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moderne, art - peinture.

Publié le 15/05/2013

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moderne, art - peinture. 1 PRÉSENTATION moderne, art, ensemble de la production artistique de la première moitié du XXe siècle. L'art moderne désigne de manière générale les mouvements, les styles et les écoles dont le point commun est d'être en rupture plus ou moins affirmée avec les canons esthétiques en vigueur depuis la Renaissance. L'ensemble de la production artistique postérieure à l'art moderne est communément appelé art contemporain. 2 ORIGINES DE L'ART MODERNE Les sources de l'art moderne sont à situer vers 1863, date à laquelle Édouard Manet expose son Olympia, peinture d'un nu qui marque une nette rupture avec les conventions plastiques de l'époque et ouvre la voie à ce qui devient une préoccupation croissante pour le fait pictural lui-même. La manière de peindre la toile vient alors au premier plan, et l'oeuvre importe plus que le sujet qu'elle représente. L'autonomie ainsi conquise par Édouard Manet est reconduite par les impressionnistes, particulièrement par Camille Pissarro, Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir et Alfred Sisley qui, en peignant presque exclusivement le monde naturel, cherchent à rendre les sensations produites dans l'oeil par les jeux de lumière sur les objets, plutôt que le réalisme de ces derniers. Peu après, les postimpressionnistes, notamment Paul Signac et Georges Seurat, donnent une importance encore plus grande à la touche des impressionnistes, puisque, au lieu de mélanger, ils divisent les touches et les juxtaposent sur la toile en une irisation de points. Paul Gauguin radicalise les formes, utilise arbitrairement la couleur (cheveux verts, arbres bleus), et travaille en aplats de telle façon que la perspective semble presque disparaître de certaines de ses toiles. Les distorsions de la ligne et les couleurs vives dans l'oeuvre de Vincent Van Gogh ont alors une incidence importante sur les expressionnistes allemands (Die Brücke et Der Blaue Reiter). L'influence de Paul Cézanne a été par ailleurs déterminante, surtout pour les cubistes, quant à la construction par plans de la toile et quant à la répartition des couleurs par un système de modulations. Ces multiples remises en question de la plupart des principes esthétiques que l'on croyait immuables contribuent à la révolution esthétique du début du siècle et provoquent l'émergence d'une kyrielle de styles et de mouvements, que l'on nomme les avant-gardes historiques, dont les plus importants sont le fauvisme, l'expressionnisme, le cubisme, le futurisme, le dadaïsme, De Stijl, le constructivisme et le surréalisme. 3 PRINCIPAUX MOUVEMENTS 3.1 Le fauvisme Le fauvisme est le premier mouvement d'avant-garde du XXe siècle. Délaissant le modèle de la nature, les fauves veulent exprimer leur personnalité sur la toile et, dans ce but, accordent à la suite de Paul Gauguin une place fondamentale à la couleur, écartant ainsi le dessin et le modelé. Les fauves travaillent dans le style de l'esquisse et dans le non-fini, réalisant des toiles rapidement brossées et rythmées. C'est à cause de l'utilisation de couleurs criardes que le nom de fauves leur est donné par le critique Vauxcelles, à l'occasion de l'exposition qui se tient en 1905 au Salon d'automne. Ce groupe comprend Henri Matisse, André Derain, Maurice de Vlaminck et Georges Braque, ainsi que le Néerlandais Kees Van Dongen. 3.2 L'expressionnisme 3.2.1 Die Brücke À la même époque, mais ignorant encore tout des fauves, un groupe de jeunes artistes se constitue à Dresde, en Allemagne, sous le nom de Die Brücke (« le Pont «). Les principaux membres de cette association artistique sont Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Karl Schmidt-Rottluff, Max Pechstein, Otto Mueller et Emil Nolde. Subissant l'influence de Van Gogh et de l'artiste norvégien Edvard Munch, ils peignent avec des couleurs pures, très vives, des sujets classiques comme le nu, les natures mortes, les paysages ou les portraits. Contrairement aux oeuvres des fauves, qui révèlent une certaine sérénité, les artistes de Die Brücke représentent l'inquiétude, les souffrances de l'être humain, le mal de vivre. Ils introduisent dans leurs oeuvres des éléments de l'art d'Afrique noire et de l'art d'Océanie, qu'ils ont découverts grâce aux expositions du musée ethnographique de Dresde, s'inspirant, comme les fauves, de certaines audaces de l'art primitif. Die Brücke forme la première composante de l'expressionnisme allemand. 3.2.2 Der Blaue Reiter Le second groupe, Der Blaue Reiter (« le Cavalier Bleu «), est constitué en 1911 à Munich par les peintres Wassily Kandinsky, émigré russe, Franz Marc et Alexeï von Jawlensky. Ils accordent une grande part aux couleurs pures et révèlent une nette inclination pour l'abstraction des formes. Leur expressionnisme est cependant fortement lié à une spiritualisation de celles-ci, notamment sous l'influence de la pensée esthétique de Kandinsky, développée dans son essai Du spirituel dans l'art (1911). 3.3 Le cubisme L'intérêt porté à la sculpture primitive joue également un rôle dans la formation du cubisme. Dans certaines de ses oeuvres protocubistes, comme les Demoiselles d'Avignon (1907, Museum of Modern Art, New York), Pablo Picasso s'inspire d'images de masques africains et d'éléments de la sculpture ibérique. Avec Georges Braque, entre 1907 et 1914, il crée le cubisme, style très influent en ce début de siècle. À ses débuts, le cubisme -- qui rejette la perspective -- met en valeur la surface bidimensionnelle du tableau en rabattant les plans, c'est-à-dire que la toile présente simultanément des figures sous plusieurs facettes mais sur le même plan. Cette manière de peindre fait partie de la première période (1909-1912) appelée « cubisme analytique «, pendant laquelle les artistes s'attachent à décomposer et à fragmenter les objets et les figures. La seconde phase, appelée « cubisme synthétique « (1912-1914), est issue de la technique du collage. Des matériaux divers comme le bois, le papier peint, la toile cirée, les journaux, le sable ou les plumes sont collés sur la toile, jouxtant des parties qui sont peintes. L'objet réel, et non plus représenté, est introduit pour la première fois dans une oeuvre d'art. Picasso réalise cela pour la première fois avec la Nature morte à la chaise cannée (1912). Bien que les formes restent fragmentées et plates, la couleur joue un rôle plus important dans le cubisme synthétique, et la réalité des éléments collés donne un point d'ancrage visuel au spectateur dans une peinture qui a alors tendance à devenir de plus en plus abstraite. Le cubisme a d'autres représentants, dont les plus importants sont Juan Gris, Fernand Léger, Robert Delaunay et Sonia Delaunay. De nombreux sculpteurs du début du siècle, dont Alexander Archipenko, Raymond Duchamp-Villon et Jacques Lipchitz, sont influencés par le cubisme. Ces sculpteurs travaillent le corps humain en mettant en valeur les plans géométriques. Lipchitz est par ailleurs devenu, dans ses dernières oeuvres, plus expressionniste et a réalisé des sculptures dynamiques et lyriques à partir de thèmes tirés de la Bible et des mythes anciens. 3.4 Le futurisme Le futurisme est fondé officiellement lorsque son créateur, l'écrivain Filippo Tommaso Marinetti, en publie le manifeste dans le Figaro en 1909. D'abord mouvement littéraire, il se transforme rapidement en mouvement pictural et sculptural, lorsque des artistes cubistes Gino Severini, Umberto Boccioni, Carlo Carrà et Giacomo Balla rejoignent Marinetti en 1910. Fascinés par les innovations techniques, par la puissance des machines et par la dynamique des grandes villes, les futuristes cherchent à rendre la perpétuelle mouvance de la réalité et à exprimer la valeur émotionnelle du mouvement dans l'espace-temps plutôt qu'à le reconstituer optiquement. 3.5 L'abstraction L'art abstrait, qui se développe simultanément autour des années 1910 en divers lieux géographiques et chez divers artistes qui ne sont pas en contact, est représenté principalement par Wassily Kandinsky, Franti?ek Kupka, Robert Delaunay, Piet Mondrian et Kazimir Malevitch. Ces oeuvres très diverses et comportant des projets très différents ont en commun de ne pas représenter d'éléments appartenant à la réalité visible et matérielle. On peut distinguer dans l'art abstrait deux tendances principales, celle qui privilégie des formes organiques, gestuelles et spontanées -- comme certaines oeuvres de Kandinsky -- et celle qui développe des formes géométriques plus construites et maîtrisées, comme dans les tableaux de Mondrian ou de Malevitch. Dans les deux cas, les oeuvres sont de pures constructions artificielles qui, pour la première fois dans l'histoire de l'art, ne doivent rien aux objets extérieurs. Les principes abstraits et géométriques du néoplasticisme ont été assimilés par le groupe Abstraction-Création, notamment par Alexander Calder, dont les premières constructions abstraites en fil de fer et l'usage des couleurs primaires dans ses mobiles et ses stabiles doivent beaucoup à Mondrian. Parmi les autres sculpteurs abstraits figurent les Américains Seymour Lipton, Isamu Noguchi, David Smith. 3.6 Les « ready-made « de Marcel Duchamp Rejetant, quant à lui, les techniques traditionnelles de la sculpture, Marcel Duchamp réalise son premier « ready-made « en 1913 -- un simple objet d'usage quotidien est choisi par l'artiste, sorti de son contexte et nommé oeuvre d'art -- et en présente quelques autres durant les années suivantes : porte-bouteilles, pelle à neige, portemanteau. À peu près à la même époque, d'autres artistes comme Pablo Picasso, Max Ernst et Man Ray commencent également à incorporer à leurs oeuvres des objets récupérés. Ces objets prennent souvent une apparence étrange, surréaliste, comme dans Cadeau de Man Ray (1921, Museum of Modern Art), un fer à repasser garni de clous à sa base, mais tous les sculpteurs surréalistes n'utilisent pas des objets récupérés. 3.7 Dada Le mouvement Dada est fondé à Zurich en 1916, pendant la Première Guerre mondiale, par des écrivains (Hugo Ball, Tristan Tzara, Richard Huelsenbeck) et des plasticiens (Marcel Janco, Hans Richter, Christian Schad, Jean Arp et Sophie Taeuber) qui condamnent le conflit. Dada, nom trouvé au hasard dans le dictionnaire, est avant tout une révolte contre la vie, une attitude qui prend l'apparence de manifestations « anti-artistiques « (théâtre, performances, ballets, danses, lectures) afin de condamner la culture occidentale sous toutes ses formes artistiques. Bien que les artistes dadaïstes ne veuillent pas reconstituer un système artistique ou théorique de plus, l'esprit dada s'étend rapidement à d'autres pays, et l'on voit naître des branches du mouvement à New York (1915-1921) autour de Marcel Duchamp, Francis Picabia et Man Ray, à Berlin (1918-1923) avec John Heartfield et Raoul Hausmann, à Cologne (1918-1922), avec Jean Arp et Max Ernst et enfin à Paris, grâce à la revue de Picabia, 391. 3.8 De Stijl Né aux Pays-Bas en 1917 avec le lancement par Theo Van Doesburg de la revue du même nom, De Stijl (« le Style «) réunit des personnalités comme les peintres et sculpteurs Piet Mondrian, Bart Van der Leck, Friedrich Vordemberge-Gildewart, Georges Vantongerloo, César Domela et Vilmos Huszár, et les designers et architectes Gerrit Rietveld, Jacobus Pieter Oud, Robert Van't Hoff et Frederik Kiesler. Ce mouvement cherche à créer un style universel et harmonieux adapté à tous les aspects de la vie contemporaine (de la planification urbaine à la conception de meubles, de la peinture à la sculpture), lequel doit également devenir un projet de société. Par la suite, Mondrian crée le néoplasticisme qui, tout en reprenant les trouvailles formelles de De Stijl, développe des théories plus mystiques et spiritualistes quant au rôle dévolu à l'art abstrait. 3.9 Le constructivisme Le constructivisme est un mouvement russe réunissant des peintres et des sculpteurs, lesquels réalisent uniquement des oeuvres abstraites, et qui atteint sa pleine maturité entre 1917 et 1924. La principale particularité du constructivisme est l'affirmation du sens dans la forme elle-même, la recherche de la forme pure « en tant que telle «, ainsi que la revendication des vertus du matériau qui conditionne l'oeuvre, en détermine la forme et lui dicte ses procédés. Les artistes les plus importants de ce mouvement sont Vladimir Tatline, célèbre pour son projet de Monument pour la IIIe Internationale (1919-1920, maquette, Musée russe, Saint-Pétersbourg), Aleksandr Rodtchenko, El Lissitzky, qui diffusent les idées constructivistes à travers l'Europe occidentale, ainsi que les frères Naum Gabo et Anton Pevsner, qui ont exercé une influence considérable sur l'art abstrait américain. 3.10 Le surréalisme Alors que le mouvement Dada s'essouffle dès 1922, certains de ses participants se tournent vers un nouveau mouvement, le surréalisme, fondé par André Breton lors de la publication du Manifeste du surréalisme en 1924. Breton y affirme principalement la supériorité de l'inconscient sur le conscient et l'importance des rêves dans la création artistique, qu'elle soit littéraire ou plastique. C'est cet intérêt commun pour les processus inconscients, spontanés, irrationnels qui fait le lien entre les nombreux surréalistes comme Max Ernst, Salvador Dalí, René Magritte, Paul Delvaux, Man Ray, André Masson, Yves Tanguy ou Joan Miró. Alberto Giacometti a donné sa principale expression sculpturale au surréalisme avant d'apporter une oeuvre singulière dans laquelle les corps hallucinants et allongés expriment l'isolement de l'individu moderne. 3.11 Les avant-gardes américaines Avant les années 1940, tous les styles et les mouvements picturaux de la période moderne sont nés en Europe avant de se développer aux États-Unis. La grande exposition internationale de l'Armory Show, organisée à New York en 1913, un événement culturel et esthétique d'importance pour les artistes américains, est le point de départ de l'histoire de l'art moderne aux États-Unis. L'assimilation du cubisme par les Américains donne naissance à des variantes telles que le synchronisme ou le précisionnisme. Le premier est un style abstrait, développé par Morgan Russel et Stanton Macdonald-Wright, qui met l'accent sur le rythme des couleurs ; le second, un réalisme stylisé caractérisé par une précision extrême du détail et où l'aplatissement des objets et de l'espace pictural propre au cubisme est modifié. Charles Demuth, Georgia O'Keeffe et Charles Sheeler sont les principaux représentants de ce style. Leurs thèmes favoris sont les gratte-ciel, les granges et les paysages industriels. La veine cubiste est également reprise par Stuart Davis, dont les tableaux évoquent le jazz par leur combinaison rythmique de lettres et de plans de couleurs éclatants. Enfin, l'ouverture du Museum of Modern Art, fondé à New York en 1929, lequel présente des oeuvres européennes et russes, a une forte incidence sur la sensibilité de la jeune génération d'artistes. 3.11.1 Réalistes et régionalistes Bien que le modernisme européen soit peu à peu accepté aux États-Unis, les années 1930 sont une période de réaction et de rébellion contre les styles importés. Les réalistes urbains, comme Ben Shahn, Reginald Marsh et Wiliam Gropper, illustrent dans leurs peintures et dans leurs dessins les conditions économiques de la grande dépression qui a suivi la crise de 1929. Les régionalistes Grant Wood, Thomas Hart Benton et John Stewart Curry s'inspirent quant à eux de la vie et du folklore du Midwest rural. L'un des plus grands artistes réalistes est sans doute Edward Hopper, qui explore la solitude et l'isolement des habitants des petites villes. 3.11.2 L'expressionnisme abstrait Malgré la très forte influence exercée sur les artistes américains par les peintres surréalistes qui ont fui l'Europe pour s'installer aux États-Unis (notamment André Masson et Roberto Matta), des courants originaux émergent rapidement dans les années 1940. Le plus important est celui de l'expressionnisme abstrait (connu également sous le nom d'école de New York), qui comporte deux tendances : l'une qui s'intéresse à la peinture gestuelle, l'autre qui pratique une peinture plus géométrique. Bien que tentés pendant un temps par le subconscient, le symbolisme et le mythe, et influencés également par la technique surréaliste de l'automatisme, les peintres gestuels produisent des oeuvres très personnelles et totalement nouvelles, dans lesquelles l'action de peindre devient le sujet du tableau. C'est le cas des oeuvres de Jackson Pollock réalisées par le dripping, procédé qui consiste à faire goutter de la peinture sur la toile posée à même le sol, par des gestes plus ou moins maîtrisés. Cette approche gestuelle, mais avec d'autres techniques, est partagée par des artistes comme Willem de Kooning, Franz Kline, Hans Hofmann et Robert Motherwell. La seconde tendance est la color field painting (« peinture du champ coloré «), davantage métaphysique, dans laquelle le peintre applique de larges étendues de couleur, presque monochromes, sur la toile. Cette tendance est notamment représentée par Mark Rothko, Barnett Newman et Clyfford Still. Héritier direct de l'art moderne, l'art contemporain débute vers le milieu du XXe siècle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« La seconde phase, appelée « cubisme synthétique » (1912-1914), est issue de la technique du collage.

Des matériaux divers comme le bois, le papier peint, la toile cirée, les journaux, le sable ou les plumes sont collés sur la toile, jouxtant des parties qui sont peintes.

L’objet réel, et non plus représenté, est introduit pour la première fois dans une œuvre d’art.

Picasso réalise cela pour la première fois avec la Nature morte à la chaise cannée (1912).

Bien que les formes restent fragmentées et plates, la couleur joue un rôle plus important dans le cubisme synthétique, et la réalité des éléments collés donne un point d’ancrage visuel au spectateur dans une peinture qui a alors tendance à devenir de plus en plus abstraite.

Le cubisme a d’autres représentants, dont les plus importants sont Juan Gris, Fernand Léger, Robert Delaunay et Sonia Delaunay. De nombreux sculpteurs du début du siècle, dont Alexander Archipenko, Raymond Duchamp-Villon et Jacques Lipchitz, sont influencés par le cubisme.

Ces sculpteurs travaillent le corps humain en mettant en valeur les plans géométriques.

Lipchitz est par ailleurs devenu, dans ses dernières œuvres, plus expressionniste et a réalisé des sculptures dynamiques et lyriques à partir de thèmes tirés de la Bible et des mythes anciens. 3. 4 Le futurisme Le futurisme est fondé officiellement lorsque son créateur, l’écrivain Filippo Tommaso Marinetti, en publie le manifeste dans le Figaro en 1909.

D’abord mouvement littéraire, il se transforme rapidement en mouvement pictural et sculptural, lorsque des artistes cubistes Gino Severini, Umberto Boccioni, Carlo Carrà et Giacomo Balla rejoignent Marinetti en 1910.

Fascinés par les innovations techniques, par la puissance des machines et par la dynamique des grandes villes, les futuristes cherchent à rendre la perpétuelle mouvance de la réalité et à exprimer la valeur émotionnelle du mouvement dans l’espace-temps plutôt qu’à le reconstituer optiquement. 3. 5 L’abstraction L’art abstrait, qui se développe simultanément autour des années 1910 en divers lieux géographiques et chez divers artistes qui ne sont pas en contact, est représenté principalement par Wassily Kandinsky, František Kupka, Robert Delaunay, Piet Mondrian et Kazimir Malevitch.

Ces œuvres très diverses et comportant des projets très différents ont en commun de ne pas représenter d’éléments appartenant à la réalité visible et matérielle.

On peut distinguer dans l’art abstrait deux tendances principales, celle qui privilégie des formes organiques, gestuelles et spontanées — comme certaines œuvres de Kandinsky — et celle qui développe des formes géométriques plus construites et maîtrisées, comme dans les tableaux de Mondrian ou de Malevitch.

Dans les deux cas, les œuvres sont de pures constructions artificielles qui, pour la première fois dans l’histoire de l’art, ne doivent rien aux objets extérieurs. Les principes abstraits et géométriques du néoplasticisme ont été assimilés par le groupe Abstraction-Création, notamment par Alexander Calder, dont les premières constructions abstraites en fil de fer et l’usage des couleurs primaires dans ses mobiles et ses stabiles doivent beaucoup à Mondrian.

Parmi les autres sculpteurs abstraits figurent les Américains Seymour Lipton, Isamu Noguchi, David Smith. 3. 6 Les « ready-made » de Marcel Duchamp Rejetant, quant à lui, les techniques traditionnelles de la sculpture, Marcel Duchamp réalise son premier « ready-made » en 1913 — un simple objet d’usage quotidien est choisi par l’artiste, sorti de son contexte et nommé œuvre d’art — et en présente quelques autres durant les années suivantes : porte-bouteilles, pelle à neige, portemanteau.

À peu près à la même époque, d’autres artistes comme Pablo Picasso, Max Ernst et Man Ray commencent également à incorporer à leurs œuvres des objets récupérés.

Ces objets prennent souvent une apparence étrange, surréaliste, comme dans Cadeau de Man Ray (1921, Museum of Modern Art), un fer à repasser garni de clous à sa base, mais tous les sculpteurs surréalistes n’utilisent pas des objets récupérés. 3. 7 Dada Le mouvement Dada est fondé à Zurich en 1916, pendant la Première Guerre mondiale, par des écrivains (Hugo Ball, Tristan Tzara, Richard Huelsenbeck) et des plasticiens (Marcel Janco, Hans Richter, Christian Schad, Jean Arp et Sophie Taeuber) qui condamnent le conflit.

Dada, nom trouvé au hasard dans le dictionnaire, est avant tout une révolte contre la vie, une attitude qui prend l’apparence de manifestations « anti-artistiques » (théâtre, performances, ballets, danses, lectures) afin de condamner la culture occidentale sous toutes ses formes artistiques. Bien que les artistes dadaïstes ne veuillent pas reconstituer un système artistique ou théorique de plus, l’esprit dada s’étend rapidement à d’autres pays, et l’on voit naître des branches du mouvement à New York (1915-1921) autour de Marcel Duchamp, Francis Picabia et Man Ray, à Berlin (1918-1923) avec John Heartfield et Raoul Hausmann, à Cologne (1918-1922), avec Jean Arp et Max Ernst et enfin à Paris, grâce à la revue de Picabia, 391. 3. 8 De Stijl Né aux Pays-Bas en 1917 avec le lancement par Theo Van Doesburg de la revue du même nom, De Stijl (« le Style ») réunit des personnalités comme les peintres et sculpteurs Piet Mondrian, Bart Van der Leck, Friedrich Vordemberge-Gildewart, Georges Vantongerloo, César Domela et Vilmos Huszár, et les designers et architectes Gerrit Rietveld, Jacobus Pieter Oud, Robert Van’t Hoff et Frederik Kiesler.

Ce mouvement cherche à créer un style universel et harmonieux adapté à tous les aspects de la vie contemporaine (de la planification urbaine à la conception de meubles, de la peinture à la sculpture), lequel doit également devenir un projet de société.

Par la suite, Mondrian crée le néoplasticisme qui, tout en reprenant les trouvailles formelles de De Stijl, développe des théories plus mystiques et spiritualistes quant au rôle dévolu à l’art abstrait. 3. 9 Le constructivisme Le constructivisme est un mouvement russe réunissant des peintres et des sculpteurs, lesquels réalisent uniquement des œuvres abstraites, et qui atteint sa pleine maturité entre 1917 et 1924.

La principale particularité du constructivisme est l’affirmation du sens dans la forme elle-même, la recherche de la forme pure « en tant que telle », ainsi que la revendication des vertus du matériau qui conditionne l’œuvre, en détermine la forme et lui dicte ses procédés.

Les artistes les plus importants de ce mouvement sont Vladimir Tatline, célèbre pour son projet de Monument pour la III e Internationale (1919-1920, maquette, Musée russe, Saint-Pétersbourg), Aleksandr Rodtchenko, El Lissitzky, qui diffusent les idées constructivistes à travers l’Europe occidentale, ainsi que les frères Naum Gabo et Anton Pevsner, qui ont exercé une influence considérable sur l’art abstrait américain.. »

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