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Orléans, maisons d'

Publié le 19/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Orléans, maisons d', nom qui fut porté dans l’histoire par quatre maisons princières capétiennes ; des représentants de deux d’entre elles accédèrent au trône de France, avec les Valois Louis XII et François Ier, dont les descendants régnèrent jusqu’en 1589, puis avec Louis Philippe Ier, issu des Bourbons.

2   LIGNES ISSUES DES VALOIS

En 1344, les fils de Philippe IV le Bel étant morts sans descendance, Philippe, comte de Valois, petit-fils de Philippe III le Hardi, accéda au trône sous le nom de Philippe VI. Le nouveau souverain créa alors le titre de duc d’Orléans pour son fils cadet Philippe, conformément à une tradition remontant aux Capétiens directs, qui consistait à donner en apanage aux fils puînés des territoires pris sur le domaine royal. Après les duchés d’Anjou, d’Artois, de Berry et de Bourgogne, le duché d’Orléans s’ajouta ainsi à la liste des apanages du royaume de France. Ces apanages ne pouvaient être transmis qu’en ligne directe masculine : en cas d’extinction de la descendance masculine du premier apanagiste, le duché revenait au domaine royal et pouvait ainsi être réattribué. Ainsi, la première maison d’Orléans s’éteignit en 1375 avec la mort de son titulaire, qui n’eut pas d’héritier.

La deuxième maison d’Orléans, dite Valois-Orléans, eut comme fondateur Louis Ier, duc d’Orléans, fils de Charles V le Sage, lui même petit-fils de Philippe VI. Elle joua un rôle politique très important, son premier chef, époux de Valentine Visconti qui apporta à cette branche des droits sur le Milanais, ayant tenté de s’emparer du pouvoir à la faveur de la folie de son frère Charles VI. Son fils, le poète Charles d’Orléans, qui lui succéda comme duc d’Orléans, fut l’un des chefs du parti des Armagnacs pendant la guerre de Cent Ans. Son fils Louis II, duc d’Orléans, fut couronné roi de France en 1498 sous le nom de Louis XII. Mort sans postérité en 1515, ce dernier eut pour successeur son cousin, François, comte d’Angoulême puis duc de Valois, chef de la branche Valois-Angoulême, descendant de Louis Ier d’Orléans, qui régna sous le nom de François Ier. Le duché d’Orléans fut alors réuni à la couronne, même s’il fut parfois donné en apanage à des princes qui moururent sans postérité.

3   LIGNES ISSUES DES BOURBONS

La troisième maison d’Orléans n’eut qu’un représentant en ligne masculine, en la personne de Gaston d’Orléans, fils d’Henri IV et frère cadet de Louis XIII. Longtemps héritier présomptif de la couronne jusqu’à la naissance de son neveu Louis XIV en 1638, il ne cessa de comploter contre Richelieu et fut également mêlé aux troubles de la Fronde, à l’instar de sa fille, Anne Marie Louise, duchesse de Montpensier, qu’on appelait la Grande Mademoiselle et qui fut l’épouse du duc de Lauzun.

C’est le frère de Louis XIV, Philippe d’Anjou, couramment appelé Monsieur, qui fut le fondateur de la quatrième maison d’Orléans, toujours représentée aujourd’hui. Marié en premières noces à Henriette Anne d’Angleterre pour laquelle Bossuet composa un éloge funèbre demeuré célèbre, il eut de sa seconde épouse, Charlotte-Élisabeth de Bavière, princesse Palatine, un fils, Philippe II d’Orléans. Celui-ci fut régent de France pendant la minorité de Louis XV et épousa une fille naturelle de Louis XIV et de Mme de Montespan. Grand seigneur libertin et débauché, ennemi de l’absolutisme, il réunit dans sa personne certains des traits qu’on retrouva chez ses descendants, qui se tinrent volontiers éloignés de la cour et y gagnèrent une réputation de libéralisme. Son petit-fils, Louis-Philippe, fut ainsi avec sa maîtresse, Mme de Montesson, le centre d’une petite cour brillante et volontiers frondeuse qui se tenait au château de Bagnolet. De son mariage avec Louise Henriette de Bourbon-Conti, il avait eut une fille, épouse de Louis Henri Joseph, prince de Condé, et un fils, Louis Philippe Joseph d’Orléans, dit Philippe Égalité, fastueux prince d’Ancien Régime, qui soutint avec enthousiasme la Révolution française, vota la mort de son cousin, le roi Louis XVI, mais fut par la suite guillotiné avec les Girondins.

L’heure de gloire de la quatrième maison d’Orléans devait sonner avec la Révolution de 1830 : après la chute de Charles X, la Chambre des députés désigna en effet le fils de Philippe Égalité, Louis-Philippe, comme roi des Français, et l’appela à régner sous le nom de Louis-Philippe Ier. Ce règne de dix-huit ans, qui fut marqué par l’expansion du capitalisme dans le cadre de la révolution industrielle, vit le triomphe d’une bourgeoisie qui se reconnaissait dans l’orléanisme, à la fois libéral et favorable aux milieux d’affaires. Louis-Philippe fut cependant renversé par la révolution de 1848, qui marqua, pour les descendants des Capétiens, la fin d’une succession presque ininterrompue depuis 987.

La descendance de Louis-Philippe, à laquelle se rattachent par les femmes les actuelles maisons royales de Belgique et de Bulgarie, s’est divisée en plusieurs branches : la branche aînée, à laquelle appartient Henri, comte de Clermont (et fils du comte de Paris), actuel prétendant au trône ; celles de Joinville et d’Aumale, aujourd’hui éteintes ; celle des Montpensier, qui furent infants d’Espagne ; enfin, celle des Nemours, dont un rameau, allié à la famille impériale du Brésil, porte le nom d’Orléans-Bragance.

L’avènement de Louis-Philippe avait divisé le courant monarchiste français entre légitimistes, favorables aux Bourbons en ligne directe, qui considéraient Louis-Philippe comme un usurpateur (régicide de surcroît), et les orléanistes, partisans de Louis-Philippe et de sa descendance. La querelle des orléanistes et des légitimistes se poursuivit pendant toute la seconde moitié du XIXe siècle et affaiblit considérablement les intérêts du camp monarchiste. Son unité fut cependant réalisée lorsque Henri V, comte de Chambord, chef du parti légitimiste, désigna avant sa mort (1883) Louis-Philippe, comte de Paris, fils du duc de Chartres et petit-fils de Louis-Philippe Ier, pour lui succéder dans l’ensemble de ses droits dynastiques. Certains monarchistes considèrent cependant que le prétendant légitime est le duc d’Anjou, descendant en ligne directe de Louis XIV par le petit-fils de celui-ci, Philippe V, roi d’Espagne.

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