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Peut-on comprendre autrui

Publié le 10/05/2015

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Autrui (alter, en latin) signifie « les autres » dans le langage courant, « celui qui n'est pas moi », disait Sartre. Ce concept définit celui que je rencontre en face de moi, qui a un corps, un visage, un regard, une voix, des gestes. C'est un individu singulier qui peut m'être étranger mais que je reconnais car il est, comme moi, doté d'une conscience. D'autre part, je suis aussi un autre : pour l'autre, autrui, c'est moi. Comprendre, c'est l'idée d'une connaissance théorique. Comprendre autrui, c'est dire qui il est, être capable de définir les contours de son identité, retrouver le sens de son comportement et de ce qu'il éprouve. Les autres sont pour moi des volumes dans l'espace à travers lesquels je me fraye un chemin quand je marche dans la rue et des personnes humaines dont je ne peux écraser les pieds, ni toucher certaines parties du corps. C'est le respect qui consiste à traiter l'autre comme une personne humaine. Il sembl...

« tout homme, « d'entrer » dans les états affectifs de l'autre.

Lorsque nous faisons des réflexions du genre : « à sa place, j'aurai fait cela », nous jugeons l'autre, nous reconstruisons ses pensées pour pouvoir comprendre. Cela revoit aux phénomènes de l'empathie et de la sympathie.

On comprendrait donc naturellement les sensations et les sentiments d'autrui.   Il serait pourtant naïf de croire que la compréhension d'autrui est facile.

Freud disait : « Le Moi n'est pas maître dans sa propre maison.

» Il fait, ici, référence à l'inconscient, qui détermine la partie la plus importante de notre identité.

Étant donné que nous ne sommes pas en mesure de nous connaître parfaitement nous-même, comment pourrait-on comprendre autrui ?   Autrui est, comme moi, un être à part entière, qui a une conscience comme un inconscient.

Ces goûts, ces sentiments et sa perception de la vie sont uniques et n'appartiennent qu'à lui.

Nous ne pouvons pas connaître l'autre comme nous connaissons un objet et cela simplement parce qu'il n'est pas une chose mais une conscience.

Nous ne saisissons d'autrui que ce que nous voyons de lui, que ce qu'il veut bien nous montrer. Autrui peut donc me tromper.

Par exemple, il peut se comporter d'une certaine façon et me fait croire que c'est dans son habitude pour m'impressionner.

De plus, je suis aussi un obstacle à ma compréhension d'autrui.

Puisque ma conscience me fait voir le monde à travers mes propres yeux, autrui serait donc celui que je vois et non celui qu'il est réellement.

Il se pourrait également que nous transformions la réalité en fonction de ce que l'on attend ou que l'on craint.

On attribue alors à autrui des motivations qui ne sont pas les siennes pour tenter d'expliquer son comportement.

Ainsi nous ne pouvons interpréter que ses dires et ses actions.

C'est pourquoi Malebranche a dit : « Ainsi la connaissance que nous avons des autres hommes est fort sujette à l'erreur si nous n'en jugeons que par les sentiments que nous avons de nous-mêmes.

»   En conclusion, nous pouvons dire qu'il est impossible d'établir une totale compréhension d'autrui à partir de son comportement, soit, la seule chose que nous voyons de lui, car il peut mentir et son comportement diffère. »

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