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Mme de La Fayette, La princesse de Clèves: Comment est mis en lumière le personnage de Mlle de Chartres ?

Publié le 03/06/2018

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Mme de La Fayette (1634-1693), La princesse de Clèves, 1678 Proposition de plan d’étude Questions envisageables Comment est mis en lumière le personnage de Mlle de Chartres ? En quoi ce portrait présage t-il du destin à la fois exceptionnel et tragique du personnage ? Comment la Princesse de Clèves apparaît elle comme une héroïne exceptionnelle ? Pourquoi la princesse est-elle déjà vulnérable ? Pourquoi la princesse est-elle presque parfaite ? Pourquoi la Princesse est-elle déjà en danger dans cet incipit ? Comment est construit le portrait de Mlle de Chartres ? I) Une héroïne extraordinaire… A) Une apparition 1°) Le surgissement de l’héroïne - Rupture avec ce qui précède « Il parut alors une beauté… » ; opposition entre les articles « une » et « tout le monde » - Elle concentre les regards (CL de la vue « attira les yeux », « admiration », « voir », « la voyant », « un éclat que l’on a jamais vu ») - Rupture renforcée par la description retardée en fin de passage, le récit marque une pause. 2°) Une apparition presque religieuse - Métonymie : « une beauté » pour désigner une jeune fille - Elle semble tellement éblouir les autres personnages qu’elle n’est pas décrite avant la fin du passage, comme si elle était entourée d’un halo de lumière - La description stéréotypée ne permet pas de l’individualiser B) Une héroïne idéalisée 1°) Des qualités parfaites répétées avec insistance : - la beauté (mot répété 3 fois en 1 phrase) « blancheur de son teint et ses cheveux blonds » - la vertu (4 fois dans le 1er §) 2°) Une présentation hyperbolique - superlatifs « parfaite », « une des plus grandes », « un des grand » - « extraordinaire » « extrême défiance », « extrême jeunesse », « extrêmement glorieuse » : le préfixe extra signale ce qui sort de qqchose, ce qui va au-delà C) Une famille particulière 1°) Une famille de haut rang - l.3 et 4 placent indiquent en 1er lieu l’ascendance et le statut social : « une des plus grandes héritières » - « de la naissance » l.18 - le portait du personnage est encadré par la figure du vidame de Chartres l. 4 et l. 26 2°) Absence du père/poids de la mère - une originalité : la mère est plus souvent absente que le père - = peu de connaissance des hommes avant son arrivée à la cour II) …sous le poids de la figure maternelle… A) La mère éducatrice présentée dans une analepse 1°) Une figure originale - Un modèle de vertu et de mérite (l.6) - Elle se consacre uniquement à l’éducation de sa fille (l.8) et l’idéalise (l.24) 2°) Une pédagogie particulière « La plupart des mères… » vs « Mme de Chartres avait une opinion opposée » - Volonté d’être honnête et sincère avec sa fille pour mieux la convaincre des dangers de l’amour - Recours au point de vue interne de Mme de Chartres B) L’importance des valeurs morales inculquées 1°) La vertu comme principe directeur en toute circonstances… - Pédagogie basée sur la répétition (cf. imparfait d’habitude) d’un principe (« la vertu ») assorti d’exemples : « faisait (…) des peintures », « montrait » « apprenait » « contait », « faisait voir » - Discours très structuré « pour la persuader plus aisément » nbx connecteurs : « d’un autre côté », « combien » « aussi », « combien »… - Recours au DN puis au DI pour mettre en valeur l’échange permanent entre les personnages 2°)… opposé à l’amour présenté comme dangereux : - « les malheurs domestiques où plongent les engagements » - Nécessité de tenir à distance les sentiments « défiance de soi même » pour conserver la vertu C) Le silence du personnage principal 1°) Soumise à sa mère Personnage traité comme un objet : il « l’avait laissée », elle « voulut la mener », « elle lui montrait », « lui contait », « lui faisait voir » 2°) Elle ne semble pas avoir de volonté propre - C’est le personnage principal mais elle ne dit rien et le narrateur ne nous donne pas son point de vue - Elle est au contraire uniquement décrite par le regard des autres III) ... dans un cadre périlleux A) La cour comme lieu de perdition 1°) Un lieu où la vertu n’est pas la qualité première - Sous texte implicite au XVIIème (et rappelé dans les intrigues présentées dans les paragraphes précédents) - Isolement volontaire l.7 étonnant pour une des plus grandes familles de France 2°) Décalage avec l’éducation donnée au personnage - Une éducation basée sur la vertu et éloignée de la cour B) Les hommes comme menace 1°) Description péjorative : - Énumération de la l. 15 « peu de sincérité » « tromperies » « infidélité » « les malheurs domestiques » + recours à la litote et aux pluriels - Opposition entre les hommes et la vertu 2°) Une jeune beauté qui va attirer la convoitise - Elle focalise les regards - La première réaction qu’elle suscite est le déplacement des hommes vers elle « Lorsqu’elle arriva, le vidame alla au devant d’elle » C) Une intrigue en germe Dès ce portrait du personnage principal, on peut deviner des pistes d’intrigue. C’est un personnage extraordinaire qui nous est présenté, mais elle n’est pas adaptée au milieu dans lequel elle arrive. Les valeurs de vertu qui lui ont été inculquées avec force par sa mère ne sont pas celles de la cour où dominent les intrigues amoureuses. - On peut deviner une intrigue amoureuse du fait de sa jeunesse et de l’attirance qu’elle suscite. - On peut entrevoir également le conflit entre les sentiments du personnage et l’idéal de vertu imposé par sa mère

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