Devoir de Philosophie

Peut-on identifier l'activité de la pensée au fonctionnement du cerveau ?

Publié le 28/03/2004

Extrait du document

En effet que l'esprit soit déterminé par la matière n'est pas une raison pour désirer se vautrer régressivement dans un matérialisme vulgaire. Que le supérieur (l'esprit) s'explique donc par l'inférieur (la matière) n'empêche nullement de désirer le supérieur - cela permet même de savoir pourquoi on le préfère. Le cerveau humain est la réalité la plus complexe de l'univers. S'il est vrai que les neurosciences apportent quelques éléments positifs à la compréhension des mécanismes mentaux, elles ne parviennent pas à expliquer comment le cerveau est capable d'inventer les mathématiques, de composer une symphonie. Au sujet des passions humaines, de la complexité des sentiments, les neurosciences sont bien obligées d'avouer leur ignorance. Jean-Pierre Changeux dans L'homme neuronal affirme que le cerveau fonctionne comme un ordinateur, c'est-à-dire par traitement de l'information, dont l'esprit en est en quelque sorte le programme. Le cerveau n'est pas une machine S'il en était une, il serait simple de le programmer. Il serait également possible de le réparer. Or, les pédagogues, les psychiatres savent très bien qu'il est vain de se faire une idée aussi simpliste du cerveau. La pensée, l'expérience ne cesse de le montrer, ne se laisse pas ramener à l'organe qui en est le siège: c'est-à-dire le système nerveux central.

« Il faut se méfier des tendances réductrices de la sciencePour le matérialisme, l'esprit n'est pas un principe, mais s'explique par autre chose que lui-même : il est l'effetou le résultat de processus matériels économiques (Marx), mais aussi atomiques (Épicure), pulsionnels etsexuels (Freud), cérébraux (neurosciences)...

Le supérieur s'explique alors par l'inférieur.

Mais le primat de lamatière (comme cause) n'empêche nullement la primauté de l'esprit (comme valeur).

En effet que l'esprit soitdéterminé par la matière n'est pas une raison pour désirer se vautrer régressivement dans un matérialismevulgaire.

Que le supérieur (l'esprit) s'explique donc par l'inférieur (la matière) n'empêche nullement de désirer lesupérieur — cela permet même de savoir pourquoi on le préfère.Le cerveau humain est la réalité la plus complexe de l'univers.

S'il est vrai que les neurosciences apportentquelques éléments positifs à la compréhension des mécanismes mentaux, elles ne parviennent pas à expliquercomment le cerveau est capable d'inventer les mathématiques, de composer une symphonie.

Au sujet despassions humaines, de la complexité des sentiments, les neurosciences sont bien obligées d'avouer leurignorance.

Jean-Pierre Changeux dans L'homme neuronal affirme que le cerveau fonctionne comme unordinateur, c'est-à-dire par traitement de l'information, dont l'esprit en est en quelque sorte le programme. Le cerveau n'est pas une machineS'il en était une, il serait simple de le programmer.

Il serait également possible de le réparer.

Or, lespédagogues, les psychiatres savent très bien qu'il est vain de se faire une idée aussi simpliste du cerveau.

Lapensée, l'expérience ne cesse de le montrer, ne se laisse pas ramener à l'organe qui en est le siège: c'est-à-dire le système nerveux central. La pensée est la vieBergson, dans L'Evolution créatrice, définit la vie comme la conscience même, avec toutes ses virtualitéspossibles.

Tout comme la conscience, elle est un effort continuel pour se libérer de la matière.

La vie del'esprit, l'intelligence qui anime l'homme sont l'expression d'un «élan vital» qui ne se réduit pas à la somme deséléments qui composent le cerveau. Jean-Pierre Changeux, dans L'Homme neuronal, tente de montrer qu'il n'y a rien d'immatériel dans le psychismehumain, que son explication se résume à l'étude de l'activité des neurones.

Bien qu'homme de science, il nesoutient rien de moins qu'une thèse strictement philosophique, dans la mesure où il part d'un présupposé: iln'est pas utile de se référer à la notion d'«esprit» pour comprendre les phénomènes de pensée.

Se fondant sur des données d expérience, l'auteur aboutit à des conclusions qui n'ont plus rien de scientifique, mais quiressemblent fort à des prises de position idéologiques et quasi métaphysiques.

S'il ne faut pas rejetersystématiquement l'apport des neurosciences, si cet apport peut nourrir la réflexion philosophique, il estdangereux, voire condamnable, d'affirmer un point de vue en détournant de leur but un certain nombre d'études strictement scientifiques. Selon une hypothèse aujourd'hui communément acceptée par les spécialistes, le langage articulé et la pensée sontnés d'un développement spécifique du cerveau, lequel est lui-même en grande partie un effet indirect de la stationdebout adoptée par Homo erectus, l'un de nos lointains ancêtres.

La station droite que l'homme est le seul de tousles mammifères à avoir acquise est donc peut-être la particularité physique qui, par toute une série d'événements etde bouleversements dérivés, a fini par faire d'un certain primate un être parlant, intelligent, et donc un philosophe.Le mammifère ne vit pas seulement près du sol; ii est comme plaqué sur lui.

L'homme est le seul à faire face aumonde, à le considérer comme un objet à comprendre et un défi à relever.

Le langage articulé — c'est-à-dire lacapacité à émettre des sons qui combinent des voyelles et des consonnes de manière à former les mots d'unephrase et les phrases d'un discours, capacité dont l'homme est le seul détenteur — ne serait sans doute jamaisapparu sile cerveau n'avait réservé certaines zones spécialisées pour elle.

Or, cette spécialisation est le résultat d'une suitede mécanismes physiologiques dont l'être humain a été le bénéficiaire mais non bien sûr l'auteur.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles