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ORAISONS FUNÈBRES, de Bossuet

Publié le 11/03/2019

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ORAISONS FUNÈBRES, de Bossuet, parues en 3 recueils en 1672, 1680, 1689 (cette édition établie par Bossuet lui-même réunissant les 6 discours concernant des personnes de sang royal), et dans leur intégralité en 1731. Bossuet prononça 12 éloges funèbres : ceux d'Yolande de Monterby, abbesse du Pe-tit-Clairvaux (1656), d'Henry de Gour-nay (1658), du P. Bourgoing, supérieur général de l'Oratoire (1662), de Nicolas Cornet, grand maître du collège de Navarre (1666), d'Anne d'Autriche

 

(1667), d'Henriette de France (1669), d'Henriette d'Angleterre (1670), de Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV (1683), d'Anne de Gonzague, princesse palatine (1685), du chancelier Le Tellier (1686), de Mme du Bled d'Huxelles, abbesse de Faremoutiers (1686), du Grand Condé (1687). Les oraisons consacrées à Anne d'Autriche et à Mme d'Huxelles sont aujourd'hui perdues. Au milieu des catafalques baroques et des extravagantes et éphémères architectures funèbres chères au Grand Siècle, un rappel des vanités terrestres et des manifestations de la Providence, dominé par « ces grands mots de temps et de mort, qui retentissent dans les abîmes silencieux de l'éternité » (Chateaubriand, Génie du christianisme, III, 4).

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« ORAISONS FUNÈBRES PRÉLIMINAIRES 1.

Innovations de Bossuet.

Sans faire l'histoire de l'oraison funèbre chez les Egyptiens, les Grecs, les Latins,au moyen âge, au XVI• siècle et au XVII• siècle (1), il nous suf· fi ra de dire~ue, avec Bossuet, l'oraison funèbre devient com­ plexe: elle tient à la poésie, par l'imagination et le sentiment (enthousiasme et pitié) ; à l'histoire, par le -récit des faits ; à la politique, par lesjugements portés sur la conduite des personnages ; à la morale, par la peinture des caractères ; et surtout à la religion, parce que Bossuet se propose avant tout de faire un sermon sur la mort.

1 o Le poète plein d'imagination et de sensibilité, nous l'avons déjà vu dans les Sermons.

Le poète lyrique ap­ paraît bien dans l'exorde de l'oraison de Marie-Thérèse; le poète épique, dans le récit de la bataille de Rocroy ; le poète dramatique, dans le passage sur la mort de Madame .

.

Du reste, d'une manière générale, Bossuet ne craint pas de · se mettre dans ses Oraisons (cf.

p.

480).

Ce caractère de ·personnalité que nous recherchons aujourd'hui dans les œu· vres littéraires se trouve déjà dans celles de Bossuet, etSaint­ Evremond l'avait remarqué lorsque, après la lecture des oraisons funèbres de la reine d'Angleterre et de Madame, il disait de l'orateur : « Il imprime son caractère en tout ce qu'il dit».

2o Ce poète est historien , et, comme tel, il faut l'étudier (1) L'oraison funèbre est un discours religieux dest\n~ à louer un mort et à tirer ,de !'~loge une leçon morale.

Chez les Egyptiens elle est plutôt un jugement qu'un éloge ; chez les · Grecs elle a un caractère démocratique (éloge des guerriers de Samos par Périclès, des guerriers .

de Chéronée par Démosthène); chez les Romains, sous la République, elle a un caractère aristocratique; sous l'Empire, elle devient un men~ solli\'eofficiel.

Èlle fut re11ouveUe par le G/!,ristianisme et les Pères de l'i!lglise .. »

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