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POL POT (Saloth Sar, dit)

Publié le 09/04/2012

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POL POT (Saloth Sar, dit) (1928 ?-1998) Homme politique cambodgien, chef du régime génocidaire des Khmers rouges. Huitième des neuf enfants de Pen Saloth et Sok Nem, il serait né le 19 mai 1928. En dépit de médiocres études, il obtient une bourse d'études à Paris (1949-1952). Il y fréquente le Cercle marxiste des étudiants khmers et côtoie d'autres futurs dirigeants communistes comme Son Sen, Hou Youn, ou Ieng Sary. Ce dernier devient son beau-frère quand il épouse Khieu Ponnary (1956). De retour au pays, il rejoint une unité combattante sur la frontière vietnamienne et adhère au Parti communiste indochinois (PCI). Après les accords de Genève (21 juillet 1954), il regagne la capitale et devient enseignant. Secrétaire général adjoint du Parti des travailleurs du Kampuchéa, avant de succéder à Tou Samouth liquidé par la police, il reprend le maquis dans le Nord-Est (1963). Il y découvre auprès des Vietnamiens la discipline, l'organisation secrète et le travail politique. En 1965, il gagne Hanoi, puis Pékin, où il s'engage sur la voie du maoïsme. ar est en Chine quand Norodom Sihanouk est renversé par le coup d'État du lieutenant-général Lon Nol (1913-1985) en mars 1970. Il rejoint le Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa (GRUNK) et en est le chef militaire. Alors que les combats s'intensifient contre le régime de Lon Nol appuyé par les États-Unis, il liquide les Khmers Vietminh. À l'heure de la victoire, il rentre à Phnom Penh après douze ans d'absence, le 17 avril 1975. Le régime des Khmers rouges se met en place, l'État est rebaptisé Kampuchéa démocratique. Ce n'est qu'en avril 1976, après la proclamation de la Constitution et du nouveau gouvernement, que l'on apprend que le Premier ministre s'appelle Pol Pot et, encore plus tard, que celui-ci n'est autre que Saloth Sar. Il apparaît comme le principal responsable du génocide cambodgien perpétré sous sa férule. Après l'intervention vietnamienne de décembre 1978, qui chasse son régime de Phnom Penh en janvier 1979, il se réfugie en Thaïlande et prend le commandement militaire de la résistance khmère rouge. Les pressions extérieures, notamment américaines sur la Chine populaire et les États membres de l'ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique), écartent du devant de la scène cet homme incarnant la direction d'un mouvement totalitaire. En septembre 1985, il se « retire «, mais, en juin 1991, il participe en secret aux négociations de paix finalisées à Pattaya qui aboutissent aux accords de Paris. À partir de Trat et de Païlin, il gardera jusqu'au début des années 1990 une influence sur la tactique militaire et les concepts idéologiques khmers rouges. Sérieusement malade après 1995, son emprise s'affaiblit. En 1997, il est écarté de la direction et condamné par les siens lors d'un procès « public « à la prison à vie pour « trahison «. En 1979, la République populaire de Kampuchéa (État mis en place après l'intervention militaire vietnamienne l'ayant chassé du pouvoir) l'avait déjà condamné à mort par contumace « pour des actes criminels avec intention de commettre un génocide «. Il meurt en 1998, de maladie ou assassiné, selon certaines rumeurs, par ses anciens affidés. Christian LECHERVY

« du peuple cambodgien.

Des quatre génocides du xxe siècle (génocide arménien, génocide juif, génocide cambodgien, génocide rwandais), le génocide cambodgien se caractérise par le fait qu'il ne frappe ni une minorité raciale ni une minorité religieuse.

Les Khmers rouges déciment leur propre peuple.

Pol Pot s'isole de son entourage et se coupe de la réalité.

A l'instar de leurs prédécesseurs soviétiques et chinois, les Khmers rouges finissent logiquement par procéder à des purges dans leurs propres rangs.

Les cadres khmers rouges « modérés » sont à leur tour massacrés.

Maniant une rhétorique nationaliste et xénophobe, Pol Pot commet l'erreur fatale de s'en prendre à ses anciens alliés vietna­ miens avec lesquels il a rompu depuis 1975.

Les Khmers rouges lancent des attaques sporadiques meurtrières contre les villages vietnamiens frontaliers.

En décembre 1978, les troupes vietnamiennes envahissent le Cambodge, mettant ainsi un terme aux abominations des Khmers rouges.

Au total.

le génocide cambodgien aura fait entre deux et trois millions de morts.

Pol Pot prend la fuite et se réfugie en Thaïlande.

Il devient le chef de la résistance khmère rouge.

En 1982, Pol Pot forme une coalition hétéroclite et contre-nature avec les factions royaliste de Sihanouk et nationaliste de Son Sann.

Malgré le discrédit qui les entoure, les Khmers rouges continuent à représenter le Cambodge à l'ONU en lieu et place du nouveau gouvernement dirigé par Hun Sen, un ancien Khmer rouge« modéré», soutenu par le Vietnam et par l'URSS.

De façon extrêmement choquante, les Etats-Unis, qui entendent prendre leur revanche sur le Vietnam, apportent une aide militaire au moins indirecte aux Khmers rouges.

Pendant dix ans, Pol Pot, qui bénéficie du soutien de la Thaïlande et de la Chine, conserve une influence certaine au Cambodge.

En 1985, il se retire officiellement sous la pression de l'opi­ nion publique internationale.

En réalité, Pol Pot continue à tirer en coulisses les ficelles de la résistance khmère rouge.

Ainsi en juin 1991 influe-t-il sur les négociations de paix qui aboutissent en octobre 1991 aux accords de Paris mettant théoriquement fin à la guerre civile.

Les troupes vietnamiennes ont évacué le Cambodge en 1989.

Mais Pol Pot refuse de jouer le jeu des élections législatives en 1993 et reprend la lutte armée.

A l'issue des élections, le Cambodge devient une monarchie constitutionnelle présidée par le roi Sihanouk.

Privé du soutien de la Chine et de la Thaïlande, les Khmers rouges ne contrôlent plus que quelques portions du territoire cambodgien.

Gravement malade, Pol Pot est marginalisé au sein de son mouvement à partir de 1995.

En 1997, Pol Pot est condamné à la prison à vie par ses propres pairs, au terme d'un étrange procès public, complaisamment filmé pour les télévisions occi­ dentales.

Les autres dirigeants khmers rouges se rallient au gouverne­ ment ou sont arrêtés dans l'attente d'être jugés.

Pol Pot meurt en 1998, officiellement des suites d'une longue maladie.

Selon certaines rumeurs persistantes, il aurait été assassiné par ses propres partisans.

La personnalité de Pol Pot demeure un mystère insondable.

Enfant doux et sage, issu d'un milieu aisé, Pol Pot n'était pas prédisposé à devenir un révolté.

De religion bouddhiste dans son adolescence, Pol Pot manifes-. »

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