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« Qu'est-ce qu'un arbre sans sa racine ? Qu'est-ce qu'un fleuve sans sa source ? Qu'est-ce qu'un peuple sans son passé ?» s'interrogeait Victor Hugo dans «les Pyrénées ». En vous référant à des oeuvres littéraires que vous connaissez mais également à d'autres formes d'art (architecture, musique, peinture, cinéma, etc.), vous expliquerez pourquoi ce passé des peuples leur est indispensable pour vivre. ?

Publié le 06/06/2009

Extrait du document

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Introduction

Le problème doit être posé sous sa double forme : historique et cul­turelle. Dans un premier temps, il faudra examiner le rôle du passé, dans la fondation d'une identité nationale et culturelle. Puis on verra comment ce passé, d'un point de vue culturel, permet à un peuple d'évoluer. Enfin, ce sont les conditions mêmes de l'évaluation du passé qu'il faudra préciser.

I. Le passé, c'est l'identité

A. La richesse d'une nation

1.    Les témoins architecturaux

Un peuple ou une nation s'évaluent à la richesse et à l'âge de leur civilisation : même s'ils sont pauvres aujourd'hui, on admirera leur grandeur passée, et en particulier les marques architecturales de cette grandeur.

Exemples : c'est le cas pour l'Égypte et ses pyramides, ou encore pour la Grèce et ses temples.

Exemple : c'est aussi le cas pour la très ancienne civilisation chi­noise, et en particulier pour l'armée de terre cuite de Xian, trouvée dans le tombeau du premier empereur.

2.    Les témoins littéraires

Mais les témoins de la grandeur culturelle d'un pays ne sont pas seu­lement architecturaux : on admirera aussi la littérature, ou la musique...

Exemple : le cas des langues mortes est caractéristique, puisqu'on continue de lire et de mettre en scène les pièces des tragiques grecs ou latins, alors que leur langue a disparu sous cette forme.

Exemple : de même, la littérature chinoise est mondialement appré­ciée pour ses grands classiques, comme Le Rêve dans le pavillon rouge, ou Au Bord de l'eau.

3. Mesurer une évolution

Ces nombreux témoins de la grandeur passée d'une culture servent en quelque sorte de repères pour mesurer l'évolution d'un peuple ou d'une civilisation.

Exemple : la querelle des Anciens et des Modernes.

Exemple : la révolution métrique de la fin du xixe siècle.

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« l'héritage du roi Philippe de Macédoine, du Ive siècle avant Jésus-Christ ! Exemple : c'est encore le cas dans le conflit israélo-palestinien, et dans une revendication de la terre fondée sur l'Ancien Testament. C.

Identification et assimilation 1.

Appartenir à un peuple, c'est s'identifier à sa culture On voit bien alors en quoi le passé, l'histoire, la culture, constituent des enjeux nationaux de première importance.

A la limite, l'identification à une culture pourrait constituer un critèred'appartenance à un peuple.Exemple : l'écrivain Milan Kundera, d'origine tchèque, écrit ainsi en français depuis bien longtemps.

Le cas deNabokov est lui aussi exemplaire, qui a commencé à écrire en russe, puis a continué son oeuvre en anglais, enprenant la nationalité américaine. 2.

La culture est un ferment d'assimilationDès lors, la langue, mais aussi à travers elle, l'ensemble de la culture, deviennent des outils d'assimilation.Exemple : le « melting-pot » américain s'est fait autour de la langue anglaise, qui en a bien sûr été déformée.Exemple : on considère souvent que l'intégration et l'assimilation des populations immigrées font partie des devoirsde l'école, dans la mesure où c'est elle qui diffuse ce savoir culturel et linguistique. 3.

Les frontières ne sont pas seulement nationalesPour autant, il ne faut pas croire que la culture, et les traditions passées, obéissent exactement aux mêmesdécoupages que les frontières des États.Exemple : les parties francophones de la Belgique et de la Suisse ont une culture qui n'est guère différente de lanôtre, à tel point que les Français s'approprient souvent des écrivains qui ne le sont pas, comme Simenon ouMichaux, de nationalité belge, ou Cendrars, qui était suisse.Exemple : on peut par ailleurs, sans exagération, distinguer une culture occidentale d'une culture orientale, ouafricaine. Transition Le passé apparaît donc, sous ses formes historiques ou culturelles, comme un très fort principe d'identité : sereconnaître dans un passé, c'est affirmer une appartenance à un groupe, ou à un peuple.

Mais la fonction du passén'est pas seulement identitaire : fondant le présent, il est aussi ouvert à l'avenir. II.

Le passé, c'est le futur A.

La vie d'un peuple vient de son passé 1.

Pas de création ex nihilo Si le premier monument, la première pyramide, le premier livre connu, etc., apparaissent tellement fabuleux, c'estqu'il est difficile d'imaginer une création sans origine.

« Qu'est-ce qu'un arbre sans sa racine ? », s'interroge Hugo.L'idée même qu'une oeuvre pourrait surgir du néant apparaît absurde.

Dans cette perspective, il n'y aurait pas decréation, et donc pas de vie, sans origine, c'est-à-dire sans passé.Exemple : si l'on s'interroge par exemple sur l'origine de l'écriture, il est toujours possible de remonter d'un alphabet à un autre, jusqu'aux plus anciens alphabets connus, les cunéiformes, qui trou veraient eux-mêmes leur source dans des écritures non alphabé tiques, et ainsi de suite... 2.

L'activité d'un peuple vient de son activité passée C'est dire que l'activité présente d'un peuple semble dépendre de la richesse passée de sa culture.

Non pas qu'il soitimpossible de créer sans un passé glorieux, ni qu'il soit inévitable de continuer de l'être, quand on l'a été...

Mais du moins peut-on dire que l'activité présente d'un peuple est facilitée par sa richesse culturelle passée. Exemple : les cultures non écrites, qu'elles soient régionales, comme en Corse ou en Bretagne, ou nationales, comme dans de nombreux pays africains, ont tendance à disparaître, au profit des cultures écrites dominantes.

La majeure partie de la littérature africaine est écrite...

en anglais. Exemple : en revanche, les cultures écrites, quelle que soit la richesse économique du pays, perdurent plus facilement, comme les cultures hindoue ou chinoise. 3.

Le présent est souvent une réponse au passé Cela est en partie dû au fait que l'activité culturelle du présent répond souvent à des faits culturels passés. Exemple : les tragédies du XVII e siècle qui ont un sujet antique.

Exemple : ces sujets tirés des mythologies grecque et latine ont même été revivifiés au XX e siècle, par des auteurs comme Anouilh, dans son Antigone, Cocteau, dans La Machine infernale, ou Giraudoux, dans Électre. B.

Le passé est nécessaire à la création. »

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