Devoir de Philosophie

PRINCIPIA ETHICA (PRINCIPES ÉTHIQUES), 1903. George Edward Moore

Publié le 30/09/2018

Extrait du document

Reçu par la jeunesse de Cambridge comme une véritable charte et par les philosophes comme la critique du naturalisme, ce traité de Moore a marqué son époque par sa dénonciation de la volonté d’analyser l’ina-nalysable. Ce n’est pas sans raison qu’il porte en épigraphe : « Chaque chose est ce qu’elle est et rien d’autre.» Et la préface revient sur cet avertissement, à savoir que la plupart des difficultés viennent de ce que l’on cherche à répondre à des questions dont on ne voit pas ce qu’elles «questionnent». Le prédicat «bon» (et son contraire «mauvais ») est l’objet de l’éthique ; il s’applique aussi bien à la conduite qu’aux autres choses. Il faut chercher à savoir ce qui est universellement relié au « bien » et surtout ce qu’est ce prédicat. La réponse à la dernière question est que le bien, en tant que prédicat, est indéfinissable.

 

Moore dénonce le sophisme (fallacy) naturaliste qui a laissé croire que l’objet dénoté par le terme «bien» pouvait s’identifier à quelque autre chose. Or, il ne faut confondre les propositions éthiques ni avec des lois de la nature ni avec des impératifs : après avoir débattu de ce qui est «bon» en soi-même et des choses qui sont bonnes en elles-mêmes, il faut pouvoir découvrir quelle conduite permet d’obtenir le bien comme résultat. C’est en fait l’essentiel, puisque l’éthique vise non pas ce qui doit être, mais ce que nous devrions faire.

 

Édition: Principia ethica, Cambridge University Press, 1968.

 

Étude: F. Armengaud, Paradoxe et sens commun : George Edward Moore et la genèse de la philosophie analytique, Méridiens -Klincksieck, 1985.

Liens utiles