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Platon vs Gorgias: Dialogue et Accord

Publié le 30/04/2005

Extrait du document

platon
J'imagine, Gorgias, que tu as eu, comme moi, l'expérience d'un bon nombre d'entretiens. Et, au cours de ces entretiens, sans doute auras-tu remarqué la chose suivante : les interlocuteurs ont du mal à définir les sujets dont ils ont commencé de discuter et à conclure leur discussion après s'être l'un l'autre mutuellement instruits. Au contraire, s'il arrive qu'ils soient en désaccord sur quelque chose, si l'un déclare que l'autre se trompe ou parle de façon confuse, ils s'irritent l'un contre l'autre, et chacun d'eux estime que son interlocuteur s'exprime avec mauvaise foi, pour avoir le dernier mot, sans chercher à savoir ce qui est au fond de la discussion. Il arrive même, parfois, qu'on se sépare de façon lamentable : on s'injurie, on lance les mêmes insultes qu'on reçoit, tant et si bien que les auditeurs s'en veulent d'être venus écouter pareils individus. Te demandes-tu pourquoi je parle de cela ? Parce que j'ai l'impression que ce que tu viens de dire n'est pas tout à fait cohérent, ni parfaitement accordé avec ce que tu disais d'abord au sujet de la rhétorique. Et puis, j'ai peur de te réfuter, j'ai peur que tu ne penses que l'ardeur qui m'anime vise, non pas à rendre parfaitement clair le sujet de notre discussion, mais bien à te critiquer. Alors écoute, si tu es comme moi, j'aurais plaisir à te poser des questions, sinon, j'y renoncerais. Platon
  • Parties du programme abordées :

- Autrui. - Le langage. - La vérité.

  • Analyse du Sujet : Par la voix de Socrate, Platon définit sa conception de l'approche de la vérité et du même coup les conditions d'un dialogue possible en vue de sa découverte.
  • Conseils pratiques : Mettez en valeur le caractère dialectique de la recherche de la vérité : la réfutation joue un rôle (souvent) plus important que l'affirmation. Montrez le rapport que Platon établit entre cette démarche et la rigueur des définitions que nécessite l'approche philosophique d'une question.
  • Bibliographie :

Platon, Gorgias, Garnier-Flammarion. Aristote, De l'interprétation, Vrin. Aristote, Les réfutations sophistiques, Vrin.

  • Difficulté du sujet : **
  • Nature du sujet : classique
platon

« pour la musique et les mathématiques.

Vers 407, il rencontra Socrate, dont il resta l'ami et le disciple jusqu'en 399,date de la mort du maître.

Platon se rendit alors à Mégare, auprès d'Euclide ; puis, il effectua des voyages enÉgypte et en Italie du Sud.

Eu Sicile, il rencontra Denys et tenta de lui faire accepter ses théories politiques.

Letyran, outré, fit vendre Platon comme esclave, à Égine.

Là, Annicéris le reconnut, l'acheta et le libéra.

Rentré àAthènes, Platon commença d'enseigner la philosophie dans les jardins d'Académos ; ce fut l'origine de l'Académie.

Ilse rendit encore en Sicile auprès de Denys le jeune, mais aussi sans succès.

Il mourut octogénaire, à Athènes,désignant son neveu Speusippe pour lui succéder à la tête de l'Académie.

Toutes les oeuvres de Platon sont desdialogues.

Ils nous seraient tous parvenus, et certains textes apocryphes s'y sont ajoutés.

— C'est sous l'influencede Socrate que Platon conçut son système philosophique, premier système spiritualiste complet, qui fait duphilosophe grec, l'un des plus grands, sinon le plus grand de tous les temps.

Pour les Pythagoriciens, la raison deschoses se trouvait dans les nombres ; pour les Ioniens (tel Héraclite) elle était dans les forces et les éléments de lanature ; pour les Eléates, elle était une unité abstraite.

Platon fut le premier à poser un principe intelligent commeraison des choses.

— La méthode qu'il utilise dans ses dialogues est la dialectique.

Platon remonte à l'idée.

Ilprocède par élimination des dissemblances, et ne considère que les ressemblances, dont l'origine est commune.

Lesressemblances, qui font qu'un groupe d'individus peuvent être trouvés beaux, participent d'une beauté pré-existante, et inconditionnée.

La dialectique opère de même pour les autres notions.

Platon dégage, par ce moyen,l'Idée de la beauté.

Le point le plus important de la philosophie platonicienne est précisément la théorie des Idées.Les phénomènes, « ombres passagères », ne renferment pas la vérité.

Il faut dégager l'intuition de la beauté de lajouissance des belles choses.

Dégager de chaque groupe d'individus le type éternel et pur, d'après lequel ils sontfaits.

Les Idées, ainsi dégagées, forment une hiérarchie, dont le sommet est occupé par l'Idée de Bien.

Celle-ci estle soleil du monde intelligible, elle donne vie et lumière à toutes choses.

L'Idée de Bien est le principe de l'être et del'intelligence ; elle est assimilée par Platon à Dieu même.

— L'homme connaît les Idées en vertu de la théoriepythagoricienne de la « réminiscence».

Savoir quelque chose, c'est se re-souvenir de ce que l'on a contemplé dansune vie antérieure.

L'amour, le « délire d'amour » s'explique lorsque nous retrouvons devant nous une beauté dontnous nous souvenons, et qui nous trouble.

— Avant la naissance, l'âme humaine parcourt la voûte du ciel, montéesur un char d'où elle contemple le monde des Idées.

Lors de la naissance, elle tombe dans le corps, où elle estemprisonnée.

Elle s'y divise et s'y répartit, dans la tête, dans la poitrine, dans le ventre.

Après la mort, l'âme injusteest châtiée.

L'âme juste, sur les ailes de l'amour, remontera jusqu'au principe de son bien.

La morale platonicienneconsiste à ressembler à Dieu.

Il vaut donc mieux subir l'injustice que la commettre, et, si on l'a commise, il vautmieux expier que ne pas expier.

— Platon a abordé le problème politique.

Il s'élève contre la position inférieure de lafemme grecque.

Dans la république qu'il conçoit, la cité est un ensemble humain, où est instituée la communautédes femmes et des enfants ; chaque génération d'adultes considère comme les siens propres les enfants de lagénération immédiatement postérieure.

Les arts sont soumis au soldat, qui représente le courage.

Les poètes sontexclus de la cité.

Le gouvernement appartient aux meilleurs, qui reçoivent une éducation musicale et sportive, sontinitiés à la théorie des Idées et à la notion du Bien ; en un mot, aux philosophes.

Mais Platon sait bien qu'il estimpossible de « faire que ce qui est juste soit fort ».

— L'enseignement de Platon s'arrête véritablement à sa mort.Ni la nouvelle Académie, ni l'école d'Alexandrie ne le prolongent.

Saint Augustin, la Renaissance, Malebranche, tellessont les étapes du renouveau du platonisme, mais celui-ci est alors modifié par la pensée chrétienne.

Quoi qu'il ensoit, l'influence de Platon durera sans doute toujours.. »

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