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Quels sont les caractères qui unissent, quels sont les caractères qui opposent la loi physique et la loi morale ?

Publié le 16/06/2009

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physique

INTRODUCTION. - Pour l'École sociologique, c'est à la société que l'homme devrait les notions d'ordre et de loi et le besoin de découvrir les lois qui expliquent le monde. Habitué, dans le milieu dans lequel s'est formé son esprit, à voir sa vie encadrée par les règles que l'âme collective impose à l'individu, le primitif en serait venu à concevoir toutes choses sur le modèle de la société : le monde extérieur lui aurait semblé une insupportable énigme tant qu'il n'aurait pas découvert les lois auxquelles il obéit. Ainsi c'est la loi imposée à l'homme qui aurait donné au primat l'idée que les choses elles aussi ont une loi. Il faut donc qu'entre la loi qui régit l'homme et celle qui régit la matière il y ait des ressemblances. Mais malgré ces ressemblances, qui expliquent leur origine commune, il y a bien des différences entre la loi de l'homme et la loi des choses, en particulier entre la loi morale édictée par la conscience et la loi physique que le savant découvre en observant le monde. Ce sont ces caractères qui unissent la loi morale et la loi physique et ceux qui les opposent que nous allons relever.

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« constituant, semble-t-il, une exception à son universalité.

Mais l'exception n'est qu'apparente : la loi morale, eneffet, ne s'applique qu'aux êtres pensants et aux êtres qui se posent le problème moral; aussi, on a beau appartenirà l'espèce humaine, si on ne prend pas conscience de sa nature, on ne peut pas davantage connaître la loi quecette nature implique : l'amoralité de l'homme irréfléchi ne constitue pas plus une exception à l'universalité de la loimorale que l'amoralité du tout petit enfant ou de l'animal. II.

- LES CARACTÈRES QUI LES OPPOSENT. A.

On peut marquer en deux mots le caractère essentiel qui oppose la loi physique à la loi morale : la loiphysique nécessite tandis que la loi morale oblige. a) La loi physique nécessite.

Elle n'est pas seulement nécessaire, mais elle s'applique infailliblement etnécessairement, ne laissant pas la moindre place au hasard et à la liberté.

Le seul moyen d'échapper à une loi estde changer les conditions dans lesquelles elle s'applique;b) Au contraire, la loi morale, nécessaire comme la loi physique, ne nécessite pas : elle oblige.

Sans doute, ellesupprime le droit d'agir contrairement à ses injonctions : qui viole la loi morale est coupable.

Mais elle laisse lapossibilité ou le pouvoir de faire ce qu'elle interdit : la violation de la loi morale reste possible.

Ainsi on peut dire quela loi morale impose une certaine conduite; mais il est plus juste de dire qu'elle impose le libre choix de cetteconduite.

Choix libre, mais choix imposé : voilà les deux caractères, apparemment opposés, qui distinguentl'obligation morale de la nécessité physique. B.

Si la loi physique nécessite, c'est qu'elle est une loi causale; si la loi morale oblige, c'est qu'elle est uneloi finale. a) La loi physique est une loi causale.

Elle affirme en effet que, certains antécédents étant donnés, tel conséquentsuivra nécessairement : l'effet est impliqué et comme préformé dans la cause. b) Rien de tel dans la loi morale.

Elle propose et impose un but à atteindre : elle est une loi finale.

Sans doute, parmiles antécédents de l'individu soumis à la loi morale se trouvent bien les moyens grâce auxquels pourra être atteintl'idéal qu'on lui fixe : à l'impossible nul n'est tenu.

Mais la réalisation de cet idéal n'est qu'un des innombrablespossibles auxquels il peut aboutir suivant l'utilisation qu'il fera des forces dont il dispose.

Il faut qu'il renonce ànombre d'autres fins qui se proposent à lui et qu'il choisisse la fin supérieure du bien, orientant vers elle toute savie. C.

On pourrait signaler enfin cette dernière différence : le sujet de la loi physique est hétéronome, tandisque le sujet de la loi morale est en même temps autonome. a) Le sujet de la loi physique est hétéronome, c'est-à-dire qu'il n'a pas choisi lui-même la loi qui le régit : ce n'estpas le plomb qui a établi ses propriétés physiques et chimiques; ce n'est pas l'homme qui a établi les lois de lacirculation du sang. b) L'homme n'est sans doute pas libre non plus de concevoir une loi morale autre que celle qu'il reconnaît commes'imposant à lui : le sujet de la loi morale est donc, dans un sens, hétéronome.

Mais il reste libre de l'accepter ou dela rejeter, de s'y soumettre ou de proclamer son indépendance : il est donc aussi autonome. CONCLUSION. — En contemplant la régularité des mouvements des astres, qui, depuis des millénaires, suivant sans en dévier d'une ligne la voie que leur tracent les lois de la gravitation, les penseurs ont toujours été saisisd'admiration.

Mais le fait moral n'est-il pas aussi admirable ? Notre conscience proclame la loi morale avec la mêmenécessité que les astres exécutent leurs révolutions.

Et cependant, la conscience reste libre de suivre cette loiqu'elle s'est donnée.

Aussi pouvons-nous dire avec KANT : « Deux choses remplissent le coeur d'une admiration etd'une vénération toujours nouvelles et toujours croissantes à mesure que la réflexion s'y attache et s'y applique : leciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi.

» (Crit.

de la Raison pratique, Conclusion.). »

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