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Qu'est-ce que comprendre autrui ?

Publié le 03/02/2004

Extrait du document

Il paraissait difficile de pouvoir comprendre autrui puisque ma compréhension est subjective si je passe par ma propre conscience. Nous avons dans un premier temps définit le terme comprendre pour ensuite se rendre compte qu'il est impossible de comprendre autrui. Dans la troisième partie de cette étude, nous avons montré que la société ne tente pas vraiment de comprendre ses semblables. Nous pouvons donc conclure que autrui est unique, il ne relève pas d'un concept général. Comprendre autrui, c'est donc l'interpréter. On ne peut pas observer une cause, pour comprendre, je suis donc contraint d'imaginer, d'inventer cette cause que je projette sur les autres. Certes, les autres peuvent me parler, ce qui m'aidera à les comprendre à condition qu'ils ne mentent pas. Là encore, je ne saurai jamais si leur paroles donnent le sens de leur conduite ou sont une ruse, un mensonge pour me tromper.

  • Les termes du sujet

 

Comprendre : -> idée de connaissance théorique, de raisonnement. -> idée de sentiment, de sympathie.

Autrui : -> tout autre individu. -> toute personne considérée comme sujet doté de conscience.

 

  • Quelles sont les exigences à remplir pour qu'il y ait vraiment compréhension de l'autre? Faut-il le connaître intimement, et déjà un peu l'aimer? Ou suffit-il d'une simple identification à soi? Mais s'agit-il alors vraiment de le comprendre en tant qu'être différent?

 

« Dans chacune de nos journées, dans notre quotidien nous rencontrons des proches, des amis, des êtres humains.Nous vivons avec les autres et nous sommes plongés dans le milieu de la relation.

Nous reconnaissons autrui à sonallure, à ses qualités de caractère et il nous est en cela familier.

Mais cela ne veut pas dire tout de suite que nouscomprenons l'autre.

Ceux que nous croyons identiques au premier aspect se révèlent toujours différents de ce quenous aurions pu penser d'eux.

L'expérience d'autrui est familière et offre une grande diversité : elle nous faitdécouvrir les particularités de chacun.

Mais la plupart du temps pour connaître nous nous servons de catégoriestoutes faites qui pourraient tout aussi bien s'adapter à un autre être humain.

Comment arrivons nous à surmontercet obstacle ? Qu'est ce que comprendre autrui ? Nous sommes habitués à un type de compréhension particulier.

Nous pensons que comprendre c'est saisir une idéeou un concept.

Comprendre un phénomène c'est être en mesure de l'expliquer.

Cependant, comprendre est cevraiment la même chose qu'expliquer ? On dira plus que l'on comprend quelqu'un et que l'on explique quelque chose.Nous ne pouvons pas dire « expliquer quelqu'un » car le mot expliquer demande une réponse précise, une «explication », en sachant que nous ne pouvons pas faire une « explication » de quelqu'un, d'une personne.

Lacompréhension d'autrui est visiblement très différente.

Comprendre c'est saisir des intentions, des motivations etdonc comprendre autrui c'est saisir son comportement et sa signification ainsi ce qu'il éprouve.

Quand nous avons lesentiment d'être compris c'est lorsque nos véritables intentions ont été reconnues.

Nous nous montrons capables decomprendre les autres quand nous arrivons à saisir en nous les intentions et même peut être les motivations d'autruiL'autre alors, devient un être humain conscient comme moi car une conscience ne peut pas se réduire à une chose.Connaître autrui c'est découvrir un esprit, le sens d'un acte ou d'une attitude. Maintenant nous pouvons nous demander comment s'opère cette compréhension d'autrui au quotidien.

Le plussouvent nous pensons avoir compris l'autre quand nous sommes arrivés à « nous mettre à sa place ».

Nous jugeonsl'autre par cela et nous reconstruisons les pensées d'autrui, c'est-à-dire que nous analysons ce qu'il a dans l'espritpour pouvoir le comprendre.

Il y a de suite une difficulté : on ne peut pas se mettre à la place d'une personne pouréprouver ce que lui éprouve.

Il est même insensé de penser que l'on pourrait habiter l'esprit d'un autre.

La formule «se mettre à la place d'autrui » est sur ce plan absurde.

Il est par contre possible de chercher à deviner lessentiments et les pensées d'autrui.

Pour cela il faut analyser à partir d'une référence.

Nous savons par expérienceque les larmes signifient la tristesse donc en ce qui me concerne je fais une déduction qui va d'un cas particulier,moi, ma tristesse à un autre cas particulier.

Quand j'opère de cette façon je pense que tous les hommes sont faitsde la même manière et je pense surtout que l'autre est comme moi.

Mais n'est ce pas d'une grande naïveté de penser que mon « moi » personnel est le modèle du « moi » autrui ? La vérité est que moi et autrui sommesdifférents.

Penser que ce qui m'est commun avec autrui c'est la nature humaine est une chose, mais s'en est uneautre que de penser que mon « moi » personnel avec ses désirs, ses goûts est le modèle de la nature humaine.Autrui est autre.

Pour comprendre les autres il ne suffit pas de les ressentir à moi-même, il faut saisir en quoi ils nesont pas moi.

Or ce qui nous sert de comparaison c'est justement notre moi propre.

Si nous procédons de cettemanière, nous ne ferons que chercher chez autrui ce que nous désirons ou ce que nous craignons.

Mais lesinterprétations devraient être diverses pour respecter les complexité de l'autre.

Est il vrai par exemple que les larmessoient toujours un signe de tristesse, ou le rire signe de joie ? Il existe des rires nerveux qui ne manifestent pasforcément la gaieté et inversement pour de nombreux sentiments.

De plus l'expérience du quotidien nous montre quechacun d'entre nous est capable de penser sous des personnages différents.

Nous avons, nous êtres humains, lacapacité de simuler des sentiments que nous n'avons pas, et si autrui simule, je ne me rends pas compte du piègedans sa réaction et je suis piégé par l'apparence.

Autrui n'est donc jamais tel que je l'imagine, il est toujoursdifférent de ce que je peux reconstruire de lui mentalement.De plus la présence d'autrui ne nous laisse pas le loisir d'imaginer.

Par exemple je ne suis pas gêné de la présence debibelots sur une étagère.

Je peux même aisément l'ignorer.

Le chien qui me regarde ne me trouble pas plus que cela.Par contre le regard de l'autre posé sur moi ne peut pas me laisser indifférent.

Il trouble il m'inquiète.

Je ne peux pasfaire ce que je veux de ce regard.

De plus considérons l'exemple de l'enfant.

Il est plus sensitif et immédiat.

Eneffet, l'enfant perçoit l'expression d'autrui.

Il voit l'intention à travers le geste.

Dans le visage fermé il y a la colère,dans le visage ouvert il y a de la joie.

Il ne comprend pas que l'on puisse être indifférent à ce que l'on exprime.Notre conception d'autrui a par avance des repères culturels qui fournissent des interprétations toutes faites.

Il y aun code de politesse qui veut que l'on salue d'une certaine manière, le cérémonial qu'il soit religieux ou autre estprésent aussi pour prescrire un sens à un geste.

Nous ne nous rendons compte du rôle important de ces repèresculturels que lorsque nous nous rendons à l'étranger.

Là justement nous perdons ces repères et nous devonsbrusquement nous habituer à un code très différent.

C'est à ce moment que nous prenons pleinement conscience del'importance de notre ordre culturel.

Du coup autrui devient une énigme et il le reste tant que nous ne nous sommespas habitués aux codes, aux usages de la région où nous nous trouvons.

Ensuite nous pouvons dire que l'on sousentend souvent que l'apparence d'autrui est en opposition avec la réalité.

Nous employons diverses formules comme. »

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