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Peut-on soutenir que tout est relatif ?

Publié le 24/12/2005

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Définition des termes du sujet : « Tout est relatif » est une expression que nous employons couramment pour dire que nous ne pouvons trancher une question, pas forcément parce que nous manquons des connaissances nécessaires, mais parce que nous pensons ne pas pouvoir donner une réponse satisfaisante parce que nous ne sommes pas assez certains de connaître toutes les implications d'une réponse éventuelle. Le sérieux, c'est le caractère de ce qui a été réfléchi mûrement, en conscience, en s'efforçant d'utiliser au mieux tous les moyens possibles et en refusant de céder à la facilité. Dire que tout est relatif, est-ce une attitude sérieuse, exploitant au mieux les capacités de la raison, ou est-ce une attitude lâche, refusant l'effort de la pensée ou de la rigueur ? C'est ce qui est demandé ici. Qu'implique le fait de dire que « tout est relatif », et d'où ce besoin de dire pareille chose peut-il venir ? On est constamment confronté au caractère insaisissable et incompréhensible d'une très grande partie du réel, et à la conscience des limites de nos propres points de vue, forcément partiels, sur les choses.  Dire « tout est relatif », c'est d'une certaine manière se désengager de la pensée, refuser de choisir une position sur un problème en raison d'une incapacité ressentie ou imaginée plutôt que prouvée, incompréhension provoquée par une conscience du caractère changeant du monde. Alors une telle attitude n'a rien de productif, elle est un simple refus de s'impliquer, celui qui l'adopte reste en marge des choses. Il est difficile de soutenir cette position comme s'il s'agissait d'une conception philosophique rigoureuse. Mais on peut aussi entendre « tout est relatif » dans un sens plus philosophique, qui reposerait sur une définition rigoureuse du concept de relativité et correspondrait à une vision du monde élaborée sur la base de l'observation du caractère fluctuant des choses - il s'agirait pour cette conception de définir la place de l'homme et l'ordre du monde en tenant compte de cette fluctuation : confronter l'homme à cette fluctuation, l'observer, en découvrir éventuellement certaines lois, mais ne pas s'en désengager.

« Tout est relatif « est une expression que nous employons couramment pour dire que nous ne pouvons trancher une question, pas forcément parce que nous manquons des connaissances nécessaires, mais parce que nous pensons ne pas pouvoir donner une réponse satisfaisante parce que nous ne sommes pas assez certains de connaître toutes les implications d'une réponse éventuelle.

Le sérieux, c'est le caractère de ce qui a été réfléchi mûrement, en conscience, en s'efforçant d'utiliser au mieux tous les moyens possibles et en refusant de céder à la facilité. Dire que tout est relatif, est-ce une attitude sérieuse, exploitant au mieux les capacités de la raison, ou est-ce une attitude lâche, refusant l'effort de la pensée ou de la rigueur ? C'est ce qui est demandé ici.

Qu'implique le fait de dire que « tout est relatif «, et d'où ce besoin de dire pareille chose peut-il venir ? On est constamment confronté au caractère insaisissable et incompréhensible d'une très grande partie du réel, et à la conscience des limites de nos propres points de vue, forcément partiels, sur les choses.  Dire « tout est relatif «, c'est d'une certaine manière se désengager de la pensée, refuser de choisir une position sur un problème en raison d'une incapacité ressentie ou imaginée plutôt que prouvée, incompréhension provoquée par une conscience du caractère changeant du monde. Alors une telle attitude n'a rien de productif, elle est un simple refus de s'impliquer, celui qui l'adopte reste en marge des choses. Il est difficile de soutenir cette position comme s'il s'agissait d'une conception philosophique rigoureuse.

Mais on peut aussi entendre « tout est relatif « dans un sens plus philosophique, qui reposerait sur une définition rigoureuse du concept de relativité et correspondrait à une vision du monde élaborée sur la base de l'observation du caractère fluctuant des choses – il s'agirait pour cette conception de définir la place de l'homme et l'ordre du monde en tenant compte de cette fluctuation : confronter l'homme à cette fluctuation, l'observer, en découvrir éventuellement certaines lois, mais ne pas s'en désengager.

Il semble ainsi y avoir deux niveaux différents de l'expression « tout est relatif «. On pourrait préciser l'objectif et définir à quelles conditions et dans quels domaines il est pertinent et « sérieux « de soutenir que tout est relatif.

« toute chose, et donc de ce principe aussi, c'est faire preuve d'une « grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort du terme. Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulement quelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or,précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruitaussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. Poussée jusqu'à l'absurde le relativisme des choses rend tout jugement, toute loi impossible, cependant, il s'appuie aussi sur cette idée que lemonde m'est intime : "La conscience et le monde sont donnés d'un même coup: extérieur par essence à la conscience, le monde est, par essence, relatif à elle." Sartre, Situations . Deuxième partie : Le concept de vérité Le mot même de vérité ne renvoie pas à un sens subjectif, il renvoie à une vérité, sous entendu, l'unique.

Parexemple si je commets une erreur aux yeux de certaines personnes, rien ne me prouve que c'est eux qui détiennentla vérité et dans ce cas-là je peux me défendre de mon acte en disant que c'est eux qui sont dans l'erreur puisqu'ily a l'absence totale d'une seule et unique vérité.

De plus s'il n'existe pas de vérité absolue, et que tout est relatif iln'y a plus de pensée.

Car à quoi cela servirait-il d'essayer de trouver la vérité s'il n'en existe pas ? Dans ce caschacun penserait par soi-même et il n'y aurait plus de réflexion collective à la recherche d'une réponse commune.

Socrate ne pourrait donc plus réunir de disciples en essayant de les amener à trouver la vérité puisque ces dernierslui opposeraient leurs vérités individuelles.

De plus, engendrant la destruction de la pensée, cela mènerait aussi à laperte des sciences.

Pourquoi philosopher s'il n'y a pas de vérité absolue ? Troisième partie : Relativiser le relatif Ainsi soutenir que « tout est relatif» est en lui-même relatif.

On peut dire que dans certains contextes, certaineschoses peuvent être relatives aux individus mais qu'il existe aussi beaucoup d'autres sphères dans lesquelles lasubjectivité est un obstacle quant à la recherche de la vérité.

La notion de relatif a eu une grande fécondité àl'époque des Lumières, elle a notamment permis de contester violemment l'esclavage justifié selon un point de vueethnocentrique.

La plupart des textes comme Les lettres persanes ou Candide traduisent cette volonté chez Montesquieu ou chez Voltaire d'appeler à conscience claire qu'il n'y a pas de modèles politiques ou religieuxapplicables universellement.

On a donc affaire là à une autre application de la notion : elle vaut comme garde-foucontre l'impérialisme idéologique. D'ailleurs l'idée est largement discutée chez Lévi-Strauss lorsqu'il s'agit de soupeser la « valeur » des sociétés et dedéterminer s'il existe une hiérarchie entre elles.. »

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