui
ils dispensent des soins.
Dans ce texte du Politique , les personnages qui dialoguent s’interrogent aussi sur l’art
de gouverner.
C’est le personnage de l’étranger qui utilise l’exemple du médecin.
Cette analogie avec le médecin permet de répondre à la question : qu’est-ce qui
permet de dire que l’on est un politique ? Est-ce que l’on demande à un médecin,
pour savoir s’il est médecin, s’il est riche, pauvre, s’il est bien né.
Non, on veut juste
savoir s’il est compétent.
Seule la compétence que l’on possède doit définir
l’attribution du titre de « politique ».
Platon nie purement et simplement le consentement des concernés (je sais ce que je
fais, je n’ai pas besoin de vous demander votre avis).
Savoir ce qui définit le politique
est une question, le consentement en est une autre.
Comment accepter la loi,
l’autorité du plus compétent ? La science politique doit user de persuasion pour que
le citoyen accepte plus ou moins le système dans lequel il vit.
Platon fait une critique de la loi : il y a une contradiction entre la forme de la loi et son
contenu.
La loi est simple, elle est valable tout le temps et elle est rigide.
Mais elle
s’applique à une réalité complexe, mouvante dans le temps et souple.
Par sa forme
même, la loi ne peut pas s’adapte à ce sur quoi elle porte.
Alors doit-on se passer de
loi si on a un homme politique véritablement compétent qui nous gouverne ?
La loi n’a pas seulement une fonction prescriptive (qui dit ce qu’il faut faire ≠
proscriptive), elle a aussi une fonction de substitution à la science du politique
lorsque celui-ci est absent.
Les lois faites par le politique ne durent que le temps où
elles sont valables et elles peuvent être modifiées en fonction des changements de la
réalité.
C’est la loi qui serait esclave du politique et non pas le politique qui serait
esclave de la loi.
Comment le peuple pourrait-il faire la différence entre un politique compétent et un tyran ?
Le politique compétent vise le bien du peuple, comme le médecin vise le bien du
patient.
En revanche le tyran vise son propre bien.
Il serait absurde de penser que l’homme politique peut gouverner sans loi, tout
simplement parce que le politique ne peut pas être partout pour dire aux hommes ce
qu’ils doivent ou ne doivent pas faire.
Les lois ont donc une valeur substitutive qui
vient épauler leur valeur prescriptive..
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